Cela n'aura échappé à personne, le précédent Need for Speed sur DS (Most Wanted) était une vraie catastrophe. Développé par un studio externe à EA, il n'aura pas convaincu le géant américain qui a donc repris sa série en main avec Carbon via son studio canadien. Et le résultat est là. La qualité est bien meilleure.
EA est connu pour développer des jeux bien réalisés sur le plan graphique et sonore et Carbon ne fait pas exception à la règle avec d'excellentes musiques et des bruitages très convaincants. On regrettera néanmoins que les morceaux musicaux ne soient pas plus nombreux car ils mettent vraiment une pêche d'enfer. Sur le plan graphique aussi la différence avec Most Wanted est flagrante : moins cubiques, plus détaillés, les décors sont globalement meilleurs, même si on n'atteint pas encore la qualité des plus beaux jeux DS. Le plus important dans un jeu de courses, c'est néanmoins le gameplay et mis à part quelques détails, là non plus on n'est pas déçu. C'est de l'arcade pure et dure, le titre est donc facile à prendre en main et on a du plaisir dès les premiers tours de roue à effectuer des dérapages et à enchaîner les virages.
La plus grosse nouveauté de Carbon réside en la présence d'un équipier. Au début de chaque course, vous pouvez décider si oui ou non vous en voulez un et le choisir. Il en existe en effet de plusieurs sortes. Par exemple, l'aspiro se placera à votre signal, devant votre voiture vous permettant ainsi de profiter de l'aspiration. Au fur et à mesure de votre avancée dans le mode carrière, vous débloquerez d'autres équipiers à l'utilité différente. De plus, ces derniers gagnent de l'expérience au fil des victoires et ils deviennent donc de plus en plus efficaces. Utile pour lutter à armes égales avec vos adversaires qui ne vous feront aucun cadeau. Pour ce qui est de la jouabilité, on n'a donc pas de gros reproches à faire, hormis l'impossibilité de paramétrer finement ses touches. Il existe deux configurations préétablies et certaines fonctions sont assez mal placées. C'est par exemple le cas du "coup de volant", très utile pour prendre les virages serrés, il se déclenche en appuyant sur bas. Le problème, c'est que pendant qu'on tourne, il faut aussi appuyer sur la direction voulue ce qui provoque un certain flottement.
Au niveau du contenu, deux modes de jeu sont proposés : "carrière" et "course rapide". Ce dernier vous permet de choisir un circuit, une voiture et de vous lancer dans la course. Mais c'est naturellement le mode carrière qui vous occupera le plus. Un semblant de scénario a d'ailleurs été implémenté. Vous incarnez un pilote qui a survécu à un accident de voiture dont n'a pas réchappé son frère. Depuis cet événement, votre équipe de courses de rue a été dissoute et les quartiers de la ville sont tombés entre les mains de teams ennemies. L'objectif est double : reconquérir la ville entière et lever le voile sur les circonstances de l'accident qui a mis un terme à la vie de votre frangin. Pour y parvenir, il vous faudra participer à certaines épreuves séparées en quartiers. Une fois que vous aurez gagné toutes les épreuves d'un quartier donné, vous pourrez passer au suivant. Au fil des victoires, vous gagnez des points permettant de tuner votre bolide ou d'en acheter un autre.
Les épreuves sont de différents styles, puisqu'on n'a pas seulement des courses simples où il faut tourner autour d'un circuit et arriver premier. Ainsi, le mode "élimination" consiste en une course à l'australienne où la dernière voiture de chaque tour est éliminée jusqu'à désignation du vainqueur. Le mode "sprint" est une course sur un tracé court. Quant au mode "chasse à l'homme", il ne vous demande pas d'arriver premier, mais de terminer la course avec une jauge d'état aussi remplie que possible. Pour cela, il faut tenter de rester devant ses adversaires car votre barre se remplira ainsi plus vite. Vous pouvez aussi faire en sorte de faire baisser le compteur de vos adversaires en les percutant. Et attention, car l'IA ne se privera pas d'en faire de même. A ce propos, on déplorera que le décompte des points se fasse de manière assez étrange pour ce qui est des chocs latéraux. Si vous entrez volontairement dans une voiture adverse, il n'est ainsi pas dit que ce soit vous qui engrangiez des points, ce qui peut donner lieu à un peu d'énervement. Le contenu est aussi véritablement boosté par la possibilité qui nous est donnée de jouer en multijoueur avec une seule cartouche, et ça c'est tout de même un gros point fort. Au final, Need For Speed Carbon Own The City est un bon jeu de courses, fun et bien réalisé. Certes, on aurait aimé avoir droit à la même richesse au niveau de modes de jeu que sur consoles de salon, mais au regard du support, cette version DS s'en sort quand même bien.
- Graphismes14/20
Oui, c'est pixellisé, oui les modèles de voitures auraient pu être plus détaillés, mais voilà, les courses font entrer en jeu la circulation ce qui prend beaucoup de puissance de calcul à la DS. Au regard de cet aspect, les graphismes sont donc très honnêtes, surtout comparé à un Most Wanted assez laid.
- Jouabilité14/20
Une jouabilité dans la plus pure tradition des Need for Speed : accessible, orientée arcade, les bolides répondent bien et les courses sont fun. Un petit regret néanmoins concernant le positionnement de certaines commandes assez mal pensé.
- Durée de vie14/20
Le contenu est nettement moins important que dans les autres versions de Need For Speed Carbon, avec l'absence de mode libre, d'autosculpt et de courses-poursuites avec la police. Cependant, le mode carrière est plutôt intéressant et surtout, on peut jouer à plusieurs avec une seule cartouche.
- Bande son14/20
D'excellentes musiques (hélas trop peu nombreuses) et des bruitages plutôt convaincants. La bande-son est rythmée.
- Scénario/
EA a su redresser la barre. Après un catastrophique Need for Speed Most Wanted sur DS, Carbon ferait presque figure de chef-d'oeuvre. Mieux réalisé, à la prise en main plus convaincante et plus riche, il parviendra à convaincre les amateurs du genre. Reste que le titre est quand même loin d'être parfait à cause de quelques manques gênants : il n'y a pas de police, certains modes ne sont pas présents et il est impossible de reconfigurer les touches comme on le souhaite.