Rockstar nous a habitué à notre ration annuelle de GTA, il n'y a pas de raison que ça change. Comme pour 2005, 2006 sera donc marquée par l'apparition d'un pseudo nouveau volet sur PSP. Après avoir ressuscité Liberty City sur la portable de Sony, c'est désormais au tour de Vice City d'affronter la miniaturisation.
GTA, c'est maintenant une affaire qui roule. Une série qui semble avancer toute seule sans qu'il y ait besoin de relancer la machine. C'est en tout cas l'impression qu'elle donne lorsqu'on la voit chaque année réinvestir les rayons de nos magasins de jeux. Pourtant, tout n'est pas si simple et GTA Vice City Stories nous laisse penser que Rockstar aurait peut-être dû se pencher un peu plus sur le développement de son titre au lieu d'appliquer aveuglément la méthode qui lui avait permis de transposer GTA III sur portable. Cette méthode, c'est celle de l'histoire parallèle au jeu original. En gros, on va se retrouver à Vice City, se balader dans les mêmes rues que la version PS2, croiser certains de ses personnages emblématiques, mais tout ça à travers les yeux d'un nouveau héros. L'heureux élu s'appelle Victor Vance, et pour ceux qui se poseraient la question, oui, il s'agit bien du frère de Lance déjà connu des fans et que l'on retrouvera dans cette édition PSP. Vic est un bon gars, juste trop naïf pour vivre à Vice City. Enrôlé dans l'armée pour ramasser assez d'argent dans l'optique d'aider sa famille, il se fait rapidement embobiner par son supérieur Jerry Martinez, un gradé adepte de films cochons et aux narines trop blanches pour être clean. Tout dérape lorsque Vic accepte de rendre service à Martinez en allant chercher pour lui quelques paquets de poudre à l'autre bout de la ville. Le mal est fait, Vic a trempé son orteil là où il ne fallait pas, ce qui le conduira à cotoyer désormais toutes les crapules de la ville. Et comme dans tout GTA qui se respecte, il lui faudra naviguer de l'un à l'autre pour effectuer les basses besognes.
Si Vice City Stories ne s'affranchit donc pas du genre "simulation de gangsters", ce qui est somme toute normal, le titre ne tente pas grand-chose pour faire évoluer le sujet. On y retrouve ainsi toutes les composantes de la série, à savoir le vol à la tire, les fusillades entre gangs, les escortes de prostituées ou encore les missions annexes de taxi, d'ambulance ou de police. Il y a aussi les marchands d'armes AmmuNation, les garages Pay 'n' Spray pour repeindre sa caisse ainsi que les paquets cachés et représentés ici par des ballons rouges à dégommer. Jusque-là, rien de neuf sous le soleil de Vice City. Ce qui est nouveau, par contre, c'est le mode Empire, plus ou moins calqué sur l'achat de propriétés dans le jeu d'origine. Ici, les transactions sont tout de même un peu particulières. Pour vous emparer d'un business et ainsi récupérer chaque jour une coquette somme d'argent (directement versée dans votre compte en banque sans avoir à aller la réclamer), il faudra d'abord vous emparer de l'endroit par les armes. Ce n'est qu'après avoir provoqué les occupants du building et les avoir éliminés un par un, que vous pourrez décider d'acheter ou non l'endroit. Ensuite, il vous faudra déterminer du genre de commerce à ouvrir en choisissant parmi les saines occupations que sont par exemple la prostitution, le trafic de drogue ou encore le cambriolage. En tout, six activités différentes peuvent être créées et réparties à travers toute la ville. Bien sûr, votre empire attisera la colère de vos rivaux et il faudra faire face à de nombreuses rixes armées pour défendre votre position. Concrètement, vous aurez à galoper sur le lieu de l'attaque avant qu'une jauge n'atteigne sa limite, sans quoi vous devrez vous affranchir de frais de réparation avant de récupérer votre bâtiment. Je vous laisse seul juge de l'intérêt de la chose. Pour notre part, les incessants allers-retours en ville auront eu raison de notre patience et plutôt que de courir à droite et à gauche, nous avons préféré payer les factures en cas de casse.
Quelques nouveaux véhicules font aussi leur apparition dans ce volet, permettant à Vic de se balader dans les airs en hélico et même sur mer grâce à quelques jet-ski. A ce sujet, le héros est aussi capable de nager quelques brasses au lieu de bêtement sombrer sous l'eau au moindre faux pas. Enfin, pour clore sur les nouveautés, signalons l'apparition des pots-de-vin à payer sur le parking de la prison ou de l'hôpital. Ces derniers vous permettront de récupérer votre arsenal sans avoir à retourner à la planque pour le chercher. Plutôt pratique, tout comme les taxis qui vous reconduiront directement sur les lieux de la dernière mission tentée. Malgré cela, et en dépit aussi de tout ce qui fait toujours le charme d'un GTA (l'immensité de la carte, la relative liberté d'action, la grande durée de vie, les radios en voitures...), Vice City Stories éprouve quelques difficultés à nous emballer autant que ses confrères. La faute peut-être à un scénario moins passionnant (le début de l'histoire notamment) ou simplement à la lassitude de voir arriver un énième épisode encore et toujours calqué sur le modèle GTA III. En somme, on aborde ce volet sans l'enthousiasme qui accompagne généralement la découverte d'un nouveau GTA. Peut-être aussi que l'effet de surprise de retrouver un GTA sur PSP a disparu depuis l'année dernière, qui sait ?
Côté technique, le titre assure pas mal, même si quelques petites inquiétudes se font parfois sentir au niveau graphique. C'est vrai que Vice City Stories est plus détaillé que Liberty City Stories avec par exemple des expressions faciales plus poussées ou des effets de lumières plus clinquants, mais la pauvre PSP semble régulièrement peiner à afficher correctement tout ce qu'on lui demande. A l'écran, cela se traduit notamment par l'apparition brutale et soudaine de piétons, de panneaux de circulation et même de buildings entiers à quelques mètres de nous. Les cinématiques sont plutôt nombreuses, ce qui est bien, mais elles nous obligent à se taper à chaque fois un assez long chargement avant de pouvoir les visionner, ce qui est moins bien. Heureusement, il est possible de les zapper, même s'il faut tout de même patienter pendant le chargement. Au niveau du son par contre, rien à redire. C'est encore une fois du très bon boulot avec des doublages certes très grossiers et vulgaires, mais surtout des musiques directement tirées des 80's, période ciblée par Vice City Stories.
Côté multijoueur, puisque les versions PSP ont droit, elles, à du multi, Rockstar nous ressert quelques-uns des modes de jeu de l'an passé auxquels viennent se greffer quelques inédits. En tout, on a donc droit à dix modes différents, tous limités à six joueurs. On y trouve forcément des choses classiques tels que le Deathmatch, ou le Capture The flag (le drapeau étant remplacé par une voiture) mais aussi pas mal de nouveautés avec par exemple le mode V.I.P. R.I.P. qui enverra un joueur à la recherche de 5 dossiers répartis dans toute la ville. Le but pour lui étant de les trouver avant de se faire descendre par les autres participants. Evidemment, parmi les réjouissances, on notera le mode GTA dans lequel il faudra voler un maximum de caisses ou bien le mode Tanks for the Memories où les joueurs se lanceront à l'assaut d'un char. Celui qui parviendra à s'en emparer sera alors le seul à pouvoir marquer des points en tuant ses ex-petits camarades. Au final, le multi se montre donc plus que correct voire même très convaincant.
Mais alors pourquoi est-on si froid face à Vice City Stories. Probablement parce que le titre ne cherche pas à corriger les défauts que la série trimballe depuis maintenant plusieurs années. Un système de visée dans les choux et vraiment pas adapté à la console portable ou encore une physique des véhicules trop capricieuce (le moindre choc vous envoie valdinguer à plusieurs dizaines de mètres de votre caisse), deux problèmes que l'on apprécierait ne plus voir dans les GTA d'aujourd'hui. Cela dit, difficile d'être vraiment sévère face à ce volet PSP. Si l'aspect technique n'est pas toujours au top, on voit bien que la console fait son possible pour régaler nos yeux. Quant au gameplay, en restant parfaitement similaire à ce que l'on connaît déjà, on peut au moins être sûr d'une chose, les fans se régaleront. Et à ceux qui ne connaissent pas encore, on conseillera plutôt Liberty City Stories centré autour d'une histoire plus intéressante.
- Graphismes16/20
Le moteur reste le même que celui de Liberty City Stories, mais vu qu'il y a plus d'éléments à gérer à Vice City (plus de détails, plus de lumières...) le résultat est un poil moins fringant. C'est d'ailleurs contradictoire puisque la citée du vice est bien plus clinquante que celle de la liberté.
- Jouabilité16/20
La jouabilité reste globalement similaire à l'épisode précédent avec des cavales folles à travers la ville pour remplir divers petits boulots frauduleux. Vice City Stories instaure cependant un mode Empire qui vous permettra d'asseoir un business dans toute la ville.
- Durée de vie18/20
Comme toujours avec un GTA, il y a de quoi manger jusqu'à plus faim. En ne se concentrant que sur les missions principales, il est vrai que vous verrez rapidement la fin, mais dès lors que vous tenterez de réussir toutes les missions secondaires, je vous assure que vous ne lâcherez pas votre PSP de si tôt. Et au cas où vous vous ennuieriez, il y a toujours les modes multi.
- Bande son16/20
Back to the 80's ! Les musiques nous renvoient directement à l'époque de Cure, Blondie, Depeche Mode, Kiss, INXS ou Genesis. Ces groupes sont d'ailleurs présents dans les radios du jeu, eux et beaucoup d'autres ! Question doublages, les voix anglaises nous donnent une nouvelle leçon du mal parlé ricain. C'est fleuri, comme on dit.
- Scénario14/20
Moins intéressant que d'ordinaire, en raison d'un héros peu charismatique, Vice City Stories vaudra surtout pour son ambiance puisée directement au coeur des années 80. Malheureusement, le côté satirique que l'on connaît habituellement à la série n'est pas aussi présent ici.
GTA poursuit sa percée sur PSP avec un épisode un tout petit moins prenant que le précédent. Vu le support, on pardonnera facilement les quelques lacunes techniques, mais plus difficilement le scénario moins travaillé. Quoi qu'il en soit, avec son gameplay si caractéristique, Vice City Stories fera le bonheur des fans de la série, et les aidera très certainement à patienter encore un an, jusqu'à la prochaine dose.