Une fois de plus déclinée sur PSP, la série des NFS continue d'emprunter des chemins parallèles mais pas identiques à ses consoeurs disponibles sur PC et consoles de salon. Proposant un scénario différent mais un concept très similaire, cette version est une presque adaptation ne manquant pas de personnalité. Un atout indéniable pour donner un petit coup de boost à des épisodes PSP souvent un peu en deçà de nos attentes.
S'il est indéniable que le sous-titre Own The City ne fait pas de ce NFS un titre radicalement différent des versions PC et consoles de salon, il n'est pas à prendre à la légère puisqu'un certain nombre de données varie, à commencer par le théâtre des courses qui n'est autre que Coast City. Certes, c'est un quasi-clone de Palmont City, mais il faut avoir conscience que ce qui s'y passe n'a rien à voir avec un retour du pilote de Most Wanted dans une ville qu'il a quittée quelques années plus tôt. Cette fois, nous incarnons un pilote ayant perdu la mémoire suite à un grave accident de voiture dans lequel son frère périt. A l'occasion d'une course urbaine où il défiait l'un des membres de son équipe, une troisième voiture fantôme sema le trouble afin de créer l'accident qui coûtera également la vie à son équipier, adversaire d'un soir. Depuis la dissolution de l'équipe, les quartiers de la ville sont tombés entre les roues de teams ennemies. L'objectif est double : reconquérir la ville entière et lever le voile sur le mystère de la troisième voiture afin de découvrir l'identité du pilote à l'origine du carnage.
L'idée d'équipiers est bien évidemment au rendez-vous puisque c'est la nouveauté qui fait le charme des derniers NFS. A quelques différences près puisque les appellations ne sont pas toutes les mêmes et les rôles sont quelque peu modifiés. Le provocateur joue le rôle du pilote qui nettoiera la route en allant chatouiller, c'est le moins que l'on puisse dire, les concurrents qui vous précèdent dans la mesure où leur avance n'est pas trop importante. L'occasion pour vous de profiter de leur explication musclée pour vous faufiler et gagner une place au classement. L'assassin est à peine moins barbare puisqu'il a la capacité de poser des herses sur le parcours en s'occupant de la cible qui vous pose le plus de problèmes. Enfin, l'aspiros a l'exact même rôle que dans NFS Carbon classique. A votre signal, il se poste quelques mètres devant votre véhicule afin de vous faire profiter d'une aspiration très avantageuse dans le but d'atteindre rapidement une vitesse improbable et de semer ainsi ceux qui vous suivaient de trop près. Toujours aussi amusant et efficace, ce concept prend toute son ampleur à partir du moment où il est possible de courir avec plusieurs équipiers simultanément et d'opter ainsi pour celui qui possède les meilleures compétences en fonction de la situation. Enfin, notez qu'au fil des courses, ils progressent et gagnent en efficacité, ce qui s'adapte parfaitement à la difficulté croissante des épreuves. Et puis, si vous n'êtes pas satisfait de leur rendement, rien ne vous empêche de recruter d'autres équipiers.
De leur côté, si les courses n'ont pas le rythme ni le charme du drift ou des épreuves disputées dans le canyon Carbon des opus PC et consoles de salon, elles demeurent nombreuses bien qu'un tantinet répétitives. Pour gagner la possession d'un territoire et avant de défier le leader de l'équipe qui le détient, un certain nombre d'évènements devront être courus : des courses "circuit" (courses simples par tours), des courses "sprint" (courses simples d'un point A à un point B), des courses "élimination" (à la fin de chaque tour, le dernier est éliminé jusqu'à ce qu'il ne reste plus qu'un pilote), des courses "fuite" (le but est d'échapper aux membres d'une équipe possédant le territoire dans lequel on se trouve), les courses "livraisons" (l'objectif étant de délivrer un colis avant tout monde, ce qui revient à faire une course sprint) et les courses "carnage" (pour gagner, il est impératif d'éliminer un certain nombre de voitures ennemies en provoquant d'importants dommages en leur fonçant dessus). On notera une agressivité décuplée de l'IA, n'hésitant pas à vous rentrer de plein fouet dedans sans se préoccuper de perdre une place durant la manoeuvre. Les équipiers ont quant à eux parfois un peu de mal à maîtriser leur trajectoire et à vous laisser le champ libre une fois leur tâche accomplie. Du coup, on a parfois l'impression que le jeu ressemble davantage à un Burnout mais la faible densité de circulation permet d'éviter les mauvaises surprises et de se concentrer uniquement sur les concurrents.
Niveau customisation, malgré la présence de près de trente voitures, l'autosculpt fait cruellement défaut. S'il est évidemment possible de modifier à sa guise les kits de carrosserie, les spoilers, le capot, les vinyles, les jantes, les vitres, la peinture et les logos, on ne peut les modeler afin de personnaliser au maximum l'apparence des véhicules. Du côté des performances, le moteur, les pneus, le châssis, le turbo et la nitro peuvent être améliorés de kit en kit au fil des options débloquées après des victoires en courses. Voilà pour le mode carrière, qui occupe une grande partie du contenu du jeu. Si le solo n'a pas d'intérêt ce mode carrière (malgré des courses simples, mais dont on fait rapidement le tour), le multijoueur quant à lui, peut accueillir jusqu'à quatre utilisateurs en infrastructure ou en ad hoc. C'est à peu près tout ce que nous propose ce nouveau NFS PSP. On parlera tout de même d'EA Multimédia, permettant d'inclure ses propres MP3 dans la track list du jeu via la Memory Stick. La conclusion sera sans surprise, à savoir que l'on tient là un bon jeu de courses mais une nouvelle fois moins passionnant que sur d'autres supports malgré d'excellentes idées. Les possesseurs PSP ne trouveront de toutes les manières pas beaucoup mieux à l'heure actuelle.
- Graphismes14/20
Techniquement, le jeu a pas mal de ressources et parvient à utiliser au mieux l'ambiance nocturne des courses pour mettre en valeur différents effets, notamment au niveau de la vitesse. D'un autre côté, les décors ne sont pas très variés et auraient pu être un peu plus fouillés.
- Jouabilité15/20
En dehors d'une IA plus agressive qu'à son habitude, on ne note aucun changement depuis le dernier volet. Toujours très accessible, le pilotage se fait en n'utilisant les freins qu'une ou deux fois de temps en temps. La voiture se maîtrise donc très rapidement. C'est surtout l'utilisation des équipiers qui vient apporter un peu de fraîcheur aux courses car en solo, RAS ou presque.
- Durée de vie13/20
Une fois encore, le mode carrière est assez éphémère et répétitif, ce qui limitera l'utilisation du solo, pas vraiment gâté en terme de diversité des modes de jeu. Reste alors le multijoueur à quatre, mais là encore, rien d'exclusif ou de novateur ne vous tiendra en haleine de longues heures. Le tuning occupe une part importante du contenu mais souffre de l'absence de l'autosculpt.
- Bande son13/20
Le doublage français est d'aussi bonne qualité que sur les autres supports mais les moteurs se font timides et l'accélération discrète. Les musiques sont dans l'ambiance mais leur rapport à l'action est moins marqué que sur PC et consoles de salon. Comptez tout de même pouvoir utiliser vos propres MP3.
- Scénario14/20
Bien qu'assez classique, l'histoire de Own The City nous donne envie de progresser rapidement dans le mode carrière afin de connaître l'identité du pilote qui a provoqué la mort de deux membres importants de l'ancienne équipe du personnage principal. On restera cependant sur notre faim dans la mesure où les informations dévoilées petit à petit ne sont qu'imagées et pas animées par des cinématiques.
Dans la lignée de ses aînés, Need For Speed Carbon Own The City vous fera passer de bons moments sur une console comme la PSP. Un peu bref et dépourvu de modes de jeu exclusifs à la console, il n'exploite pourtant pas tout le potentiel de la série. A conseiller aux fans de Need For Speed.