Après sept volets déjà sortis sur PC, la série Alexandra Ledermann fait pour la première fois son entrée en scène sur PS2, avec un sous-titre qui en dit long sur son contenu. Il s'agit, en effet, d'une adaptation plus ou moins fidèle du sixième opus disponible depuis l'année dernière sur PC, avec toutefois un certain nombre de modifications et d'ajouts qui méritent quelques explications.
Avant d'entrer dans le vif du sujet, on peut déplorer l'initiative un peu facile de l'éditeur et du développeur qui se sont contentés d'adapter un ancien épisode de la série Alexandra Ledermann au lieu de s'intéresser au dernier opus en date fraîchement sorti sur PC. Il est probable que les amateurs de compétitions hippiques connaissent d'ailleurs déjà ce sixième volet, si bien qu'on peut se demander à qui s'adresse ce jeu. Malgré tout, dans la mesure où les scénarios des opus six et sept sont plus ou moins liés, on peut imaginer que cette sortie précédera une éventuelle adaptation du Défi de l'Etrier d'Or sur PS2. Les joueurs profiteront ainsi d'une histoire complète en deux parties, s'ils n'ont pas déjà eu l'occasion de la découvrir sur PC.
Le jeu démarre sur une scène digne d'un épisode de Buffy où l'héroïne que l'on incarne se retrouve investie d'une mission cruciale : sauver un étalon pris au piège dans un box en flammes. L'ambiance se fait oppressante, le tonnerre gronde, les éclairs déchirent le ciel et l'héroïne a un mouvement de stupeur alors que le gardien apparaît subitement derrière elle tel un monstre de film d'horreur. L'atmosphère prête à sourire, mais on se dit que tout cela doit fonctionner à merveille auprès du jeune public. Les protagonistes ont tous dans les 18 ans, ils paradent avec leur visage de top-modèles et n'échappent pas aux clichés qu'on retrouve dans toute série télé pour adolescentes. Entre le beau gosse sympa mais ambitieux, le jeune rebelle susceptible, la fille austère qui refuse de vous parler et celle qui carbure à la musique, vous aurez droit à des conflits de personnalité perpétuels nourris par l'esprit de compétition. Car le soft comporte une bonne part d'aventure en marge des épreuves d'équitation. Vous serez d'ailleurs entièrement libre d'organiser vos journées comme vous le désirez, en partageant le temps dédié aux activités sportives et les moments de détente entre amis. D'où la présence de nombreuses scènes de dialogues destinées à mieux connaître les membres de l'école que vous venez d'intégrer. Il faut même parfois remplir certaines missions en explorant les environnements du jeu en quête d'indices et d'énigmes simplistes à résoudre. Pour vous donner une idée, l'une des premières missions consiste à déjouer la vigilance des surveillants pour s'infiltrer de nuit dans les couloirs. Même si tout cela est loin d'être passionnant, on se rend vite compte que ces phases-là permettent de casser la routine qui voudrait qu'on enchaîne les compétitions les unes après les autres.
Ainsi, chacun est libre de privilégier les phases de jeu qu'il préfère, et c'est sans doute l'une des meilleures idées de cet opus. Outre les dialogues permettant de faire avancer le scénario et les moments de détente au foyer, on a la possibilité de compulser les livres de la bibliothèque pour y chercher des informations utiles par la suite. L'entretien du cheval et de son box est bien sûr inévitable, et vous serez récompensé du travail ingrat que vous aurez accompli par la possibilité de nouer un lien de plus en plus fort avec votre cheval. Vous devez alors observer ce dernier attentivement pour essayer de deviner quels sont ses besoins en fonction de son attitude. A-t-il faim, veut-il être félicité, ou bien recherche-t-il simplement une caresse ? Les liens que vous aurez noués avec lui ne seront pas inutiles puisqu'ils influeront sur ses réactions en compétition. A noter que les soins de type brossage, entre autres, sont facilités sur PS2, car l'usage du stick les rend tellement pénibles et inintéressants à effectuer que les développeurs ont dû juger inutile de faire durer le supplice autant que sur PC. L'entretien des sabots impose d'ailleurs d'effectuer diverses rotations à l'aide du stick analogique, ce qui est une nouveauté.
Les épreuves se partagent toujours entre le dressage, le saut d'obstacles et le cross. La plupart d'entre elles ont d'ailleurs été remaniées sur PS2, notamment le dressage qui consiste désormais à valider des flèches en respectant un certain timing, à l'instar de ce qu'on peut trouver dans un jeu musical... mais sans la musique. Tout ça n'est pas d'un intérêt flagrant, et nous fait regretter les phases de dressage de la version PC d'Alexandra Ledermann 6 où il fallait non seulement suivre le parcours imposé, mais aussi respecter scrupuleusement les figures. La compétition de saut est heureusement un peu plus ludique, puisqu'il est possible de guider manuellement le cheval et d'adapter son allure, même si on vous indique systématiquement à quel moment vous devez amorcer votre saut à l'approche de l'obstacle. Le principe est identique en cross, si ce n'est que vous évoluez en plein air, au beau milieu de la nature. Ceux qui apprécient ce type d'épreuves n'hésiteront pas à se planifier quelques balades dans les sous-bois écossais ou en bord de mer, histoire de prendre quelques photos. Contrairement à son homologue PC, cette version PS2 fait intervenir quelques idées prises dans l'Etrier d'Or. C'est le cas de l'élevage du poulain, accessible depuis le menu principal, vous permettant de créer un lien affectif avec votre petit protégé dont vous devrez assurer les soins de A à Z. C'est le cas aussi du nouveau système de dressage, évoqué plus haut, et qui constitue par contre une régression par rapport aux anciens opus de la série. Les autres modifications relèvent davantage du détail et ont toutes été précisées ci-dessus. Voilà donc une conversion sans surprise d'un jeu daté qui n'intéressera qu'un nombre très restreint de joueurs.
- Graphismes10/20
Déjà très perfectible sur PC, la réalisation est encore moins satisfaisante ici. Les animations sont décevantes, les personnages n'ouvrent pas la bouche quand ils parlent et leur design est franchement caricatural.
- Jouabilité11/20
La variété des phases de jeu est un plus, même si aucune d'entre elles n'est convaincante. Les rares séquences d'équitation pure, à savoir le cross et le saut, restent très basiques et trop poussives.
- Durée de vie12/20
Au niveau de l'équitation pure, le soft comporte 6 concours et 18 parcours différents, plus un certain nombre d'environnements destinés aux balades à cheval. Mais c'est surtout la variété des activités proposées qui donne envie d'aller jusqu'au bout.
- Bande son13/20
Un effort a été fait du côté sonore pour proposer des musiques assez immersives, et tous les dialogues sont doublés en français avec une certaine réussite. Dommage que le thème principal soit omniprésent, masquant mal le faible nombre de musiques composées pour le jeu.
- Scénario13/20
L'ambiance typique des séries américaines pour adolescentes ne fonctionnera qu'auprès du jeune public, mais le résultat est plutôt amusant. La progression constante du scénario n'empêche pas de bénéficier d'une liberté totale de décision pour ce qui est de la gestion du planning.
En guise de premier épisode de la série Alexandra Ledermann sur PS2, Ubisoft nous propose une simple adaptation légèrement remaniée du sixième opus PC que les amateurs de softs équestres connaissent sûrement déjà par coeur. Dès lors, l'intérêt de cette conversion console est assez discutable, même s'il annonce probablement la sortie ultérieure de l'épisode 7 dans une version PS2.