Il faut croire que tout arrive. Ignoré pendant des années, le handball est enfin décliné en jeux vidéo. Si l'on restera sceptique quant à sa capacité à attirer de nombreux joueurs, la faute à une forme laissant peu de chance aux néophytes, le fond a de sérieux atouts et s'appuie sur une base de données largement au niveau pour un début. Au pays des champions d'Europe, ce n'est finalement qu'un juste retour des choses que de voir un titre de handball débarquer.
Souvent représentatif des préférences des joueurs et de la qualité des équipes nationales en matière de sport collectif, le jeu vidéo a jusqu'à présent commis l'erreur d'ignorer le handball, discipline dans laquelle l'Equipe de France est l'une des meilleures nations du monde, ayant déjà décroché la couronne suprême à deux reprises et le titre de champion d'Europe il y a quelques mois. Les plus frustrés peuvent donc enfin s'essayer à leur sport favori sur PC, via ce titre de management. Si le packshot du jeu brille par la présence de Daniel Constantini, le Aimé Jacquet du handball français, et non pas Jackson Richardson, le bleu le plus connu du grand public, ce n'est pas un hasard. Entièrement constitué d'écrans statistiques, LNH Handball Manager 2007 est un jeu de gestion dans sa plus simple expression, où les rencontres ne sont schématisées qu'à travers un tableau d'affichage et un bref résumé des évènements les plus importants que sont les buts et les sanctions. Destiné aux connaisseurs du sport, aussi bien dans les vestiaires que sur le terrain, celui que l'on appellera LNH ne satisfera qu'une partie des amateurs de handball, qu'on se le dise.
Avant toute chose, on ne pourra que saluer le travail de fond effectué sur la base de données qui se veut complète et non pas limitée par la présence d'un unique championnat. Comptez donc sur la présence de seize championnats (Allemagne, Autriche, Belgique, Croatie, Danemark, Espagne, France, Hongrie, Islande, Italie, Pays-Bas, Russie, Serbie, Slovenie, Suède et Suisse) et d'une soixantaine de sélections nationales d'Europe, d'Amérique, d'Afrique, d'Asie et d'Océanie. Un nombre élevé de possibilités d'autant que chaque compétition, qu'elle soit nationale, européenne ou internationale est au rendez-vous dans des calendriers chargés. Attention cependant, seuls les joueurs de D1 masculine bénéficient d'une licence leur permettant de jouer sous leurs véritables noms. Un défaut rapidement corrigé par un éditeur de données permettant de modifier et de créer à peu près tout ce qui peut l'être (joueurs, équipes, divisions, compétitions, pays, continents) même s'il est conseillé de se limiter à une utilisation raisonnable de cet outils pour ne pas nuire à la rapidité de la gestion des données. Notez également qu'il est possible de débuter une partie de deux manières différentes : en sélectionnant sois-même l'équipe que l'on souhaite diriger ou en embrassant une carrière plus réaliste de nouvel entraîneur avec tout ce que cela comporte de difficultés pour se lancer. Un moyen de varier la difficulté qui s'avère déjà élevée puisqu'il est très délicat d'arriver à obtenir des résultats convenables si nos connaissances s'arrêtent aux bargeots et aux roucoulettes de Richardson.
Des résultats qui ne viendront qu'en s'arrêtant longuement sur ce que certains considéreront comme des détails mais qui pourront changer la physionomie d'une saison entière en fonction du soin qu'on leur apporte. En tant qu'entraîneur, de nombreuses tâches vous incombent : gestion de l'entraînement, des finances, négociations avec les joueurs, suivi de leur évolution, mise en place de tactiques, relations publiques, etc. Un nombre assez conséquent de possibilités qui plairont à tout joueur maîtrisant les données du marché actuel et capable de définir les priorités en terme de recrutement, ce qui est délicat en tant que néophyte puisque les aides manquent cruellement et les membres du staff ne donnent jamais d'indications utiles ou de conseils avisés. Le tout dans une interface très rustique et peu ergonomique dans la mesure où le classement des informations n'est pas des plus limpides et les couleurs choisies peu enclines à rendre la navigation plus aisée. En revanche, on ne pourra pas reprocher un manque de réalisme au jeu qui semble coller de près à la réalité, que ce soit dans le déroulement des matchs ou de la saison. Au-delà de son inesthétisme et des difficultés que l'on peut avoir avant de se faire à son fonctionnement, LNH a quelques atouts intéressants qui plantent les fondations de la série qui donnera naissance à au moins deux autres volets qu'on espère un peu plus accessibles et graphiquement réussis.
- Graphismes5/20
On ne peut pas demander la lune à un titre qui pèse 40 Mo et qui est fait de simples écrans statistiques et de quelques fenêtres.
- Jouabilité12/20
Un peu comme les principaux grands jeux de management de football, LNH fait lui-même le tri au milieu des joueurs susceptibles de l'utiliser de manière récurrente. Destiné à un public de connaisseurs, il s'avère simple et compliqué à la fois. Là aussi, l'interface peu ergonomique pourra rebuter pas mal de joueurs.
- Durée de vie15/20
La base de données est fournie et les deux façons d'entamer une carrière offrent des perspectives différentes, en sus de l'éditeur, indispensable.
- Bande son/
Quelques musiques ornent les menus alors que de vagues bruits de foule ont pour missions d'animer les matchs.
- Scénario/
Sans être véritablement convaincant ni passionnant, LNH Handball Manager 2007 a de la personnalité et n'est pas tombé sur le marché par hasard. Un moteur (pas forcément 3D) et une interface plus accueillante lui auraient permis de faire mieux que provoquer la curiosité. Le bilan est donc mitigé mais loin d'être décourageant lorsque l'on sait que d'autres opus suivront.