Basé sur la série animée du même nom, Avatar : Le Dernier Maître De L'Air est un titre mêlant un aspect évasion, voire aventure, par le biais d'une quête mystique qui vous emmènera dans les confins de légendes séculaires et un penchant réflexif bien plus développé qu'il n'en a l'air. Rasez-vous le crâne, peignez-vous une flèche bleue sur la tête et en route pour non pas l'asile, mais vers la maîtrise des esprits du vent.
Ne suivant étonnamment pas ses compagnons dans les pas aventureux du RPG pur jus, Avatar, dans sa version GBA, nous propose une sorte de remake de Lost Vikings sur un plan un tantinet différent. En effet, si vous débutez calmement avec un seul héros, à savoir le jeune et peinturluré Aang, vous recruterez bien vite deux âmes damnées supplémentaires portant les doux noms de Sokka et Katara. Une fois ce trio formé et prêt au combat, vous rentrerez alors dans une configuration prônant la coopération entre les divers membres. Chacun des intervenants possède bien entendu ses spécificités, qui seront autant de manières de résoudre les diverses énigmes rencontrées.
Car ici, les plus grandes sources de ralentissement de la progression sont les nombreux "puzzles" nécessitant une exploitation intelligente de ses troupes. Alors que l'on pourrait croire, lors des premières heures de jeu que le tout va se résumer à des schémas ne variant pas d'un iota tout au long de l'aventure, l'évolution des différents pouvoirs ouvre à chaque fois un nouvel éventail de possibilités qui viennent se greffer à des capacités déjà bien mises en place et relativement originales. De fait, on aboutit à une profondeur de jeu rapidement convaincante, ne laissant que peu de place à l'approximation. Il sera par exemple nécessaire de puiser de l'eau dans une flaque ou une rivière avec les affinités aquatiques de Katara pour ensuite la transvaser dans un conteneur, qui lui-même devait être rempli pour actionner un mécanisme. Des sortes de phases de réflexion à trous qu'il vous faudra combler en combinant souvent la science de chaque individu. Les développeurs ont d'ailleurs sur ce point réussi le pari de ne revenir sur leurs pas que très rarement, proposant le plus souvent des variations suffisamment dissemblables pour ne pas donner l'impression de revivre sans cesse les mêmes scènes.
Un parti pris digne d'intérêt, d'autant qu'il est mis en parallèle avec une courbe d'évolution très rapide, facilement compréhensible et agréable. Vous avancerez donc sans phases pénibles artificiellement implémentées et profiterez de chaque petit moment pour prendre un réel plaisir à résoudre les énigmes. Le rythme ne s'étiole qu'en de rares occasions et la vitesse d'acquisition des pouvoirs inédits empêche de ressentir la moindre lassitude. Le tout se révèle bien évidemment vraiment simple, étant destiné aux jeunes joueurs, mais conserve un vrai équilibre ludique qui freinera les plus téméraires, les obligeant à faire appel à leur intellect sans limitations frustrantes et ravira les plus calmes par un challenge accessible sans être abrutissant. Parallèlement à cela, les phases de combat dans la grande tradition du hack'n slash interviennent assez rarement. Vraiment jouables malgré un intérêt assez limité sur le long terme, ces passages demeurent toutefois bien plus convenables que dans l'opus DS, malgré une gestion des collisions assez lâche. Néanmoins, les affrontements face aux rares boss reposent sur des routines à apprendre sur le moment, donnant à ces confrontations un côté old-school particulièrement appréciable, que l'on pouvait retrouver dans de nombreux jeux à tendance action/plate-forme. Un ajout d'un grand intérêt, participant à l'aspect découverte renouvelé tout au long du soft et dynamisant les conclusions de donjons assez sobre au niveau de l'ambiance.
Dans les faits, Avatar est donc une adaptation de licence étonnamment réussie, ne cherchant pas à miser sur la facilité d'un énième jeu de plate-forme aseptisé et réussissant même le tour de force de donner à ses fondements une véritable densité. Comprenant également des défauts non négligeables, comme une durée de vie visiblement assez faible et une trame scénaristique réduite à des scènes bien trop courtes et sobres pour susciter une quelconque immersion, le titre de THQ sur GBA parvient tout de même à tirer son épingle du jeu et surpasse sans honte l'ensemble de ses confrères présents sur les consoles restantes. Une vraie surprise, certes perfectible et sans vraiment de caractère, mais qui permettra aux plus jeunes de s'amuser en réfléchissant et aux plus âgés de parcourir une aventure légendaire qui se laisse apprécier.
- Graphismes14/20
Sans donner à voir des environnements sublimes à la Sword Of Mana, Avatar reste assez joli notamment au niveau des sprites des personnages qui font parfois penser, en un peu plus simplifié, à ceux de FF Tactics. L'animation est correcte et les couleurs chamarrées aident à l'immersion.
- Jouabilité14/20
Le système de jeu est vraiment agréable à découvrir, tout autant que les mécanismes de gameplay reprenant en partie le fonctionnement de Lost Vikings. Le tout s'avère de plus vraiment équilibré et donnera sa chance à chacun. Néanmoins, la majorité des combats s'avère un peu brouillonne malgré des affrontements contre les boss très sympathiques.
- Durée de vie10/20
Visiblement court, Avatar ne vous retiendra pas en ses terres mystiques de longues heures. D'autant que la rejouabilité n'est pas garantie, loin s'en faut. Néanmoins, vous resterez accroché tout au long de l'aventure si vous n'êtes pas trop difficile au niveau scénario.
- Bande son12/20
Les divers thèmes passent assez bien malgré les sonorités grésillantes de la GBA et collent bien avec l'ambiance du soft. De plus les effets sonores restent dans la moyenne et rendent bien l'importance des différents coups.
- Scénario11/20
Le scénario se révèle vraiment très classique, mais laissera tout de même un peu de côté les personnes ne connaissant pas la série originale. En effet, de nombreuses références sont contenues dans la trame.
Malgré des défauts indiscutables, Avatar reste un titre surprenant à bien des égards, parvenant à susciter l'intérêt avec un gameplay classique sur le fond mais très bien pensé et amené avec talent. Réalisé de manière tout à fait correcte et artistiquement attachant, il conviendra parfaitement à un public jeune voulant entraîner un tantinet ses neurones.