Dites adieu à votre vie sociale et au monde réel pour de longs mois. La drogue dure des fans de football s'installe chez vous et revient plus complète et interactive que jamais. Passionnant au point de faire perdre la notion du temps, Football Manager 2007 ne quittera pas son piédestal et profite une fois de plus de la compétence des équipes de Sports Interactive pour décourager la concurrence. Le décor est planté.
La saison 2006/2007 déjà bien lancée partout en Europe, Sega et Sports Interactive sont au rendez-vous dans les mêmes créneaux qu'il y a un an pour proposer la nouvelle mouture de leur Football Manager, tant attendue.Un titre placé sous le signe des nouveautés plutôt concentrées sur l'interaction entre l'entraîneur d'un côté et les joueurs, le staff, les dirigeants et les médias de l'autre que sur le gonflement de la base de données, déjà ultra complète. A ce niveau-là, on retiendra juste deux chiffres : 50 pour le nombre de championnats et 300 000 pour le nombre de joueurs/techniciens regroupés cette année, ce qui est équivalent au contenu de Football Manager 2006. Largement de quoi vous tenir en haleine jusqu'au petit frère et rendre envieux chaque concurrent, quel qu'il soit. Les entraîneurs que vous êtes pourront donc exercer virtuellement ce merveilleux métier à travers le monde puisque l'Europe, l'Afrique, l'Asie (comprenant l'Australie, désormais affiliée à cette zone), l'Amérique du Nord et l'Amérique du Sud voient leurs principaux championnats représentés. On regrettera juste l'absence du championnat qatari, véritable mine à anciennes gloires du foot européen et à pré-retraités n'ayant plus le niveau pour évoluer en première division d'un championnat majeur, histoire de chipoter donc. Le reste de la base de données est évidemment rigoureusement fidèle à la réalité, jusque dans la composition des équipes de jeunes de chaque club mais ceci est une habitude de la maison. Pour illustrer la réactivité des développeurs, remarquez que Georges Eo, promu entraîneur du FC Nantes il y a un mois l'est déjà dans Football Manager 2007...
Comme précisé plus haut, l'interaction entre les différents individus ou groupes d'individus du jeu a singulièrement été développée, notamment pour mieux concrétiser la pression qui pèse sur les épaules d'un entraîneur d'une équipe médiatisée. Des médias qui n'hésitent plus à multiplier les questions en tous genres, qu'elles se fondent sur des faits avérés ou sur de simples rumeurs nées du déplacement de l'un de vos recruteurs pour superviser une potentielle future recrue. Il faudra donc souvent justifier l'intérêt que l'on vous dit porter pour les joueurs ajoutés à votre sélection, enchérir ou non sur les polémiques concernant l'arbitrage (penaltys, cartons rouges...) de la dernière rencontre disputée ou encore faire avec la fâcheuse manie qu'ont les médias à vous mettre la pression pour que vous fassiez appel à un joueur, particulièrement en vue, dans votre prochaine sélection nationale si vous choisissez de prendre en mains la destinée d'un pays. Les supporters mettront également leur grain de sel quant à la tactique employée ou aux joueurs utilisés. Si les attaques et les déstabilisations seront nombreuses, vos possibilités de défense le seront tout autant même si les réponses que vous donnez sont toujours aussi mal interprétées (mais c'est voulu) et toutes un peu ressemblantes. Toutefois, vous pourrez devancer tout le monde en utilisant les différents types de déclarations à votre disposition : féliciter ou critiquer un joueur (ce qui n'est pas nouveau), justifier la mise au repos d'un membre important, avouer publiquement consulter l'avis de vos cadres dans le recrutement de votre effectif ou du staff technique ou encore anticiper sur la reconversion de l'un des vétérans de l'équipe en tant que membre de ce même staff.
De leur côté, les dirigeants ne seront pas en reste. Cette année, le comité directeur est plus bavard et joue un peu moins à cache-cache. Les ambitions sont plus clairement avouées et le profil du président qui a pouvoir de vie ou de mort sur vous (j'exagère à peine) est établi d'entrée afin que vous sachiez à quoi vous attendre. Vos supérieurs peuvent d'ailleurs désormais exiger de vos recruteurs qu'ils se concentrent sur telle ou telle région pour trouver de nouveaux talents. On appréciera également l'incertitude qui pourra planer au-dessus de votre avenir proche au moment où, en pleine faillite, votre club est racheté. Le propriétaire peut, pour une raison qui lui appartient, décider de se séparer de vous et de nommer une relation proche. Mais là aussi, en terme d'interaction comité directeur/entraîneur, la communication se fait dans les deux sens puisqu'il est possible de demander une révision de votre contrat lorsque vos performances le légitiment. Enfin, en terme de relations internes, l'évolution est tout aussi notable. Par exemple, votre adjoint chargé de superviser le prochain adversaire remplacera son torchon habituel par un rapport plus détaillé composé de nombreuses précisions concernant le style de jeu de ladite équipe tout en n'omettant pas de signaler les éventuelles blessures ou suspensions dont souffre son groupe. Dans la même optique, les recruteurs soigneront leurs comptes-rendus et sauront bien mieux mettre en valeur les joueurs dignes d'un intérêt majeur, d'autant qu'il vous est possible de consulter la base de données de chacun d'eux et de savoir ainsi à quelle région ou quel championnat les affecter pour en retirer une entière satisfaction.
Le marché des transferts connaît lui aussi quelques modifications. Si la seule clause ajoutée par défaut à tous les contrats est la baisse de salaire en cas de relégation, c'est bien dans la négociation du transfert que les choses évoluent. En effet, les agents des joueurs que vous contactez vous précisent plus ou moins (en fonction de leur désir ou non de conclure la transaction) la situation sportive du joueur dans son club. Par exemple, si son entraîneur est déjà à la recherche de son remplaçant. On note également l'augmentation des contacts d'autres clubs visant à vous proposer les joueurs dont ils ne veulent plus mais qui possèdent toujours une valeur marchande intéressante. En parallèle, si votre effectif est quantitativement trop faible pour remplir une feuille de match (passée de 16 à 18 joueurs pour la L1 cette année, comme dans la réalité), sachez qu'il vous est possible de proposer des contrats aux joueurs fictifs qui apparaissent en grisés pour combler les manques de l'équipe première (l'exemple le plus récurrent est lorsque vous n'avez qu'un gardien opérationnel). Enfin, au terme de chaque mercato ou inter-saison, un compte rendu rapide est dressé dans l'écran des messages afin de récapituler les principaux mouvements et de rappeler quels clubs ont le plus investi dans l'achat de nouveaux joueurs. Les valeurs de ceux-ci en revanche, bien qu'actualisées, ne sont pas toujours toutes en phase avec les données du marché réel même si elles s'en rapprochent sensiblement cette saison. Dernier point : on peut désormais proposer ses joueurs en prêt et négocier plus en profondeur les contrats de prêt.
Quelques ajouts font également leur apparition pendant les rencontres. Le plus important d'entre eux : la causerie d'avant match calquée sur le discours à la mi-temps et de fin de match. Le moment idéal pour encourager vos protégés de la bonne manière et préciser ce que vous attendez d'eux. L'autre gros plus est la présence d'un écran tactique destiné à l'adversaire, afin de mieux le contrer et d'établir quelques bases en fonction de sa façon d'évoluer. Une fois sur le terrain, on retrouve vite ses repères à deux ou trois exceptions près. Dorénavant, vous verrez les joueurs s'échauffer sur le bord de la pelouse, constaterez que les mauvais coups et les provocations sont beaucoup plus fréquents qu'auparavant et que les joueurs ne font plus l'erreur de mettre une éternité à se replacer après que l'arbitre les ait sanctionnés d'un carton. Le reste de la modélisation des matchs n'a pas changé si ce n'est que les bancs de touche sont couverts. La moyenne de buts marqués est toujours un peu surréaliste mais fidèle aux précédents FM.
Les autres nouveautés sont nombreuses : nouvelle skin plus colorée avec des icônes, possibilité de consulter la richesse des clubs dans des diagrammes nationaux, tirage au sort des compétitions avec des groupes et des chapeaux, possibilité de pouvoir définir n'importe quelle page comme page de base, annonce du classement FIFA tous les mois lorsque l'on est sélectionneur, affichage du dessin de l'équipe type dans l'écran messages, apparition de la liste complète des joueurs sélectionnés dans ce même écran au moment de choisir 25 membres de l'effectif qualifiés pour une compétition européenne, affichage du profil du joueur, toujours dans les messages, lorsqu'il est le sujet d'une information, etc. Le dernier point fort du jeu est de donner accès à l'établissement de partenariats entre clubs et d'incarner le club parent ou le club pourvoyeur sachant que les deux en retireront quelques avantages. Une action qui se fait en se rendant dans l'écran de réclamations auprès des dirigeants. Si vous êtes le club affilié, vous pourrez vous faire prêter des joueurs gratuitement et profiter de quelques avantages financiers non négligeables. Si vous êtes le club parent, vous jouirez d'une priorité sur les joueurs du club pourvoyeur et pourrez rappeler vos propres joueurs de leur prêt à n'importe quel instant.
Au final, Football Manager 2007 est bourré de petites subtilités qui feront le bonheur de ses fans. Quelques petits défauts persistent, notamment au niveau du réalisme, mais qui se révéleront n'être que de petites broutilles dans une immersion totale. On pourra reprocher les éternels problèmes de double nationalité ne donnant pas la possibilité de sélectionner tous les joueurs que l'on souhaite ou les médias qui s'enflamment trop vite pour des joueurs français par exemple, évoluant dans un championnat mineur, allant même jusqu'à réclamer leur sélection en équipe nationale. Rien de grave puisque l'éditeur (en anglais) est toujours là, prêt à vous servir de correcteur, d'autant que les patchs seront sans doute aussi nombreux que dans les itérations précédentes. En résumé, un petit bonheur qui se déguste à coups de centaines d'heures de jeu...
- Graphismes10/20
Moins carrée et plus colorée que celle de Football Manager 2006, l'interface se veut plus accueillante et agréable pour les yeux. Evidemment, il ne faut pas s'attendre à un moteur 3D qui, de toutes manières, ne serait tactiquement pas aussi efficace qu'une vue schématique du terrain, idéale pour juger du placement des joueurs et de leur capacité à combiner entre eux ou à appliquer les instructions individuelles et collectives.
- Jouabilité17/20
L'interface est de plus en plus ergonomique, s'appuyant sur quelques icônes bienvenues et sur un didacticiel idéal pour les néophytes. Attention cependant, ce jeu s'adresse aux connaisseurs et uniquement aux connaisseurs, d'autant qu'il préfère s'appuyer sur la vérité du terrain plutôt que sur une gestion financière superficielle comme on le voit trop souvent dans d'autres jeux de management. Incroyablement passionnant, tout simplement.
- Durée de vie19/20
50 championnats et 300 000 joueurs et staffs sont au rendez-vous dans une base de données extrêmement fournie et détaillée comme jamais. Les parties dureront tant que vous ne déciderez pas de les achever. Le réseau est une nouvelle fois un moyen de varier les plaisirs avec des approches souvent un peu plus exotiques mais non moins intéressantes des stratégies d'équipe. Les quelques oublis peuvent être vite corrigés grâce à l'éditeur ou aux patchs qui seront sans doute une fois de plus vite disponibles.
- Bande son/
R.A.S. ou presque comme d'habitude. Quelques bruits de fond de supporters tentent de mettre l'ambiance pendant les matchs. Un point faible qui n'en n'est pas un puisque l'essentiel du jeu n'est pas là.
- Scénario/
Essayer Football Manager 2007, c'est s'exposer au risque de ne plus pouvoir en décrocher. C'est le jeu de management le plus complet et le plus passionnant de la série, s'appuyant sur une expérience grandissante de son équipe de développement, à l'écoute des remarques des joueurs. Si la perfection n'est pas atteinte, le plaisir de jeu prend vite le dessus et saura satisfaire les nombreux connaisseurs à la recherche d'une gloire virtuelle qui leur tend les bras.