Après le splendide et inoubliable Profession Cavalière, Gost Publishing a mis la main sur une nouvelle perle du jeu d'équitation sur PC. Faisant fi de tout ce qui aurait dû faire de ce titre un produit décent et commercialisable, l'équipe de développement Young Entertainment, qui mérite bien d'être citée ici, nous livre un objet stupéfiant de médiocrité, qui mériterait de finir piétiné sous les sabots d'un Percheron.
Sur le papier, Mon Cheval Virtuel nous propose d'élever et d'entraîner le poulain dont nous rêvons tous secrètement, de prendre en charge la gestion complète d'une écurie et de participer à des compétitions diverses et variées. Le développeur nous annonce la simulation équestre la plus réaliste qui soit, où chaque poil de brosse sera visible dans le détail et où l'on va pouvoir établir une véritable complicité avec son poulain. L'objectif visé étant bel et bien de faire de son cheval une star enviée par tous. Inutile de poser la question, le produit que nous avons entre les mains est à des années lumières de ce qu'on nous promettait. C'est bien beau de plagier les idées des concurrents, mais encore faut-il garder à l'esprit que le développement d'un jeu ne se fait pas tout seul en claquant des doigts.
Première étape, remplir les formulaires d'usage en indiquant simplement le nom de votre cheval si vous n'avez pas envie de passer trois heures à imaginer le nom de ses parents, sa date de naissance, ce qu'il aime, ce qu'il déteste, ce qu'il préfère manger, ses points forts, ses points faibles et autres données complètement inutiles. Vous vous retrouverez alors dans l'écurie et constatez que les lieux sont quasiment à l'abandon. Autrement dit, si vous voulez trouver matière à vous occuper pour tuer le temps, vous allez devoir gagner de l'argent pour acheter du matériel, et donc participer à des concours pour remporter des prix. En attendant, vous pouvez toujours essayer de nettoyer le box en changeant la paille, ou encore brosser le poil de votre canasson pour en faire sortir des nuages de poussière. Dans la pratique, ces quelques tâches révèlent très vite le manque total d'ergonomie de l'interface, qui vous oblige à alterner avec les flèches du clavier et les clics de souris de façon complètement illogique. On fait parfois 100 mètres et 4 ou 5 rotations avant de se placer à l'endroit voulu, quand ce ne sont pas carrément les interactions qui ne répondent plus. Mais inutile de s'attarder là-dessus, le moteur de jeu est tellement pourri qu'il ne vaut même pas la peine qu'on en parle.
Si seulement il y avait quelque chose à faire dans Mon Cheval Virtuel, peut-être pourrait-on vraiment parler de jeu. Car, en l'état, le soft n'est qu'une ébauche d'environnement virtuel dans lequel tout reste encore à faire. Lorsque vous quittez les quatre murs de l'écurie, c'est pour atterrir dans un pré vide de toute activité, que vous devez traverser en ligne droite pour atteindre les deux seuls bâtiments du jeu. En passant devant chacune des deux portes, un menu austère s'affiche pour vous permettre d'acheter des choses toutes plus inutiles les unes que les autres, qui ne vous serviront qu'à tuer le temps en attendant la fin de la journée. Les balades sont d'autant plus mornes que le poulain ne fait que vous suivre bêtement, sans qu'aucune interaction ne soit possible avec lui, et ce sera le cas jusqu'à ce qu'il grandisse suffisamment pour que vous puissiez le monter. Concrètement, vous n'avez pas d'autre choix que de patienter pendant 7 jours (temps de jeu) pour pouvoir enfin le sceller, un laps de temps beaucoup trop long quand on ne nous donne rien à faire d'autre que de tourner en rond et de batailler avec l'interface. N'ayant eu ni l'envie ni le temps de faire grandir mon poulain, je ne peux même pas vous garantir que votre patience sera récompensée puisque certains acheteurs évoquent carrément la présence d'un bug qui pourrait empêcher le cheval d'atteindre sa taille adulte. Quoi qu'il en soit, vous n'y gagnerez que de nouvelles compétitions, sans doute tout aussi vides de sens que les concours de beauté proposés au début, sans oublier le sentiment désagréable d'avoir perdu votre temps. Ce qui me permet d'embrayer sur le prix du jeu qui, à près de 40 euros, relève du scandale pur et simple pour un produit qui ne devrait même pas être commercialisé compte tenu de sa qualité.
- Graphismes4/20
A titre de comparaison, on retrouve ici un moteur graphique similaire à celui de Profession Cavalière, en pire.
- Jouabilité3/20
Mon Cheval Virtuel propose une jouabilité clavier/souris complètement inefficace, qui rend chaque mouvement problématique. Le côté gestion est à peine esquissé.
- Durée de vie2/20
Si vous avez acheté le jeu ou que vous voulez faire plaisir aux gens qui vous l'ont offert, vous devrez redoubler de patience pour attendre que votre cheval grandisse enfin, si tant est qu'un bug ne vienne pas enrayer le processus. Au bout du compte, le soft ne propose de toute façon aucune activité digne de ce nom, quel que soit l'âge de votre animal.
- Bande son2/20
Une voix vous accompagne durant vos premiers pas dans le jeu afin que vous ne vous sentiez pas trop seul dans ce désert.
- Scénario/
-
Et voilà un scandale de plus dans le monde des simulations équestres, avec un jeu complètement immonde vendu près de 40 euros. Etant donné le niveau des jeux d'équitation sortis dernièrement, il n'est pas étonnant que la série des Alexandra Ledermann fasse chaque année figure de référence. Une fois de plus, ce sont les mêmes qui vont se faire avoir : les parents croyant faire une surprise à leur petite fille qui sera dégoûtée à vie des jeux vidéo.