Si la saison NBA n'a pas encore débuté, EA Sports est déjà au rendez-vous d'un nouvel épisode de sa série. Toujours aussi complet, cet opus 07 s'est décidé à se concentrer sur quelques subtilités du gameplay et notamment sur les mouvements personnalisés des plus grandes stars de la NBA. Place donc à de nouvelles animations et à des combinaisons toujours plus spectaculaires.
A quoi reconnaît-on une bonne série ? A sa capacité à se renouveler, à se remettre en question et à proposer de plus en plus de subtilités et de possibilités dans le jeu. A cette description correspond sans aucun doute cette version 07 de NBA Live, pas avare en nouveautés et bien décidée à combler un surplace graphique par une jouabilité toujours plus variée et jouissive, de sorte à attirer les fans de l'arcade et même un peu les aficionados de la simulation. Cette année, les nouveautés se répartissent un peu partout même si aucun mode de jeu ne fait son apparition puisque l'on retrouve rigoureusement les mêmes que l'année dernière. C'est donc ailleurs qu'il faudra pointer le bout de son nez (notamment vers le gameplay gérant désormais la santé mentale de nos protégés) pour flairer les petits plus qui font toute la différence entre une simple mise à jour et une nouvelle approche de la discipline. Un peu comme le semblant de passage de témoin entre Tony Parker et Boris Diaw sur la jaquette du jeu. Tout un symbole...
Première nouveauté : la décomposition en deux niveaux des compétences des Freestyle Superstars. Pour rappel, ces joueurs-là sont ceux qui détiennent les clés du match. Ce sont des stars de la NBA capables d'exécuter des mouvements qui leur sont propres, que ce soit offensivement ou défensivement. Cette année, il faudra bien faire la différence entre les joueurs de niveau stars et ceux de niveau superstars. Les seconds nommés peuvent tout simplement effectuer davantage de mouvements que les premiers et forment ainsi une sorte d'élite composée des meilleurs joueurs de la planète. De plus, en atteignant le niveau superstar dans plusieurs compétences, ces derniers donnent la possibilité au joueur de switcher à la volée entre chaque aptitude en plein match afin de sélectionner la capacité adéquate à la situation de l'action en appuyant simultanément sur L1 et R3. Enfin, notez qu'il existe désormais huit compétences différentes (contre six pour l'édition 06) pour les stars de la NBA : homme fort, highflyer, meneur de jeu, shooteur, stoppeur intérieur, stoppeur extérieur, marqueur intérieur et marqueur extérieur. C'est en fait la décomposition des capacités de marqueur et de stoppeur en intérieur et extérieur qui nous amène à ce résultat. Quoi qu'il en soit, le tout s'avère bien pensé et assez simple à mettre en pratique après un peu d'entraînement en utilisant L1 et une touche directionnelle ou un des quatre boutons d'action au choix.
Seconde nouveauté : le X-Factor. Chaque fan de la NBA sait que les grandes rencontres se jouent souvent dans le "MoneyTime", c'est-à-dire les dernières minutes de jeu, là où les possessions de balle sont cruciales et où leur exploitation fera toute la différence dans le score final. Les développeurs ont souhaité reproduire ces moments de stress souvent soulagés par un seul et unique joueur dont la capacité à se transcender et à prendre les bonnes décisions fait pencher la balance en faveur de son équipe. Ce joueur-là n'est pas forcément la star de son équipe ni celui qui a réalisé trois premiers quart-temps exceptionnels. Il est automatiquement désigné en début de match et a besoin de toucher régulièrement le ballon et d'être présent dans la construction des actions de son équipe qui donnent naissance à une ribambelle de paniers. Si l'on parvient à l'utiliser suffisamment, l'icône de X-Factor située sous ce joueur clignote signalant qu'il est possible de l'activer à tout instant pour décupler ses talents et faire en sorte qu'il fasse bouffer la feuille à son adversaire direct. Pendant ces quelques instants, le X-Factor a la capacité de jouer comme une superstar qu'il n'est pas à l'origine et de faire basculer la rencontre. Une manière sympathique de mettre en avant les sixièmes hommes souvent décisifs lorsque le cinq majeur patine et n'arrive pas à prendre le dessus sur l'équipe adverse.
Nouveauté encore, la prise en compte de l'intensité du match et de la dynamique des équipes sur le parquet. En effet, le basket est sans doute l'un des sports où les moments d'euphorie et de réalisme sont les plus déterminants au moment de faire les comptes. Ainsi, deux jauges font leur apparition pendant les matchs afin de vous rendre compte de leur intensité et de la dynamique du cinq sévissant sur le parquet. Si le match est posé, dominé par les meneurs de jeu et régulièrement conclu par des paniers de raccroc, l'intensité sera faible et le jeu fluide dans une sorte de rythme de croisière. A l'inverse, si les passes, les shoots et les paniers s'enchaînent rapidement, on verra des joueurs beaucoup moins longs à la détente, vifs et pressés d'en découdre. Là aussi, ce sont des situations régulièrement rencontrées en réalité, qui peuvent varier du tout au tout au cours d'une seule et même rencontre, en fonction de la motivation, de la fatigue et de la réussite des acteurs. Pour ce qui est du compteur de dynamique, il apparaît pour schématiser la domination (ou non) récente de vos joueurs. Si l'équipe est en série offensive (10-0 ou 12-0 par exemple), multiplie les contres et parvient à un pourcentage de paniers réussis au-delà des 80 % sur une période donnée, le compteur vous en rendra immédiatement compte.
Au niveau du gameplay et si l'on met de côté les nouveaux mouvements du Freestyle Superstars, on ne dénombre qu'un ajout de taille : les passes sans contrôle. Petit oubli des précédentes itérations, ce geste fait merveille lors de contre-attaques ou dans la construction d'actions où un joueur se démarque après que l'on ait déclenché une passe à destination d'un autre de ses coéquipiers. Là aussi, le mouvement se fait le plus simplement du monde par une seconde pression sur la touche passe et l'orientation du stick analogique droit vers le destinataire. De quoi mettre encore plus de rythme dans les matchs de NBA Live que l'on sait déjà un ton (voire deux) au-dessus de la réalité. Au final en tout cas, si la réalisation graphique ne parvient plus à progresser, les animations des protagonistes se multiplient, que ce soit en possession du ballon ou non. Les appels de balle, les écrans, les contacts dans la raquette, les marquages à la culotte ou les passages en force n'ont jamais été aussi bien reproduits. On n'en dira en revanche pas autant en ce qui concerne le public à l'animation hachée malgré une modélisation somme toute correcte pour la console.
On terminera notre passage en revue des nouveautés du jeu en faisant le traditionnel détour par le mode Dynasty. S'il n'a pas changé d'optique et reste toujours aussi complet et passionnant (jusqu'à 25 saisons), il prend désormais en compte l'accumulation de la fatigue des joueurs et le niveau de leur entente collective. Pour ce qui est de la santé physique, c'est simplement l'endurance de vos poulains qui fera la différence. Il suffit donc de leur éviter d'accumuler les matchs complets en n'hésitant pas à user et abuser du turnover en fin de rencontre lorsque le score semble acquis. L'entente collective quant à elle influera directement sur le jeu de l'équipe et sur le bloc que forment cinq joueurs qui attaquent ou défendent ensemble. Le temps de jeu de chacun de vos joueurs, la gestion de la fatigue et les transferts sont quelques-uns des points susceptibles d'influer directement ou indirectement sur le moral de vos troupes. Mais au final, si votre groupe est constitué de très bons joueurs, leur talent prendra le dessus sur le reste à partir du moment où vous savez utiliser les compétences de vos tauliers.
Pour ceux qui ne possèdent pas le grand frère, NBA Live 07 reprend fidèlement chacun des modes de jeu qui boostent la durée de vie de manière considérable : match immédiat, saison simple, mode dynasty, NBA All-Star Weekend, défi freestyle (concours de dunks ou de 3 points), un-contre-un, entraînement individuel et école de dunks. Vous aurez noté que l'on doit en revanche encore faire sans mode Online. Pour le reste, le jeu reste fidèle à lui-même, exhaustif et sympathique à jouer en multijoueur (jusqu'à 8 avec deux multitaps) d'autant que les sept caméras disponibles permettent d'avoir un aperçu assez large du positionnement des joueurs. Le jeu se veut quant à lui toujours très arcade même si les fautes sont plus souvent sifflées (bien que ce soit paramétrable) au même titre que les passages en force. Le titre d'EA Sports n'a donc pas changé d'orientation et reste dans la lignée de ses prédécesseurs mais crée la bonne surprise de proposer assez de nouveautés pour nous faire oublier NBA Live 06 pour toujours. Et après tout, c'est ce que l'on demandait.
- Graphismes15/20
Pas d'évolution majeure sur ce plan-là. Il semblerait que le moteur du jeu ne soit pas capable de hausser la qualité technique des détails et le rendu des parquets, sans oublier la modélisation des visages des joueurs. Difficile cependant de transformer ce constat en reproche quand on le compare aux rares titres du genre, d'autant que l'animation a de son côté fait de nets progrès.
- Jouabilité16/20
Bien qu'un peu submergé par les nombreuses possibilités offertes par les mouvements stars et superstars, on s'accroche et on arrive assez rapidement à appliquer un schéma tactique efficace. L'apparition des passes sans contrôle et la disposition judicieuse des actions sur chacune des touches de la manette y sont certainement pour beaucoup. On prend très vite du plaisir et c'est l'essentiel.
- Durée de vie16/20
Le contenu du jeu est un copier/coller des modes de NBA Live 06 prenant en compte les transferts intervenus cette année. NBA Live 07 est donc riche et n'a rien oublié. Seul, à deux ou à huit, le constat sera le même. Il ne manque plus qu'un multijoueur Online...
- Bande son18/20
Le couple Eric Besnard / George Eddy n'est pas prêt de laisser sa place. L'un comme l'autre apporte ce qu'il faut de professionnalisme, d'informations et d'ambiance pour nous faire vivre les matchs comme il se doit. Les réactions du public sont toujours très réalistes et en adéquation avec le spectacle offert sur le parquet. Que dire si ce n'est bravo et merci.
- Scénario/
Quel bon cru que cette saison 2007 de NBA Live ! Si quelques progrès graphiques avaient pu être opérés, nous aurions tenu là un des meilleurs titres de la série. Il n'en reste pas moins très bon et assez novateur pour justifier son achat, qu'on possède son aîné ou non.