Amateurs de tuning, soyez attentifs. Genki et Ubisoft s'associent pour proposer aux joueurs européens l'un des titres les plus complets en matière de tunning. Série phare au Japon (sous les noms de Tokyo Highway Challenge puis Tokyo Xtreme Racer), Import Tuner Challenge mise tout sur l'exhaustivité de ses possibilités, conduisant, comme s'en vantent les développeurs, à pas moins de 5 millions de combinaisons possibles après être passé par les cases moteur, peinture, carrosserie et accessoires.
Comme son nom l'indique, le jeu développé par Genki se consacre entièrement à la capitale nippone et aux longues autoroutes qui la bordent. L'essentiel se joue donc sur les performances pures des voitures et notamment en terme de puissance où toutes les pièces sont bienvenues pour booster les capacités des moteurs à leur maximum. La périphérie de Tokyo se compose en partie d'interminables axes routiers où les vitesses de pointe dépassent régulièrement les 250 km/h si tant est que la circulation le permette. Justement, dans ce volet, le trafic s'avère particulièrement faible, comme si les véhicules tiers étaient au courant des défis lancés sans arrêt entre membres de gangs ennemis, toujours prêts à frimer et à exhiber les derniers vinyles ou néons venus s'ajouter aux innombrables modifications opérées sur la carrosserie de voitures de série transformées en véritables bolides. Des membres qui s'empileront dans la liste de ceux qu'il faudra battre pour voir le bout du jeu, que ce soit en fin de soirée, au milieu de la nuit ou en début de journée.
Import Tuner Challenge est sans doute le premier titre du genre à délaisser quasi volontairement le gameplay au profit du tuning. En effet, la jouabilité se veut très basique, sans véritable sensation et plutôt calquée sur la conduite type des Need For Speed. Arcade donc, aussi bien dans le comportement de la voiture que dans son interaction avec l'environnement et notamment les barrières ou rails de côtés, principaux ennemis du joueur en dehors de son adversaire d'un soir. On retrouve donc un système de caméra mobile, qui s'avance lors des freinages et qui s'éloigne au moment de l'accélération. Une habitude qui se prend vite mais qui n'est pas sans répercussion sur le plaisir de jeu. On optera donc plutôt pour la vue ras du sol, permettant d'appréhender les virages plus facilement, de les voir arriver plus rapidement et surtout d'avoir une réelle impression de vitesse, ce qui n'est pas le cas de la vue intérieure, techniquement bien pauvre de surcroît. Les contacts avec l'IA ou les civiles se font à coups de rebonds ou de poussettes sans que ceux-ci n'influent sur votre monture. En revanche, on évitera au maximum ce genre de mésaventure puisque les moindres touchettes peuvent vous faire perdre l'avance qui est la vôtre ou vous écarter définitivement de la course à la première place.
La progression du jeu est elle aussi classique dans le genre. Dès le début du mode histoire, à l'aide de quelques trois millions de crédits, on s'offre un premier modèle de série parmi un choix assez restreint d'une quinzaine de véhicules parmi lesquels une Mazda RX-8, une Nissan Silvia, une Nissan Skyline ou encore une Toyota Supra. A partir de là, le passage au garage s'impose et c'est là qu'une multitude de possibilités vont s'offrir à vous pour créer de toutes pièces la voiture de vos rêves. Extrêmement complets et très accessibles, les menus fourmillent de tout ce dont peut rêver un assidu du tunning. Roues, jantes, bas de caisse, carrosserie, calandres, néons, spoilers, entrées d'air, feux avants, feux arrières, feux antibrouillard, ailerons, pots d'échappement, vinyles, portes, plaque d'immatriculation, stickers, sièges, volant, ton intérieur, etc. Tout est modifiable de sorte à ce que l'on ne reconnaisse plus sa propre voiture, seulement quelques minutes après avoir fait parler son imagination et ses envies. A côté de cela, les performances de la voiture peuvent elles aussi faire l'objet de nombreuses améliorations. Si la liste est moins impressionnante, elle n'en est pas moins conséquente : transmission, embrayage, suspensions, freins, pneus et nitro. Là aussi, c'est grâce à l'argent glané dans les défis que vous pourrez faire évoluer votre véhicule et lui ouvrir ainsi les portes de nombreux quartiers de Tokyo.
Le parkings de la ville sont effectivement l'un des moyens les plus courts pour trouver des adversaires à votre taille. En fonction de la puissance de votre protégée et de votre expérience, ceux-ci accepteront ou refuseront d'engager un duel avec vous. L'autre moyen est de se faire un peu d'argent de poche est d'aller chercher des "rivaux" sur l'autoroute. Une icône indique leur emplacement, il suffit alors de les rejoindre (ce qui se fait assez rapidement malgré la longueur des axes), de faire un bref appel de phare pour signaler sa présence et la course peut commencer. Elle pourra alors se dérouler de différentes manières. Soit classiquement, avec un point à rallier en premier, soit en fonction de l'écart qui vous sépare de votre adversaire. Si vous êtes en tête, plus il sera distancé, plus vite sa jauge diminuera. Lorsqu'elle se vide entièrement, vous remportez le défi. Evidemment, cela est valable dans un sens comme dans l'autre. Si l'IA est coriace, c'est durant les face-à-face du mode Online que vous pourrez défier tous les types de joueurs et ainsi exhiber vos créations grâce au partage de ralentis. Attention tout de même puisque en fonction de votre abonnement, vous n'aurez pas accès à tous les modes de jeu. Le Silver se limite aux contre-la-montre. Seul le Gold permet de joueur contre un abonné du Xbox Live.
- Graphismes11/20
Techniquement, le jeu déçoit. Loin d'exploiter les capacités de la console, il avance de trop nombreuses textures current-gen et ne profite pas des effets de lumières en nocturne pour mettre les voitures en valeur. La vue intérieure est particulièrement bâclée, aux antipodes de ce que proposent PGR 3 et TDU. Même le flou provoqué par l'utilisation de la nitro n'est pas convaincant. C'est finalement au moment de la customisation que le jeu rattrape le coup puisque les véhicules sont joliment modélisés et leurs modifications particulièrement détaillées.
- Jouabilité10/20
Le véritable souci est que l'on s'ennuie ferme pendant les courses. La linéarité des tracés fait que la diversité du jeu en prend un sacré coup. Même avec des voitures boostées à souhait, les sensations se font rares, que l'on utilise la nitro ou non. Très arcade, la conduite n'est donc pas des plus passionnantes bien que très accessible. Les vues sont quant à elles toutes plus ou moins jouables même si l'on regrette l'absence d'une caméra plus éloignée.
- Durée de vie17/20
Le solo rien qu'à lui seul vous occupera de très nombreuses heures. Vous ne verrez sans doute jamais le bout des possibilités offertes par le tuning. Rares sont les jeux à ravir autant les fans de cette discipline. Le multi n'apporte rien d'exclusif si ce n'est de pouvoir partager ses ralentis.
- Bande son11/20
Musiques, effets sonores ou sonorités des moteurs sont timides et banals. Rien à signaler de ce côté en tous cas.
- Scénario/
Si le jeu est ultra complet en matière de tuning, il n'est pas à la hauteur en ce qui concerne le gameplay ou la finition. Si l'on prend du plaisir à modeler ses envies par l'intermédiaire du garage, ce n'est pas le cas une fois en piste. Un paradoxe qui sabote l'intérêt du jeu, pourtant parti sur de bonnes bases.