Forte de sa popularité grandissante, la série des Ape Escape se diversifie en abandonnant le concept de la chasse aux singes au profit d'une sorte de party-game à l'atmosphère déjantée. Faisant suite au premier volet sorti l'année passée sur PSP, Ape Academy 2 nous convie donc à une série de mini-jeux où les singes s'affrontent toujours dans la joie et la bonne humeur.
Dans la communauté simiesque, réputée pour son caractère sournois et sa propension à l'anarchie, pas besoin de prétexte pour justifier l'organisation d'une compétition quelle qu'elle soit. Oubliez donc que vous êtes un homo sapiens et choisissez votre costume, car désormais vous allez vous réincarner dans la peau d'un chimpanzé aux yeux exorbités et coiffé d'un gyrophare. C'est la règle pour pénétrer dans l'univers atypique d'Ape Academy, la condition sine qua non pour profiter de ses bienfaits sans dénoter avec le côté burlesque et parodique qui caractérise son environnement.
Dès le menu de sélection du personnage, Ape Academy 2 ne nous épargne aucun cliché et autres jeux de mots d'une qualité à faire pâlir notre Super.panda, pourtant passé maître dans cette discipline. Après avoir opté pour Brousse Li, Ricky Ger V ou encore G. Laflemme, tous dotés de panoplies improbables parmi une vingtaine de costumes différents, on vous offre généreusement un jeu de 20 cartes singes pour démarrer dans de bonnes conditions. Il ne faudrait pas oublier, en effet, que Ape Academy 2 se caractérise aussi par ses duels de cartes façon shifumi, en suivant le principe ancestral du cercle pierre/feuille/ciseaux. C'est d'ailleurs autour de ce système que repose tout l'ensemble du jeu, d'où l'intérêt de comprendre rapidement en quoi il consiste.
Une partie se déroule avec deux adversaires, au tour par tour. A chaque round, les participants doivent choisir une carte parmi celles qui sont visibles dans leur jeu, en déterminant sa valeur, sa nature et son symbole. La valeur est représentée par un chiffre qui indique le niveau de puissance de la carte, mais surtout le nombre de bananes dont vous devez disposer pour la jouer. La nature dépend du singe qui apparaît sur la carte et auquel est associé un défi particulier. Enfin, le symbole est l'un des trois suivants : pierre, feuille ou ciseaux. C'est ce dernier qui s'avère le plus déterminant lors d'un duel, puisqu'il est impératif qu'il soit supérieur à celui de votre adversaire pour que vous soyez considéré comme attaquant. Dans ce cas de figure, si vous remportez le mini-jeu indiqué par votre carte, votre adversaire subira une pénalité se traduisant essentiellement par la perte de ses points de vie. Si vous perdez, le tour sera joué pour rien mais vous ne subirez pas de conséquences particulières. En revanche, si vous êtes considéré comme défenseur, les effets seront inversés et c'est vous qui perdrez des vies si vous échouez durant le mini-jeu. Si le principe est plutôt sympa, il comporte tout de même une réelle part de chance que l'on peut minimiser en modifiant manuellement les cartes qui se trouvent dans son jeu avant le début de la partie.
Toutes ces règles sont évidemment détaillées dans le didacticiel, mais vu leur simplicité, vous n'aurez pas besoin d'y passer des heures pour pouvoir commencer à jouer. Il faut quand même se dire que vous passerez au moins autant de temps sur ces duels de cartes que sur les mini-jeux en eux-mêmes, mieux vaut donc y adhérer si vous ne voulez pas vous ennuyer. Quoi qu'il en soit, les épreuves demeurent généralement très courtes et ne dépassent jamais la dizaine de secondes. A l'inverse d'un Mario Party, vous n'avez pas la possibilité de vous exercer à l'avance lorsque vous découvrez un défi que vous ne connaissez pas, mais les commandes sont toujours très simples et indiquées de manière systématique. Le bilan, au niveau des mini-jeux, est également plutôt mitigé, car même si leur concept est souvent très amusant, leur aspect ludique est rarement approfondi. Déjà, le fait de jouer seulement en un contre un limite leur dimension conviviale et délirante, mais c'est surtout le caractère aléatoire de la plupart d'entre eux qui déçoit un peu.
Malgré tout, on s'amuse quand même en découvrant ce que nous réservent ces épreuves absurdes, d'autant qu'il y en a un bon paquet. A ce propos, vous aurez le loisir d'accéder directement à tous les mini-jeux déverrouillés depuis l'album des défis, sachant qu'on en trouve plus de 100 au total et qu'ils sont tous jouables dans les deux sens (attaquant ou défenseur). De plus, chacun d'entre eux est accessible en mode deux joueurs, soit avec deux consoles soit en partageant une seule PSP. Je termine en précisant que l'aventure est progressive, dans le sens où chaque victoire vous permet d'aller défier d'autres adversaires avant d'affronter un boss qu'il faut battre pour ouvrir un nouveau continent. Il y a donc de quoi faire dans ce second volet de Ape Academy, que l'on qualifiera de titre sympathique mais pas forcément indispensable.
- Graphismes14/20
Pour un jeu de ce type, Ape Academy 2 s'avère plutôt soigné, chaque épreuve bénéficiant d'une certaine recherche graphique pour un résultat global qui se caractérise par sa diversité.
- Jouabilité15/20
Les mini-jeux ne souffrent pas de problèmes de jouabilité, la précision étant souvent optimale. En revanche, leur côté ludique est assez limité, d'autant que leur durée ne dépasse jamais les 15 secondes.
- Durée de vie14/20
Encore une fois, la brièveté des mini-jeux contrebalance leur nombre, sans compter que sur la centaine de défis proposés, la plupart comportent une dimension aléatoire qui peut agacer. On passe finalement presque autant de temps dans les duels de cartes que dans les épreuves en elles-mêmes. Le mode deux joueurs permet quand même de relancer l'intérêt du soft, même si son aspect convivial reste assez limité.
- Bande son13/20
L'ambiance sonore est de celles qui ne se remarquent pas vraiment, ce qui est assez étonnant de la part d'un titre aussi atypique que celui-là.
- Scénario/
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En abandonnant le concept de la traque aux singes qui a fait sa renommée, Ape Academy s'essaye à de nouveaux horizons, un peu plus conviviaux, mais dans un registre qui a plus de mal à surprendre. En misant sur des épreuves très courtes enrobées de duels de cartes assez simplistes, le soft trouve un compromis intéressant entre réflexes et réflexion, mais il ne passionnera pas outre mesure.