Intéressant concours de circonstances : nous étions invités à Amsterdam par Sony pour qu'on nous présente et qu'on nous remette la version preview de Killzone Liberation le jour-même la multinationale nippone annonçait le report de la sortie européenne de sa PlayStation 3. Or, c'est cette franchise qui avait été mise en avant au travers d'une séquence cinématique à haute teneur en explosions destinées à vanter les performances techniques de celle qu'on finira bien par appeler un jour la PS3. Toutes considérations cosmiques sur le destin mises à part, sachez que si vous n'aurez pas la possibilité de retrouver les soldats du futur sur console de salon avant encore quelques mois, la version PSP pourra vous permettre de prendre patience dans de bonnes conditions. Concrètement, le scénario du mode solo de Liberation nous transporte deux mois à peine après la fin du jeu sur PS2. Et cette fois-ci, l'action se déroule sur le continent sud de la planète d'origine des Helghast, ces soldats un rien fascinants dont le concepteur de l'armure a, apparemment, pris des leçons de mode en visionnant jusqu'à l'écoeurement l'anime nippon Jin-Roh. Là, un général appelé Metrac et son sbire, le très peu recommandable Colonel Cobar vont tout faire pour vous voir déguerpir ou, mieux, vous enterrer. La lutte acharnée qui s'engage va courir sur 16 missions réparties sur 4 chapitres.

La plus flagrante des nouveautés de cette version, c'est bien entendu le point de vue qu'elle propose sur l'action. Killzone sur PS2 était un FPS pur jus utilisant la sacro-sainte caméra subjective. Pour Killzone sur PSP, les développeurs de Guerrilla ont opté pour une vue du dessus qui, toutes proportions gardées, rapproche l'ensemble d'un beat'em all, ces jeux où il s'agit de flinguer à tout va des hordes d'ennemis, et ce dans une ambiance très arcade. Mais justement, c'est précisément à cause de ce dernier point que Killzone Liberation ne mérite pas d'être étiqueté Beat 'em all... Si le principe de jeu a été quelque peu modifié avec le changement de caméra, le contexte, lui, est toujours aussi crépusculaire et sérieux. Les missions se déroulent dans des décors faisant immanquablement penser à des tranchées de la Première Guerre mondiale voire parfois dans des intérieurs très industrialisés ou dans des endroits où le béton règne en maître. En tout cas, même sur l'écran rikiki de la PSP, l'ambiance est là et on plonge.

Killzone Liberation bénéficie d'un système de visée assistée qui permet de faire mouche de manière assez simple et fréquente. Pas besoin de s'user les yeux à quelques centimètres de l'écran pour voir tomber ses ennemis, d'autant plus que leur état de santé est clairement affiché par une barre située au-dessus de leur tête dès qu'on les touche, ce qui en fait des cibles assez flagrantes. L'ergonomie ne nuit donc pas au rythme du jeu. De loin en loin, on trouve dans les décors des caisses renfermant d'indispensables bonus : soins, munitions et grenades ou des pains de C4 très utiles pour détruire certains éléments du décor. Autre élément important du déroulement de la partie : chaque chapitre se conclut avec un combat contre un boss. Seul contre lui, vous devrez comprendre dans un premier temps comment le vaincre car ces super-ennemis sont conçus pour être achevés par étapes. Par exemple, face à un mastodonte mécanique qui n'est pas sans rappeler l'AT-AT de Star Wars, il va d'abord falloir le mettre à terre en lui brisant les jambes. Mais cela ne l'empêchera pas de tirer, de détruire les caisses derrière lesquelles vous tentez de vous réfugier ou encore de vous envoyer des petites araignées mécaniques très affectueuses.

Des niveaux se démarquent des autres grâce à deux éléments : le pilotage de véhicules et la possibilité de diriger des coéquipiers. Précisément, vous serez accompagné durant 6 missions. Parmi les heureux élus prêts à tout pour gagner cette guerre à vos côtés, on (re)trouvera tout d'abord Rico. Sa spécialité, c'est de faire le "tank", comprenez qu'il est capable d'encaisser rafale sur rafale avant de crier : "Pouce !". Revers de la médaille bien connu, comme il est blindé, il se déplace assez lentement. D'un autre côté, son habitude de filer tout droit vers l'ennemi vous permet de vous occuper d'eux pendant qu'ils sont distraits. Le coéquipier suivant est une coéquipière : la brune Luger. Celle-ci possède un grappin qui lui permet de grimper certains murs. Voilà qui devrait vous permettre de résoudre des problèmes autrement insolubles de portails en acier renforcé fermés à double tour. Enfin, il y a les VIP. Il s'agit de personnages secondaires qui constitueront eux-mêmes l'objectif de la mission puisqu'il faudra les escorter à travers les lignes ennemies. Mais même là le principe varie selon que la personne qu'on vous charge de protéger soit un militaire ou un civil car il sera armé ou pas. Tous ces personnages disposeront de leurs propres routines de base, en gros vous suivre et tirer sur tout ce qui bouge en cas de coup de chaud. Mais vous pourrez également peaufiner votre tactique en leur donnant des ordres. Du côté des véhicules qui, eux, seront utilisés durant 4 missions sur les 16 du jeu, on trouvera un tank, un hovercraft et un jetpack particulièrement utile pour bondir de relief en relief dans une mission se déroulant dans un décor où les trous sans fond sont légion. Si ce gadget est strictement utilisable par un seul soldat, il sera possible en multijoueur de monter à plusieurs dans le tank et l'hovercraft : un pour piloter, l'autre pour tirer.

En matière de multijoueur, on retrouvera les grands classiques du genre : Deathmatch en solo et par équipe ou Capture du drapeau mais aussi le mode Assaut. Dans ce cas, deux équipes disposeront d'une base similaire. Elles devront détruire un élément donné dans la base de leurs adversaires (une antenne radio par exemple) tout en protégeant ce qui constitue chez eux l'objectif des ennemis. Enfin, ce premier tour d'horizon ne serait pas complet si on n'y évoquait pas l'interaction avec Internet. Le site dédié à cette saga (apparemment le mot n'est pas trop fort), Killzone.com, permettra aux joueurs de télécharger des contenus déverrouillables en fonction de leur avancée dans le jeu. Exemple cité par les développeurs puisque ce système n'est pas encore en place à l'heure où ces quelques lignes sont écrites : après avoir terminé le premier niveau, on pourra télécharger la vidéo de son making-of pour la regarder sur sa console portable. Mais, plus en rapport avec le jeu lui-même, le net permettra de récupérer notamment des skins pour changer l'apparence des personnages. On pourra aussi s'y constituer une liste d'amis et y transmettre ses scores pour voir "qui c'est l'plus fort ?!". Pour résumer, il semblerait que Killzone Liberation soit bien parti pour rejoindre les jeux qui font honneur à la console portable de Sony et qui en justifient l'achat. Nous reviendrons sur nos bonnes premières impressions et nous verrons s'il y a lieu de les confirmer ou de les infirmer lors d'un prochain test. En tout cas, Killzone Liberation est prévu pour sortir sur PSP le 08 novembre 2006.