Aussi étrange que cela puisse paraître, Pocket Racers a le mérite de faire intervenir un scénario. Faut-il considérer ça comme un véritable atout ? Rien n'est moins sûr. Il est question de personnes transformées en modèles réduits suite à l'apparition d'un mystérieux voleur d'esprits. L'intégralité de la notice de la version packagée étant uniquement en espagnol, allez savoir pourquoi, c'est à peu près tout ce que j'ai compris, mais je crois qu'il vaut mieux s'arrêter là avant de basculer dans du grand n'importe quoi question scénario. En fait, le seul intérêt de cette histoire est de faire entrer en jeu un système de vies, ou plutôt d'esprits que l'on perd à chaque fois qu'on ne termine pas une course en tête. A partir de là, le seul moyen de faire revenir les alliés tombés est de dépenser une gemme d'esprit, acquise au détour d'un circuit, pour éviter de perdre la totalité de ses personnages. Autant dire que ça n'apporte strictement rien au jeu.

Mais qu'importe, après tout, si le gameplay tient la route. MicroMachines nous ayant prouvé à maintes reprises que le concept des engins miniatures avait du potentiel, surtout en termes de fun et de convivialité, il n'y avait pas de raison pour que Pocket Racers se plante au premier virage. Malheureusement pour lui, c'est bel et bien le cas, car tout, ou presque, est à revoir, à commencer par le système de progression. Si les développeurs nous font régulièrement le coup du "tout à débloquer", on n'a guère l'occasion de s'en plaindre à partir du moment où il suffit de s'améliorer pour surmonter les défis proposés. Ici, les différentes séries de courses ne s'ouvrent que les unes après les autres, et dans la mesure où les remporter comporte un côté aléatoire assez agaçant, on finit par se lasser de tourner en rond sur les mêmes circuits. Non pas que le niveau de difficulté soit ingérable, mais vous allez voir que certains éléments du gameplay suffisent à le rendre totalement impossible à maîtriser, vous obligeant à vous en remettre trop souvent à la chance pour terminer premier.

Le principal défaut de ce Pocket Racers, outre sa jouabilité bancale qui nous donne l'impression de diriger des savonnettes sur une patinoire fraîchement astiquée, réside dans la gestion des collisions. Même en prenant garde à ne pas quitter la route pour éviter de se manger un mur ou tout autre élément du décor, il faut se dire que la moindre agression de la part de vos concurrents suffira pour vous faire faire un tête-à-queue ou pour vous coincer contre une paroi. Le joueur ne disposant d'aucun moyen pour éviter les attaques adverses, il n'a plus qu'à croiser les doigts pour ne pas avoir à recourir trop souvent à la touche permettant de se remettre en piste automatiquement, moyennant de précieuses secondes de perdues. Pour ne rien arranger, les textures sont tellement criardes et le level design tellement bancal qu'on peine à anticiper le mouvement de certains objets du décor qui font office d'obstacles. C'est d'autant plus dommage que certaines armes nous permettent d'interagir avec eux pour les utiliser contre les autres concurrents, mais c'est totalement inutilisable dans la pratique, à moins, encore une fois, de s'en remettre à la chance.

Déjà pénibles à jouer, les courses ne font de toutes façons preuve d'aucune originalité, les tracés étant beaucoup moins inspirés que dans un MicroMachines. En fait, la réalisation est un tel désastre qu'on ne se rend même pas compte de l'endroit dans lequel on évolue. Qu'il s'agisse d'une salle de bains, d'une chambre mal rangée ou d'un atelier, on ne voit pas vraiment la différence. Par ailleurs, l'impression de vitesse est mal retranscrite, sachant qu'on ne ressent aucune accélération lorsqu'on passe sur une flèche, et que l'option permettant de se propulser d'un coup ne se traduit que par une altération du rendu visuel qui fait mal aux yeux. Avec une lisibilité médiocre, des armes inefficaces, des vues peu satisfaisantes et la présence récurrente de ralentissements, Pocket Racers ne parvient même pas à montrer quoi que ce soit de positif. Le seul mode qui présente un intérêt est le mode Défi Esprit qui propose une série de compétitions composées de 5 courses de 3 tours avec 4 voitures en lice gérées par le CPU. Les modes Contre-la-Montre et Entraînement sont les seuls autres disponibles, avec l'option 4 joueurs qui ne prend son intérêt que si vous trouvez des cobayes pour jouer avec vous. Le choix des véhicules se révèle également limité, peu d'engins étant réellement jouables dans la pratique. Au final, on oubliera très vite ce Pocket Racers en espérant qu'aucune suite ne soit en préparation.