Bob l'Eponge doit certainement avoir un ego surdimensionné. Non content d'officier pratiquement tous les jours à la télé, et d'être déjà apparu en début d'année dans un film et une gamme de jeux vidéo à son nom, le voilà revenir l'air de rien avec la ferme intention de sauver Bikini Bottom. Qui pouvait croire qu'une éponge puisse être si imbue de sa personne...
Loufoque à souhait, l'histoire de cette nouvelle déclinaison de Bob l'Eponge commence dans la laverie de Bikini Bottom, alors que le duo de super héros l'Homme Sirène et Bernard l'Hermitte font leur lessive. Tout irait pour le mieux si l'essoreuse n'avait pas décidé de faire des siennes. Aidée par un peu de détergent, elle libère malencontreusement l'un des ennemis jurés de Bikini Bottom, j'ai nommé : la Bulle Infernale. Pire, cette grosse bulle maléfique se divise en une multitude de petites bulles et part à l'assaut de la ville et de ses citoyens. Complètement dépassés par la situation, l'Homme Sirène et Bernard l'Hermitte passent leur tour et laissent leurs places de sauveurs de l'humanité à Bob qui devra faire le sale boulot. L'éponge ne partira cependant pas à l'aventure les mains dans les poches, puisqu'elle aura droit d'emprunter l'équipement des deux héros, ce qui lui conférera quelques pouvoirs spéciaux.
En apparence, Bob l'Eponge : Super Vengeur peut facilement être confondu avec un jeu de plates-formes comme on en voit tant dès qu'il s'agit d'adapter une série en jeu. Pourtant, et même s'il y a bien des éléments empruntés au genre plate-forme, c'est plutôt vers l'aventure que la cartouche trouve sa réelle inspiration. La grande partie de la progression s'étale ainsi sur une longue liste d'objectifs qui grossit régulièrement suivant vos actions. Si cet aide-mémoire mentionnera constamment le fait de devoir libérer Bikini Bottom de l'emprise des petites bulles infernales, elle vous rappellera aussi que vous devrez donner à manger à Gary, trouver la clarinette de Carlo, passer votre permis ou encore confectionner un pâté de crabe. Des petits objectifs pas forcément très passionnants mais qui rythment tant bien que mal le quotidien de Bob l'Eponge. Parallèlement à ces soucis journaliers, vous serez régulièrement investi de missions plus importantes telles qu'apprendre le karaté en compagnie de Sandy ou battre Lunettes Noires, l'un des super-vilains de l'histoire.
Contrairement à la version sur DS, cet opus PSP est évidemment dénué d'utilisation d'écran tactile et les épreuves s'effectuent donc avec la croix et les touches classiques ce qui fait que le jeu perd un peu de son aspect rigolo au niveau de la maniabilité. Par exemple, les pouvoirs auxquels on peut avoir accès (envoyer des bulles d'eau, avoir une super-force...) ne se déclenchent qu'en appuyant sur une touche. Nettement moins marrant que sur DS où il fallait tracer avec le stylet le symbole du pouvoir souhaité. Cela dit, ce n'est rien face à l'autre souci du titre et qui concerne la pauvreté des décors. Non pas que le jeu ne soit pas joli graphiquement, ni que son design soit éloigné de la série, au contraire, le jeu lui est très fidèle, mais les lieux sont horriblement vides. Et cette carence graphique déteint rapidement sur le jeu lui-même.
On passe ainsi le plus clair de son temps à traverser une longue zone où il n'y a rien à voir et où il ne se passe rien. Il faut juste marcher, pour atteindre un pauvre objet ou parfois même se retrouver face à un mur qui nous barre le passage et nous oblige à faire marche arrière. Les ennemis sont effectivement très rares dans le jeu et la difficulté est inexistante. Comme je vous le dis, tout ce qu'il y a à faire, ce sont des allers-retours dans les différents quartiers de la ville pour apporter tel objet à telle personne ou pour dégoter un nouveau pouvoir. Rapidement lassant, ce Bob l'Eponge tranche radicalement avec la folie ambiante qui imprègne chaque épisode de la série. Pour autant, le jeu n'est pas totalement mauvais et devrait trouver son public auprès des jeunes joueurs qui trouveront là un jeu d'aventure à leur portée mêlant quelques toutes petites phases de plates-formes pas vraiment difficiles non plus.
- Graphismes10/20
Le jeu n'est pas spécialement beau, mais il tient la route face à la série télévisée. On y retrouve les mêmes personnages ainsi que les mêmes décors. La PSP est cependant capable de bien mieux !
- Jouabilité10/20
Comparé à la version DS, cet opus PSP est un peu moins convaincant sur le plan du gameplay à cause de l'absence d'écran tactile de la console. Mais le plus gros problème, c'est qu'il ne se passe pas grand-chose à l'écran et cela se ressent dans l'intérêt que l'on porte à la progression. Les allers-retours dans d'immenses décors vides deviennent même assez pesants.
- Durée de vie12/20
Le jeu n'est pas difficile mais il s'étale sur de nombreux objectifs à remplir. Et puisqu'il faut constamment traverser la ville d'un bout à l'autre pour les remplir, on se retrouve avec une durée de vie (artificiellement) gonflée.
- Bande son11/20
Les musiques piochent dans les thèmes de la série pour assurer une grande fidélité avec celle-ci. Malheureusement, les airs se répètent inlassablement dans des boucles musicales qui peuvent devenir lassantes.
- Scénario13/20
Les épisodes de Bob l'Eponge sont toujours placés sous le signe de la crétinerie. Ce jeu l'est donc tout autant avec un scénario et des personnages totalement crétins. C'est ça, la "Bobattitude" !
Le problème du jeu, ce sont ses trop nombreux déplacements qui cassent totalement l'ambiance puisqu'il n'y a rien à faire sauf marcher et marcher encore. En comparaison, les phases d'aventure s'en sortent donc bien mieux, même si on leur reprochera un niveau de difficulté quasi inexistant. La version PSP souffre enfin de temps de chargements incessants entre les niveaux, ce qui n'était pas le cas sur DS.