La saison 2006/07 à peine commencée, F.C. Manager 2007 est le premier jeu de management à montrer le bout de son nez via une version preview terminée à 80 %, avant qu'une pléiade de concurrents ne l'imite. Dans la lignée de son aîné, il s'engage avec un paquet de handicaps qui pourraient bien sceller son avenir plus vite que prévu si toutes ses tares ne sont pas corrigées d'ici la version finale.
Si l'on doit faire un premier constat rapide, c'est qu'à moins de nombreux changements de dernière minute (c'est-à-dire avant le 30 septembre prochain), Codemasters n'est pas en mesure de tenir ses promesses. Des cinquante pays promis au départ, on n'en retrouve que huit (Allemagne, Angleterre, Ecosse, Espagne, France, Italie, Pays-Bas et Portugal), l'aspect graphique est toujours aussi terne et grossier et les données n'ont pas été vraiment mises à jour. Cependant, sur ce dernier point, on attendra la version test pour faire un point sur les transferts qui ont été actualisés, le marché d'été touchant à son terme à la fin du mois. Idem en ce qui concerne les clubs engagés en Serie A. Le reste du contenu du jeu est un grand classique, reprenant fidèlement chaque point de l'opus 2006, n'apportant rien de nouveau ou de notable pour un amateur de gestion footballistique. Le jeu conserve donc son approche globale du poste de l'entraîneur en se rapprochant davantage d'un LFP Manager que d'un Football Manager et en s'appuyant sur son petit plus : Football One, une sorte de site internet virtuel jouant le rôle de relayeur des news de la saison, séquences vidéos à l'appui.
Sur PC, la navigation jouit d'un système d'onglets disposés sur la gauche de l'écran, ce qui facilite grandement la progression dans les menus et l'appréhension de l'interface en comparaison avec les versions consoles. Malgré tout, les icônes ont été conservées et ne permettent pas franchement de mouvoir plus rapidement entre la gestion de l'équipe, les news, les finances et le recrutement. Le jeu se démarque de ses concurrents, certes, mais aura du mal à attirer les passionnés avec une telle organisation, que ce soit graphiquement ou au niveau du réalisme. Voilà bien un titre plutôt destiné à un néophyte qui n'accorde pas beaucoup d'importance à l'interaction que l'on peut avoir avec les joueurs et la façon dont on peut influer sur ses troupes via une gestion des rapports humains poussée et déterminante. La progression des joueurs et leurs statistiques en dents de scie n'aident pas vraiment à former un onze type et à détecter quels joueurs peuvent jouer dans quel schéma et à quelle position. Il n'y a pas vraiment de lien, pas d'osmose et rien de très concret sur le terrain qui pourrait nous guider sur la voie du succès ou à l'inverse, nous alerter sur une mentalité de jeu que les principaux concernés ne digèrent pas.
Le véritable souci avec F.C. Manager 2007, c'est qu'on a parfois plus l'impression de jouer le rôle du président que celui de l'entraîneur. Les possibilités financières sont innombrables entre la gestion des sponsors, du budget de a à z, du prix des places en fonction des matchs, du recrutement de chacun des employés... Sans oublier le fait qu'il est presque mission impossible d'établir une stratégie de jeu poussée, marquée de notre empreinte et de nos styles préférentiels. Les joueurs n'en font qu'à leur tête et sont incapables d'appliquer ce qu'on leur demande pendant une rencontre. Ajoutons à cela l'impression d'assister à un match entre amateurs tellement le tout est fouillis, les développeurs ont du pain sur la planche pour corriger la retransmission des matchs en 3D et apporter un semblant de crédibilité aux 22 acteurs. Espérons que ce constat ne sera plus qu'un lointain souvenir d'ici un mois, d'autant que cette version preview ramait plus que de rigueur si l'on choisissait de jouer avec les détails au maximum, même avec une bête de course. On notera également une bande-son aussi chaotique qu'elle l'était dans F.C. Manager 2006, très irrégulière, avec des bruits de supporters ajoutés par-ci par-là, de sorte à ce que l'on se demande s'il n'y a pas un être caché, chargé d'appuyer sur un bouton "joie" lorsqu'il y a un but ou sur "cris" à chaque frappe. Le reste du temps, c'est le néant complet. Si le jeu paraissait séduisant lors de son annonce, il est déjà beaucoup moins enthousiasmant après avoir tâté la bête. Rendez-vous dans un gros mois.