Avec Animal Soccer World, Phoenix donne vraiment l'impression de tendre le bâton pour se faire battre puisque le titre auquel nous avons affaire n'est qu'une copie conforme de l'un des pires jeux de la firme, à savoir Son of the Lion King. Pour ceux qui n'auraient pas tout suivi, il s'agit d'un pot-pourri d'activités ennuyeuses destinées aux tous petits.
Dès le début, Phoenix frappe très fort en masquant les pistes qui permettraient d'établir la comparaison entre les deux titres cités plus hauts, puisque le nom du jeu en question évoque davantage une simulation de foot que toute autre chose. Pourtant, vous ne trouverez pas le moindre ballon rond dans ce pauvre jeu, et seul le scénario brinquebalant permet de justifier l'utilisation du terme "soccer" dans le titre, au travers d'un dessin animé honteusement réalisé. L'histoire nous permet ainsi de retrouver le plupart des vedettes apparues dans Son of the Lion King et plagiées sur l'oeuvre de Disney. Cette fois-ci, les bêtes féroces de la jungle sont en conflit avec les animaux de la ferme voisine, et c'est afin de régler leurs différends une fois pour toute qu'ils décident d'organiser un tournoi de football dans la savane. Le scénario est déjà tellement stupide qu'on n'a guère envie de sacrifier de longues minutes au visionnage du dessin animé, et pourtant c'est ce qui vous prendra le plus de temps dans Animal Soccer World. Car le reste peut être survolé en quelques minutes à peine.
Le soft ne comporte en effet qu'un faible échantillon d'activités de réflexion destinées aux enfants en bas âge, allant du coloriage au taquin en passant par le puzzle et le jeu des paires. Concrètement, seul le taquin est susceptible d'offrir un minimum d'intérêt, et encore il faut vraiment adorer ce jeu à la base pour avoir envie d'y jouer dans Animal Soccer World. Le coloriage n'offre qu'une palette de teintes très limitées et des modèles aussi mal dessinés que peu nombreux. A l'instar des autres activités, l'ergonomie est un désastre puisqu'elle fait intervenir un curseur qui aurait davantage sa place dans un jeu PC avec une souris que dans un titre console où les contrôles s'effectuent à la manette. Les commandes sont basiques et peu précises, la carte mémoire n'est pas reconnue et les musiques inexistantes. C'est bien parti.
On passe ainsi d'une activité à l'autre en sentant la colère monter à mesure que l'on réalise l'ampleur du massacre opéré sur ce titre. Les développeurs se moquent délibérément de nous en nous proposant ce qui n'est rien de plus que l'exemple parfait de ce qu'il ne faut pas faire dans un jeu vidéo. Le concept de base n'a déjà pas sa place sur console, ou en tout cas pas sous une forme aussi imparfaite, le contenu dérisoire est également révoltant, mais c'est surtout le fait d'oser sortir deux fois une telle horreur qui mérite punition. Une semaine à peine a dû leur suffire pour parvenir au résultat final, et il n'a pas dû leur falloir plus d'une demi-journée pour cloner leur jeu en deux versions qu'ils ont ensuite fait passer pour deux titres différents. En osant berner ouvertement les consommateurs, Phoenix adopte une stratégie honteuse qui fait peine à voir. Il serait peut-être temps de limiter la casse.
- Graphismes1/20
On se demande encore comment le travail pitoyable effectué sur le character design a pu passer la phase de validation.
- Jouabilité1/20
Il manque juste une interface digne de ce nom, capable de se prêter à une jouabilité à la manette.
- Durée de vie1/20
Conscients qu'une demi-heure suffisait à faire le tour de leur jeu, les concepteurs n'ont même pas prévu de compatibilité avec les cartes mémoire.
- Bande son1/20
Un point pour les comédiens qui se sont sacrifiés en doublant le dessin animé.
- Scénario1/20
Si vous avez envie de voir des animaux participer à un tournoi de foot insipide, je ne peux plus rien faire pour vous.
Ne reculant devant aucune bassesse pour vendre leurs jeux, les gens de Phoenix ont cette fois carrément développé un clone de leur soft de coloriage au lieu de tout rassembler dans le même titre pour en faire quelque chose de potable. Animal Soccer World est donc tout aussi nul que Son of the Lion King, puisqu'il se contente de proposer une pincée d'activités de réflexion destinées aux tout petits, à savoir 6 puzzles, 6 coloriages et 6 taquins tous plus minables les uns que les autres. Il est grand temps que quelqu'un les arrête avant qu'ils ne déclinent leurs concepts vaseux à l'infini.