Au petit jeu qui consiste à savoir qui est le plus mauvais des éditeurs ou développeurs de jeux vidéo, on pencherait volontiers pour un certain Davilex. Cependant, un challenger de taille vient d'entrer dans la danse, son nom : Phoenix, son ambition : devenir calife à la place du calife. Si nous avons débuté très fort hier grâce à Son Of The Lion King, voici un autre fleuron de l'éditeur hollandais qui, après avoir pillé Le Roi Lion (qui lui-même avait pillé sans vergogne Le Roi Leo), s'est penché sur le cas de The Getaway.
A la question : London Cab Challenge est-il un bon jeu ? On répondra : Non. Mais alors, pourquoi vous en parlez ? Eh bien, parce qu'il y a des petits malins qui espèrent pouvoir écouler des sous-jeux à un public n'y connaissant pas grand-chose, en les vendant à bas prix. On se demande donc comment ceux qui sont à la tête de la société Phoenix osent se regarder le matin dans la glace tant leurs productions sont à la base même de la médiocrité. London Cab Challenge est donc un pur produit Pheonix : baclé, inintéressant et ne méritant même pas d'exister. Conceptuellement parlant, on retrouve un peu de The Getaway et de Crazy Taxi puisque vous y tenez le rôle d'un chauffeur de cab londonien qui va devoir effectuer des courses. Le but du jeu sera alors de prendre un client puis de le ramener à bon port dans le temps imparti. Chaque course vous rapportera de l'argent qui vous servira à améliorer votre véhicule en achetant de nouvelles suspensions, un moteur plus puissant, etc. A part ça, c'est le néant abyssal, une douleur sans nom et une furieuse envie de se rendre dans les locaux de Phoenix pour leur dire tout le bien qu'on pense d'eux.
Si je ne vais pas m'évertuer pendant des heures à scander que London Cab Challenge n'est qu'un brouillon maladroit du mode bonus des deux premiers The Getaway dans lequel nous pouvions également conduire un taxi, je voudrais tout de même vous lâcher quelques mots sur la réalisation technique. Indigne d'une PSone, ce jeu est à peine du niveau d'un titre Net Yaroze comme me le signalait si justement l'ami Jeff. Le plus incroyable ne vient donc pas de la modélisation calamiteuse des caisses ou de Londres mais plutôt du fait que le titre comporte énormément de clipping alors qu'il n'a rien à afficher si ce n'est deux ou trois textures bien baveuses. Quelque part, ça a au moins le mérite de nous faire rire cinq ou dix minutes, surtout quand on se retrouve devant certains panneaux de signalisation montés à l'envers. Bien sûr, l'IA n'est pas en reste puisqu'il arrive souvent de croiser des voitures à l'arrêt en plein milieu de la route. Rajoutez une gestion des collisions défiant les lois de la gravité et des menus ou textes explicatifs venant masquer notre champ de vision et vous obtenez ce qui est et restera sans doute un des pires jeux ayant foulé le sol du monolithe noir.
- Graphismes1/20
Une modélisation des caisses loupée (avec un taxi proche d'un aéroglisseur), une modélisation de Londres réalisée à la serpe, des textures peu nombreuses, baveuses, immondes. Yep, nous tenons là un magnifique contre exemple des possibilités de la PS2.
- Jouabilité5/20
On suit les flèches qui nous indiquent où nous rendre pour chercher un client, on ramène ce dernier à sa destination et ainsi de suite. Le véhicule est moyennent maniable, la gestion des collisions verse dans le n'importe quoi et l'IA permet quelques bizarreries synonymes de voitures s'arrêtant net en plein milieu de la route. Le fait de pouvoir customiser son véhicule ne sert pas à grand-chose si ce n'est à nous faire perdre notre temps.
- Durée de vie1/20
Je ne vous donne pas dix minutes pour vous rendre compte à quel point ce jeu est mauvais et inintéressant.
- Bande son5/20
Un thème ressemblant à s'y méprendre à un sample issu d'un clavier électronique et des bruitages qui font honneur à la réalisation globale du titre.
- Scénario/
C'est dans des cas aussi extrêmes qu'on se demande quels mots choisir pour bien faire comprendre aux lecteurs à quel point un jeu est mauvais. Le plus simple reste encore de dire que London Cab Challenge n'aurait jamais dû voir le jour.