Ce dont on s'aperçoit immédiatement en commençant une partie, c'est que les deux campagnes (une pour le bien et une pour le mal) ne suivent pas le scénario des films et s'attardent sur la guerre du Nord. Tout débute alors que la Communauté de l'Anneau vient de se former. Vous ne suivez cependant pas Frodon et ses amis dans leurs aventures. La campagne du bien commence à Fondcombe. Vous devrez prendre le contrôle des elfes et défendre la cité contre les assauts gobelins. Ensuite, vous passerez à l'attaque et vous vous allierez aux nains. Vous contrôlerez pas moins de trois camps différents, car hormis les elfes et les nains, vous présiderez aussi à la destinée des hommes. Pour ce qui est de la campagne du mal, vous commencerez par diriger les gobelins en pleine guerre contre les elfes et vous aurez ensuite la possibilité de diriger les troupes du Mordor et de l'Isengard.

Bien évidemment, on retrouve les grands noms de la saga et on aura le plaisir de diriger des héros très puissants comme les Nazguls, Boromir, Aragorn, Gimli, Saroumane ou encore Gandalf. Tous ces héros, hormis le fait d'être naturellement très résistants, disposent de pouvoirs spéciaux qu'ils gagnent à mesure que leur expérience augmente, ce qui en fait des unités primordiales en situation de combat. Ils sont en plus quasiment invincibles puisque même si par malheur l'un d'entre eux mourrait pendant la bataille, vous pouvez le ré-invoquer (moyennant finances) dans votre base. La récolte des ressources, où plutôt devrais-je dire de LA ressource puisqu'il n'y en a qu'une, est très simplifiée. Chaque camp dispose d'un bâtiment dédié (ferme, abattoir...) qu'il suffit de construire pour que le compteur commence à grimper. Petite originalité néanmoins : la productivité du bâtiment est déterminée par un pourcentage qui sera d'autant plus élevé si vous construisez dans une zone dégagée. Il faut donc tenter de trouver un vaste terrain libre pour tirer un maximum de ressources. Conséquence immédiate : votre base s'étend vite car si on veut avoir une bonne récolte, il faut espacer les bâtiments qui en seront d'autant plus difficile à défendre.

La grande particularité du jeu c'est que tout au long de l'aventure, vous gagnez des points que vous pouvez dépenser pour acheter de nouveaux pouvoirs, les pouvoirs du palentir. Il peut s'agir de sorts de soins ou d'attaque, d'invocations d'alliés, de chants de guerre pour booster les caractéristiques des unités... Bien évidemment, il faut choisir les pouvoirs qui vous paraissent les plus utiles en fonction de votre manière de jouer. Si le principe général et les deux campagnes solos restent identiques à la version PC, cette adaptation 360 se démarque par son gameplay très différent. En effet, point de souris sur la console de Microsoft mais une manette. Et ce simple changement de périphérique a des conséquences très néfastes sur la prise en main qui s'en trouve alourdie. Elle devient poussive et peu pratique. Pour sélectionner des troupes, vous pouvez soit les choisir via une liste, soit sélectionner toutes les unités affichées à l'écran en appuyant sur LB puis sur A. On ne peut pas faire de cadre comme sur PC avec la souris, et c'est très dommage.

Hormis cette jouabilité peu intuitive, la version Xbox 360 déçoit aussi de part sa réalisation. Non pas que les graphismes soient laids, ils se rapprochent d'ailleurs beaucoup de la version PC, le problème se situe plutôt au niveau du framerate assez bas. Lorsque beaucoup d'unités sont à l'écran, on a même droit à des saccades, saccades totalement absentes sur PC. En outre, les réactions de nos troupes sont parfois surprenantes, surtout lorsqu'on assiste, médusé, à l'inactivité de notre armée qui se fait attaquer par l'ennemi, où lorsqu'on constate qu'il faut répéter un ordre plusieurs fois pour qu'ils soit enfin exécuté. Etrange. Mais le plus honteux, c'est certainement le contenu du jeu, beaucoup moins complet que sur PC. Déjà, oubliez la possibilité de créer un héros personnalisé de toutes pièces qui a été remplacée par le choix de héros tout prêts qu'il faut débloquer. Autres absents de taille, le mode "Guerre de l'anneau" et l'éditeur de cartes. Evidemment, la durée de vie en solo s'en ressent.

Pour ce qui est du mode escarmouche, 18 cartes sont disponibles et on y retrouve les six factions (hommes, nains, elfes, Mordor, Isengard et gobelins). Le but consiste à anéantir les adversaires. Rien de très original donc, et on regrette que des modes de jeux plus variés, tel que "roi de la colline", n'aient pas été implémentés. Comparé à la version PC, le multiplicateur permettant d'avoir plus de points de commandement (et donc de contrôler une plus grande armée) est beaucoup plus faible sur 360. En clair, vous pourrez avoir moins d'unités que sur PC. Dommage. En revanche, l'anneau unique, le seul point véritablement novateur du jeu est bien présent. Ainsi, si vous trouvez Gollum sur la carte et que vous le tuez, vous pourrez vous emparer du précieux. Vous aurez alors la possibilité d'invoquer un des deux héros de l'anneau : Galadriel ou Sauron. Mais attention, car si ce personnage se fait tuer, il laisse tomber l'anneau au sol et un autre joueur pourra s'en emparer à son tour. Et vu la puissance des deux héros de l'anneau, mieux vaut les avoir dans son camp que contre soi...

Pour ce qui est du multijoueur sur le Xbox Live, le nombre de belligérants passe de 8 sur PC à 4 sur Xbox 360. Néanmoins, on a droit à plusieurs modes de jeu exclusifs. Le premier est le mode "Duel" qui consiste en un simple affrontement entre deux joueurs ou entre deux équipes de deux joueurs. Le deuxième se nomme "Occupation". Deux équipes adverses commencent au pied d'une montagne et s'affrontent pour prendre le contrôle d'une forteresse ou d'un feu d'alarme se trouvant au sommet. Le vainqueur est celui qui arrive à tenir ce point stratégique pendant un laps de temps que vous avez défini avant de lancer la partie. Le troisième mode (Assaut) ressemble un peu à ça, sauf que là, il y a plusieurs feux d'alarmes disséminés sur la carte. Le mode "Ressources" est nettement moins guerrier puisqu'il ne s'agit que de récupérer une certaine quantité de ressources. Le premier joueur (ou la première équipe) qui y parvient a gagné. Le dernier mode "Duel héroïque" est un peu particulier puisque chaque joueur reçoit quatre héros. Les conditions de victoires sont variables : vous pouvez décider que celui ayant tué les autres héros remporte la partie, ou choisir que le joueur qui a atteint le plus haut niveau avec ses personnages l'emporte. Bref, le multijoueur sur le Xbox Live offre des modes variés et plutôt sympathiques. C'est d'ailleurs là que réside le principal intérêt du jeu qui par ailleurs, en solo, est plus que limité. Si vous n'avez pas la possibilité de jouer en multijoueur, on ne vous conseillera donc pas d'acheter ce titre.