Si vous avez bonne mémoire et que vous vous intéressez à tout, y compris aux titres les plus obscurs qui ont vu le jour sur PC, peut-être vous souvenez-vous de Ma Clinique Vétérinaire, un jeu de gestion développé par l'équipe de Gost Publishing. En plus d'être assez mauvais, ce titre a servi de base pour un autre soft du même genre, axé cette fois sur le domaine de l'équitation, mais toujours aussi décevant.
Sponsorisé par la championne Virginie Coupérie-Clerc, Profession Cavalière est un soft de gestion qui vous propose de prendre en main votre propre centre équestre. A ma connaissance, il n'existe effectivement aucun autre titre dans cette catégorie qui traite de l'équitation, l'idée partait donc plutôt d'une bonne intention. Malheureusement, il semble que les développeurs ne se soient guère améliorés depuis Ma Clinique Vétérinaire, puisqu'on y trouve exactement les mêmes lacunes. Dans un sens, ce n'est pas franchement étonnant puisque le moteur utilisé semble être exactement le même pour les deux jeux.
On se retrouve donc avec une réalisation 3D d'une grande pauvreté, une interface simpliste et plutôt austère, et surtout l'impression de se trouver devant un titre inachevé. Quasiment tous les éléments de ce titre sont à revoir. A la décharge des développeurs, je dois bien admettre que les bugs ne sont pas aussi nombreux que pour leur précédent jeu, notamment au niveau du chargement des fichiers de sauvegarde, mais le résultat n'en est pas moins abusif. Le côté gestion est extrêmement limité et le peu de choses que l'on peut faire est mal pensé.
Comme on pouvait s'y attendre, les déplacements du personnage se font exclusivement au clavier, la souris n'intervenant que lorsque vous devez interagir avec un élément du décor. En plus d'être peu ergonomique, cette prise en main se prête très mal à un soft de gestion, le pire étant que l'on ne peut pas déplacer la caméra. Par conséquent, vous êtes dans l'obligation d'arpenter pas à pas votre domaine d'un bout à l'autre pour savoir à quoi il ressemble. Certains emplacements bien précis sont destinés à accueillir les bâtiments que vous pourrez construire lorsque vous en aurez les moyens, et quelques routes mènent à d'autres endroits plus ou moins utiles.
Votre tâche principale étant de vous occuper de vos pensionnaires équins, la nécessité vous obligera de temps en temps à aller faire un tour en ville pour acheter des médicaments à la pharmacie, entre autres choses. La route du pré vous offre la possibilité de vous balader librement à cheval sur de grands espaces, mais on ne peut pas vraiment dire que les sensations soient particulièrement grisantes. L'entretien de vos chevaux se limite à traiter leurs maladies et à vous assurer de leur bon état général. Au fil du temps, des visiteurs viendront passer quelques jours dans votre centre, et à part le fait qu'ils ont tous la même tête et disent tous la même chose, on ne peut pas dire qu'ils soient d'une compagnie agréable.
L'une des rares bonnes idées du titre est de nous offrir le choix entre plusieurs carrières : éleveur, entraîneur ou cavalier professionnel. Ainsi, si vous avez choisi d'être professeur, vous pourrez donner des cours à vos visiteurs, mais vos possibilités d'élevage seront plus limitées. Tandis qu'en tant que cavalier professionnel, les compétitions seront votre priorité numéro un. Au final, on se rend compte que tout ça ne change pas énormément de choses puisque le côté gestion est toujours aussi réducteur. Vous aurez remarqué que j'ai tenté de conserver un ton assez détaché pour ce test, parce que je n'ai pas envie d'accabler davantage les développeurs, qui n'ont d'ailleurs peut-être pas eu beaucoup de temps pour terminer ce titre. Tout ce qu'on espère c'est que leur prochain soft sera plus abouti, qu'il proposera davantage de possibilités et un meilleur confort de jeu. Un grand pas en avant serait alors franchi, car en l'état actuel des choses, Profession Cavalière n'est pas vraiment un modèle à suivre.
- Graphismes5/20
Le moteur n'a pas évolué du tout depuis Ma Clinique Vétérinaire, et on retrouve donc les mêmes graphismes dépouillés, les mêmes animations succinctes et les mêmes problèmes de caméra.
- Jouabilité5/20
Là encore, une jouabilité à la souris aurait été beaucoup plus ergonomique que des déplacements au clavier. On ne prend aucun plaisir à jouer, et on perd du temps à essayer de pallier les problèmes d'interface lorsqu'on veut effectuer une action.
- Durée de vie7/20
On attend forcément beaucoup plus d'un jeu de gestion. Ici, les possibilités sont extrêmement limitées, et même s'il est possible d'opter pour trois carrières différentes, ça ne renouvelle pas vraiment l'intérêt du jeu.
- Bande son6/20
La bande-son n'est constituée que de trois ou quatre répliques du style "bonjour", "au revoir", et d'une musique insipide qui donne envie de couper le son.
- Scénario/
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Malgré leur intention de toucher un public jeune, l'équipe de Gost Publishing semble confondre simplicité et accessibilité. Par conséquent, le côté gestion est exagérément réduit, tandis que l'interface est d'une lourdeur inimaginable. Espérons que les développeurs reverront un minimum leur copie avant de se lancer dans leur prochain jeu.