Rarement un jeu n'aura aussi bien porté son nom que World Tour Soccer 2. En effet, Sony nous emmène dans un tour du monde des cinq continents où l'objectif sera de réussir des tonnes de défis, bien loin de la Coupe du Monde ou de toutes les compétitions officielles mettant en scène des sélections nationales. Une véritable envie de se démarquer et d'approcher le football sous un angle différent. Place au jeu.
World Tour Soccer 2 n'a rien d'un jeu classique. Les développeurs ont fait fi de toutes les compétitions possibles et inimaginables, souhaitant volontairement mettre de côté le principe d'un championnat ou d'un tournoi dans lequel le résultat final serait primordial. L'essentiel est ailleurs, et plus précisément sur le terrain. Dans de nombreux modes, le titre de Sony met à contribution vos talents dans un jeu le plus collectif possible afin que chaque action soit basée sur une bonne construction et une circulation fluide du ballon. Poussant encore un peu plus loin le concept du premier volet, celui-ci pourrait être qualifié d'une compilation de mini-jeux qui proposent tous d'entrer sur la pelouse avec un handicap vis-à-vis du onze adverse. Le niveau de l'IA, relativement faible, permet de ne pas être pénalisé plus que de rigueur par ces règles originales, dénaturant le vrai football. Au total, on dénombre dix "modes de jeu".
Quel que soit le défi auquel vous participez, il n'y a qu'une chose à retenir : le nombre de points. Le "Classic Challenge" demande simplement que le jeu soit collectif, précis, efficace et spectaculaire. Le "All Rounder" ne valide les buts que vous marquez qu'à partir du moment où chacun de vos joueurs a touché au moins une fois le ballon. Le "Shoot Clock" exige que vous marquiez avant que le chrono (qui se déclenche lorsque vous prenez possession de la balle) n'arrive à terme. Le "The Zone" délimite plusieurs zones de couleurs sur le terrain qui incluent toutes des multiplicateurs de points, plus ou moins importants. Le "Totally Outnumbered" vous contraint à débuter une rencontre en infériorité numérique. Le "Time Attack" comporte lui aussi un chrono qui vous déclarera perdant s'il s'égraine entièrement. Le seul moyen de l'éviter est de marquer des points et de tirer au but. Le "Challenge Plus" est une combinaison de tous les types de règles auxquelles on est confronté. Le "Pass Clock" vous oblige à faire tourner le cuir puisque le temps de possession de chaque joueur ne doit pas excéder une certaine limite. Le "Checkpoint Challenge" demande à ce que vous fassiez circuler la balle un maximum quand vous avez sa possession et vous fait perdre des points lorsque c'est le CPU qui garde le ballon. Enfin, le "Player Tag" reprend les règles du "Shoot Clock" mais choisit lui-même les joueurs devant toucher la balle.
Ce qu'il faut savoir, c'est que ces modes ne sont pas tous disponibles par défaut au début du jeu. Il faut en débloquer quelques-uns dans le mode "World Tour". C'est en parcourant les cinq continents (dans l'ordre de progression : Afrique, Asie-Océanie, Amérique du Nord, Amérique du Sud, Europe) et en battant les meilleures équipes que vous pourrez y parvenir. Ce tour du monde à multiples escales permet également de garnir votre galerie de trophées et d'"exploits", qui peuvent aller de marquer un certain nombre de buts dans un match à obtenir un nombre de points record. Evidemment, les matchs amicaux n'ont pas été omis et vous permettront de tester le niveau de 70 pays et de six équipes all-stars dans huit stades fictifs différents via quatre niveaux de difficulté allant d'amateur à grand maître. Notez également qu'on dispose de trois vues (une proche, une moyenne et une éloignée) pour parvenir à nos fins. Pour être complet, sachez qu'il est possible de jouer jusqu'à 4 en Wireless afin de pousser la durée de vie que certains qualifieront de correcte et d'autres d'insuffisante, en fonction de leur goût plus ou moins prononcé pour la multiplication de défis.
Côté jouabilité, on ne note quasiment aucune différence avec le grand frère. Très arcade et fortement inspiré du Monde Des Bleus, il permet au jeu de se dérouler sur un tempo particulièrement rapide. Plus constructif que dans un FIFA mais plus répétitif que dans un PES, le gameplay est très facile à prendre en main et découlera sur des scores fleuves la majeure partie du temps. Les gardiens ne sont en effet pas très performants, notamment dans leurs sorties puisqu'ils se refusent catégoriquement à plonger d'eux-mêmes dans les pieds des attaquants. Ils restent alors statiques et préfèrent, dans une situation de un-contre-un, se tenir à distance du joueur adverse, même si celui-ci rentre dans les six mètres ! L'animation des joueurs est en revanche assez convaincante, s'appuyant sur une décomposition des mouvements réussie et sur un nombre de gestes et attitudes plutôt conséquent. On aura malheureusement rapidement tendance à user et abuser des passes en profondeur qui déstabilisent quasi-systématiquement la ligne de défenseurs adverse pour peu que l'on dispose d'un avant-centre rapide. Au final, ce style de jeu est assez déconcertant. Si la construction d'action est inévitable et plaisante en difficulté élevée, elle sera rapidement la même d'une action à l'autre, d'un match à l'autre, d'une équipe à l'autre...
- Graphismes10/20
Le jeu n'a pas évolué d'un poil. On était en droit d'attendre un peu plus à ce niveau. Non que ce soit laid mais force est de constater qu'il est plus que délicat de reconnaître le visage des protagonistes. De plus, les maillots peints à l'arrache et les stades manquant de crédibilité n'aspirent pas à davantage de compliments. Dommage, car l'interface du jeu est de son côté, extrêmement plaisante.
- Jouabilité14/20
C'est facile de bout en bout. On appuie sur rond pour déposséder l'adversaire du ballon, on enchaîne quelques passes, on dribble un ou deux joueurs et on frappe dans le petit filet opposé. Pourtant, la construction n'est pas délaissée mais tous les acteurs ont tendance à migrer vers le centre de la pelouse, ce qui ne permet que rarement de déborder par les ailes. Les défis apportent un peu de variété mais se ressemblent finalement tous un peu trop.
- Durée de vie11/20
Certes, il y a de quoi faire avec tous ces défis, toutes ces équipes à battre et tous ces exploits à réaliser. Mais où sont passés les clubs, les championnats et les coupes, nationales ou internationales ? Peut-on vraiment se contenter de défis pour construire une base solide à la longévité d'un jeu de foot ? J'en doute fortement. Heureusement que le multi sauve les meubles.
- Bande son10/20
Un commentateur inconnu à la voix un peu jeunette a pris les choses en mains. Il faudra qu'il revoie largement la prononciation de certains noms et varie fondamentalement ses interventions. Les chants de supporters sont plutôt convaincants mais se font tout de même assez rares. C'est donc moyen du début à la fin.
- Scénario/
L'essai n'est pas transformé pour Sony. Le gameplay et les graphismes n'ont pas évolué, les championnats et clubs ont été sucrés et la bande-son manque cruellement d'entrain. Trop de défis tuent les défis. Il faudra revoir tout ça à la hausse si World Tour Soccer souhaite imposer son style.