A chaque film de Pixar son adaptation vidéoludique. Cars n'échappe pas à la règle et c'est ainsi que le dernier petit bijou de John Lasseter s'offre une virée sur consoles. Jusque-là rien de neuf sauf que cette fois, nous avons affaire à un GTA-like, ce qui peut sembler incongru compte tenu du propos bon enfant du long-métrage. Quoi qu'il en soit, préparez-vous à faire vrombir vos moteurs et à lustrer vos cuivres car la ville de Radiator Springs vous ouvre ses portes.
Reprenant plus ou moins l'histoire du film éponyme, le jeu vidéo Cars met en scène le bien nommé Flash Mc Queen, la révélation de la Piston Cup, qui est une fois de plus bien décidé à remporter course sur course jusqu'à la victoire finale. Nous retrouvons donc notre bolide préféré aux abords de la ville de Radiator Springs, seul havre motorisé de la vallée d'Ornament. A partir de là, vous allez devoir converser avec la multitude de voitures qui pullulent dans les environs afin de débloquer des mini-jeux ou des courses qui une fois remportés vous ouvriront la voie à d'autres challenges et ainsi de suite. Votre but ? Faire avancer l'histoire afin que Flash prouve au monde entier qu'il est le véhicule le plus rapide du monde. Reprenant quelques éléments d'un Grand Theft Auto, Cars offre un certaine liberté au joueur qui pourra à sa guise rouler à tombeau ouvert dans de grandes étendues désertiques ou au contraire aller droit au but en enchaînant les défis. Avouez qu'on a vu pire comme adaptation de long-métrage.
Tout commence donc par le choix du mode de jeu : Histoire, Arcade ou Match. Le premier porte bien son nom mais nous y reviendrons un peu plus tard. Le second vous permettra de rejouer aux mini-jeux et courses débloqués durant l'aventure principale alors que le troisième vous proposera exactement la même chose mais en affrontant un ami. Enfin, l'indispensable section Bonus attendra tranquillement que vous veniez lui rendre visite pour obtenir de nouveaux personnages jouables ou pour reluquer dessins, artworks ou vidéos. Mais comment diable obtenir cette manne providentielle ? Tout simplement en dépensant des points bonus récupérés dans le premier mode mentionné plus haut. Ainsi à l'image d'un GTA, vous aurez l'occasion de rouler dans les rues de Radiator Springs, de discuter avec plusieurs véhicules et de débloquer plusieurs objectifs. Si le jeu de Rainbow Studios est bien entendu moins vaste que celui de Rockstar, on retrouve malgré tout une certaine sensation de liberté caractérisée par des balades en dehors de la bourgade. C'est d'ailleurs dommage que nous n'ayons que des environnements désertiques à arpenter (du moins au tout début), ceci ne nous encourageant pas vraiment à sortir des limites du hameau. En somme, on préférera débloquer rapidement tout ce qu'on peut pour faire avancer l'histoire.
Ainsi, il convient de scinder en deux les types d'objectifs. D'un côté, nous avons de petits défis pas vraiment passionnants (chercher des cartes postales disséminées à droite, à gauche, pour ne citer que ce dernier) ou des mini-jeux (réveiller des tracteurs sans se faire attraper par une moissonneuse-batteuse, effectuer des dérapages, etc) et de l'autre, des courses se déroulant très souvent sur trois tours durant lesquelles vous affronterez plusieurs véhicules. Retenez que vous devrez aussi courir sur des ovales pendant plus de dix tours. Autant dire que c'est assez gavant, même si les arrêts aux stands seront autant de moyens de participer à d'autres mini-jeux lors des réparations. Cela dit, il est étrange de constater que ces fameux arrêts n'influent pas vraiment sur votre position durant la course, vos adversaires directs s'arrêtant généralement en même temps que vous. Dans tous les cas, la plupart de vos réussites vous ouvriront la voie vers d'autres challenges du même type, certains étant indispensables pour la progression de l'intrigue. Autant dire qu'on se laisse prendre au jeu, même si on ressent indubitablement une lassitude au bout d'un moment, le côté répétitif des courses n'aidant pas vraiment. Pourtant, force est de constater qu'on prend du plaisir à découvrir les différents protagonistes du film qui profitent d'un bon doublage français, différent de celui du métrage. Cependant, vous aurez tout de même la joie d'entendre des voix très connues, celle de Eric Legrand (Seiya dans les Chevaliers du Zodiaque) en tête.
Reste la question de la jouabilité. Si elle varie en fonction des mini-jeux et des courses, elles reste globalement d'un bon niveau. Par contre, je ne saurais dire pourquoi mais j'ai trouvé la maniabilité plus souple sur Xbox que sur GameCube ou PS2, surtout au niveau des dérapages. Cela dit, hormis ces glissades (qui s'effectuent en pressant une gâchette + la touche d'accélération), vous disposerez également d'un turbo pour prendre le large. Malgré tout, l'impression de vitesse est toute relative et on a parfois du mal à ne pas souffler, surtout lorsque les tracés traînent en longueur. Si on excepte ces soucis, entre autres induits par le fait que le jeu est avant tout destiné aux plus jeunes, Cars est une adaptation plutôt réussie qui retranscrit fidèlement l'univers du film, sa bonne humeur et surtout son humour. Bien qu'on regrette la faible qualité technique synonyme de pas mal de clipping ou d'une absence flagrante de détails dans les décors ou la modélisation des caisses, le titre de THQ aura de quoi ravir nos jeunes têtes blondes qui trouveront là un produit calibré, certes imparfait, mais respectueux de leur personne, ce qui est encore trop rare de nos jours.
- Graphismes11/20
Les environnements désertiques ont tendance à apporter une unité graphique très lassante. La modélisation des caisses est approximative mais on retrouve une grande quantité de personnages issus du long-métrage.
- Jouabilité12/20
La jouabilité peut varier d'un mini-jeu à l'autre mais c'est globalement satisfaisant. En revanche, la maniabilité lors des courses aurait gagné à être un peu plus peaufinée. Si on dispose de trois vues jouables (dont une subjective peu convaincante), on est en revanche déçu par la sensation de vitesse ou un système de dérapage manquant de précision. Cependant, signalons que j'ai trouvé ces derniers bien plus souples sur Xbox que sur les autres machines. Allez savoir pourquoi.
- Durée de vie11/20
Le mode Histoire semble être assez long, du moins si vous le vivez dans son intégralité puisque une seconde version de l'aventure, plus courte, est également proposée. En outre, vous pourrez rejouer aux mini-jeux et courses débloqués dans le mode principal seul ou contre un ami.
- Bande son15/20
Les musiques sont éclectiques, gaies, et s'accordent parfaitement avec l'univers du jeu. De plus, un vrai travail a été réalisé sur le doublage français qui, bien que différent de celui du film, n'en est pas moins de qualité.
- Scénario11/20
Le scénario suit celui du film (enfin, j'imagine) mais on sent rapidement les limitations de ce GTA-like qui aligne avec une précision de métronome des courses et des mini-jeux. L'humour est fidèle à celui du long-métrage et on a le plaisir de faire la rencontre de voitures toutes plus charmantes les unes que les autres.
L'adaptation de Cars n'aurait pu être qu'un simple jeu de courses sans grand intérêt, vite programmé, vite bâclé. Heureusement, il n'en est rien et bien que le titre de Rainbow Studios s'embourbe parfois dans une trop grande répétition ou un manque de dynamisme, on saluera la volonté des développeurs de proposer un GTA-like pour les bambinos. Quoi qu'imparfait, voici donc un exemple à suivre pour ceux qui pensent encore que les enfants gobent tout et n'importe quoi du moment que cela ressemble de près ou de loin à leur héros d'un jour.