Alors que la majorité des portages vidéoludiques de longs métrages d'animation restent dans le domaine de la plate-forme, le titre de THQ choisit la course. Une sélection qui colle bien avec le propos du film des studios Pixar, mais qui semble mal s'adapter à la GBA. Pourtant, on se souvient avec émotion de V-Rally 3. On peut alors se dire que rien n'est perdu, que les jeux de voitures ont encore le beau rôle sur la portable de Nintendo. C'est pourquoi vous vous jetterez sûrement avec envie sur ce titre à l'apparence sans dangers. Réalisé avec soin, ce dernier propose une vue 3D isométrique charmante. Les divers bolides évoluant sur la quinzaine de circuits du titre bénéficient eux d'une finesse digne d'intérêt, même si l'on peut regretter de ne pas s'apercevoir suffisamment de leur côté humanisé. Vous ne verrez en fait que l'apparence "extérieure" des véhicules, sans leurs yeux habilement incrustés, amenant justement le côté "cartoon" typique des productions Pixar. Les petites animations qui accompagnent la prise de virages ou les glissades pas vraiment contrôlées restent de qualité et assurent d'un vrai travail sur l'enrobage de ce jeu. Une protection qui ne tient pas longtemps face à un gameplay très, voire trop particulier.

Si vous vous demandez comment un jeu de course misant sur la rapidité peut être jouable en 3D isométrique, la réponse est qu'il ne l'est pas. Du moins dans le cas de Cars. Au lieu de nous gratifier d'un mode 7 à la Mario Kart Super Circuit, le titre développé par Helixe propose une maniabilité presque originale, mais surtout désagréable. Les divers bolides sont en effet très difficiles à diriger à cause d'une facilité à la glissade terrifiante et d'un principe général désagréable. Vos montures tournent quasiment sur elles-mêmes et rendent l'anticipation des virages réellement stressante. Vous aurez énormément de mal à placer votre véhicule dans la position idéale à la prise d'une courbe. Du coup, vous passerez le plus clair de votre temps à sortir de la piste. De plus, l'accélération étant bien trop puissante, vous ne freinerez que très rarement. Car à la moindre reprise de vitesse, vous tirerez tout droit, sans avoir la possibilité de braquer assez rapidement. Le hors-piste devient donc une sorte d'habitude pas franchement amusante. Un problème qui va avec un côté permissif bien trop présent. Vous pouvez gagner la majorité des courses en accélérant comme un fou, en mordant dans le fossé un peu moins de la moitié du temps, et en renversant des cônes de chantier. Tant que vous restez pied au plancher et que vous suivez à peu près la piste, vous êtes quasiment sûr de l'emporter.

Mais étrangement, la difficulté monte parfois d'un cran sans vraiment d'explication, donnant l'impression de se trouver devant un jeu déséquilibré. Un sentiment qui se vérifie lorsque l'on se penche sur le système de collisions. Dans un cas, un concurrent vous fera faire un tête-à-queue en vous rentrant dans le pare-chocs arrière et dans un second cas, dans les mêmes conditions, il ne se passera rien. Il vous arrivera la même chose si vous rentrez dans un obstacle. Soit vous ferez une vrille, soit vous continuerez tranquillement sans aucune raison. Troublant. Et comme si cela ne suffisait pas, vos concurrents font n'importe quoi la plupart du temps et ne cherchent même pas à éviter les objets placés sur leur route. Heureusement, une petite part d'intérêt se montre dans les courses "piston cup". Se déroulant sur des ovales un peu à la manière du championnat NASCAR aux Etats-Unis, ces courses jouent sur l'aspiration. En fait, si vous vous trouvez derrière une voiture, une jauge verte apparaît. Plus vous restez dans le sillage du véhicule devant vous et plus cette barre se remplit. Dès que vous disposez d'un peu ce cette "énergie", il vous suffit d'appuyer sur R pour l'utiliser. Vous pouvez alors accélérer pendant quelques secondes.

Un principe qui amène un peu de stratégie, mais qui ne permet pas au jeu de sortir du gouffre dans lequel il chute. Joli mais difficilement abordable à cause d'une jouabilité discutable et d'un déséquilibre de construction, Cars est encore le cas typique de la licence cherchant à attirer un jeune public. D'autre part, le titre est très court, se finissant en moins de cinq heures si l'on se force un tantinet. Certains diront que c'est un jeu destiné aux enfants et qu'ils mettront plus de temps à le terminer. Une certitude qui ne tient pas compte de la prise en main loin d'être adaptée à un petit joueur émerveillé par ces jolies voitures un peu trop brillantes. Enfin, vu le prix du soft, une place de cinéma sera sans doute bien plus appropriée et plus magique.