La simulation de snowboard est un genre largement oublié sur DS et c'est dommage quand on connaît les possibilités de la machine. Atlus a eu vent de ce grand vide et tente donc d'y pallier avec la suite d'une série qui avait sévi sur Nintendo 64. A l'époque, cela s'apellait Snowboard Kids, mais comme maintenant on est des grands et qu'on aime avoir la classe, on dit SBK.
Il faut d'abord prévenir tout ceux qui cherchent une pure simulation de snowboard de passer leur chemin. En effet, cet opus prône une fois encore l'arcade et l'action à toutes les sauces et la finesse n'est pas vraiment à l'ordre du jour. La très vague justification scénaristique parle de jeunes rebelles de la société tout de baggy vêtus qui s'affrontent sur des pistes vertigineuses et torturées. Le but est bien sûr d'atteindre le bas de la montagne le premier en faisant manger le plus de neige possible aux concurrents. Le mode solo est donc composé d'un championnat du monde qui consiste en une succession de courses dont l'objectif peut varier. En effet, on peut se retrouver face à d'autres petits monstres en bonnets, à des boss souvent coriaces, et même à un chronomètre dans les épreuves de slalom. Heureusement que les bonnes idées viennent vite magnifier cette base relativement classique.
Analysons maintenant le contenu visuel de cette cartouche. Comme vous pouvez le voir sur les captures d'écrans, l'apparence de SBK n'est pas sans rappeler les bons vieux jeux de la Playstation permière du nom et pas forcément dans leurs meilleurs jours. L'aliasing est omniprésent et les textures manquent gravement de finesse. Mais ce serait une grosse erreur de penser que cette adaptation est horrible pour autant. Pour commencer les environnements et le design des petits héros sont hauts en couleurs et très sympathiques. La fluidité est également une bonne surprise puisque beaucoup d'effets se lancent simultanément pendant les courses sans jamais venir perturber le framerate. On peut ajouter à cela de très bonnes sensations de vitesse et un sentiment d'apesanteur saisissant lors des sauts pour comprendre que le soft ne démérite pas du point de vue technique. Il est vrai que la comparaison avec certains autres titres DS est douloureuse mais la qualité du gameplay finira de convaincre les amateurs de 3D les plus pointilleux.
Si je vous dis que l'on peut ramasser des bonus comme des missiles, des turbos ou encore des mines et si j'ajoute que des dérapages sont possibles pour effectuer des virages plus serrés, vous ne devriez avoir aucun mal à comprendre que la comparaison avec Mario Kart est largement appropriée. On retrouve en effet le même dynamisme et la même tension dans les courses et les développeurs ont en plus ajouté quelques mécanismes utilisant la machine aux deux écrans. Par exemple, certains adversaires peuvent vous envoyer de la neige dans les yeux et vous devrez souffler dans le micro pour éclaircir votre champ de vision. D'autres malus endormiront votre avatar et votre tâche sera de hurler dans le micro pour le reveiller. Ces petits plus obligent à être toujours sur le quivive et apportent énormément de nervosité à la jouabilité. Des déceptions existent tout de même notamment en ce qui concerne le lancement des figures spéciales. En effet, pour déclencher ces mouvements propres à chaque personnage, il vous faudra tapoter sur certaines zones précises de l'écran tactile. Le problème c'est que l'on joue toujours avec les doigts sous la console et le temps que l'on sorte les mains et que l'on pianote sur l'écran, le saut est déjà terminé.
La quantité de bonus à débloquer est un autre sérieux risque pour votre vie sociale. Les planches, les logos, les personnages, les armes et même les pistes multijoueurs sont autant de raisons valables pour affiner sa technique de glisse et son style aérien. Ces goodies se décrochent grâce aux points que vous accumulez en lançant des figures lors des courses et le moins que l'on puisse dire, c'est qu'ils ne viennent pas vite. Un petit mot aussi sur le mode multijoueur qui permet de jouer avec une seule cartouche pour plusieurs personnes sur les pistes de démonstration que vous avez débloquée. Comptez tout de même un jeu par personne pour avoir accès à la totalité des modes disponibles. Au final, on peut affirmer que SBK est une très bonne surprise qui fournit une bonne alternative aux fans de Mario Kart qui veulent changer de véhicule et de décor. Si le design enfantin façon Sony des années 90 ne vous gêne pas, il serait dommage de passer à côté de cette nouvelle itération.
- Graphismes14/20
Difficile de noter cette apparence tant la technique, qui semble venir d'un autre âge, est satisfaisante sur la Dual Screen. Disons qu'il se passe beaucoup de choses à l'écran et que le tout reste vraiment fluide. Après, le style Playstation 1 avec les bras en cubes et les cheveux en cônes, on aime ou on n'aime pas.
- Jouabilité14/20
Globalement les petits surfers sont très réactifs et les commandes bien pensées. Le petit bémol vient des figures spéciales qui se lancent en touchant l'écran tactile ce qui n'est vraiment pas pratique. Un bien maigre défaut s'il est comparé aux sensations de vitesse et à la tension ambiante qui caractérisent cet opus.
- Durée de vie16/20
Les bonus à décrocher sont aussi nombreux que variés et les points pour les gagner ne s'accumulent pas vite. Le jeu ne comporte que 7 pistes et le mode solo est un peu court mais tout cela reste bien construit et on y revient très volontiers. Le mode multijoueur apportera aussi sa dose de fraîcheur et d'interêt.
- Bande son12/20
Gentil sans être vraiment transcendant, voilà comment qualifier l'environnement sonore du titre. Les effets collent bien aux courses et les musiques ont le mérite de ne pas être abrutissantes. Cependant, on ne trouve ni thèmes fétiches ni mélodies hypnotisantes le long de ces pentes enneigées.
- Scénario/
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En mettant de côté le faible nombre de pistes et l'intêret discutable de certains côtés du gameplay, SBK est une adaptation tout à fait honnête qui ravira petits et grands. Le dynamisme des courses est associé à un design accrocheur et une jouabilité bien pensée. La série a un peu perdu de son charisme au passage mais a significativement gagné en fun et en nervosité.