On aura rarement vu autant de jeux de management envahir nos PC en quelques mois seulement. Dans un domaine où il est pourtant compliqué de se faire une place au soleil, nombreux sont ceux à tenter leur chance. Parfois, les moyens manquent, d'autres fois, c'est la conviction qui fait défaut. Aujourd'hui, place à PC Football 2006, un titre aussi original que son appellation.
On ira directement au but en confirmant que cet énième titre du genre ne créera pas la bonne surprise. Ses principaux défauts sont son irréalisme au niveau de la base de données, la lenteur des rencontres retransmises en 3D, son interface un peu brouillonne, le manque de possibilités tactiques, et le ridicule des joueurs sur le terrain. Autrement dit, à peu près tout ce qui fait qu'un jeu est bon ou non. Malgré cela, on est bien loin d'une daube comme Guy Roux Manager puisqu'on constate qu'un certain effort a permis au titre de proposer un contenu moins succinct que nombre de ses concurrents. On retrouve 21 championnats, majoritairement européens puisqu'on ne compte que cinq ligues plus "exotiques" que sont l'Argentine, le Brésil, les Etats-Unis, le Japon et le Mexique. Malgré tout, cela reste assez correct, d'autant que le marché des transferts tient compte du mercato d'hiver.
La seule petite originalité de PC Football 2006 vient du fait qu'il propose plusieurs approches d'une partie dans le costume d'un entraîneur. On a le choix d'entamer une partie classique, d'être délibérément plongé dans les profondeurs du football actuel pour gravir les échelons un à un ou encore de participer à des saisons en ligne où un total de 32 joueurs peuvent se retrouver. Pourtant, cela ne suffit pas à relever le niveau d'un titre qui est bien loin de reproduire le football tel qu'il est aujourd'hui. Quand on voit par exemple que le gardien Tim Howard vaut plus de 50 millions d'euros, il y a de quoi se poser des questions... Le marché des transferts n'a donc ni queue ni tête puisque l'on retrouve un paquet d'inconnus du grand public dans le top 50 des joueurs les plus prisés dans PC Football 2006. Quand on connaît l'importance des transferts dans les jeux de management, c'en est assez pour nous écoeurer d'aller plus loin. A cette lourdeur s'ajoute une gestion inutile de la santé financière du club (sponsoring, publicité, droits TV, organisation du stade etc...) qui prend une trop grande place et ralentit considérablement la progression de la partie.
Pourtant, ce sont bien les rencontres en elles-mêmes qui nous découragent définitivement de s'investir davantage dans une saison qui promet d'être d'un ennui inégalable. Si techniquement, on a déjà vu beaucoup plus laid (les maillots se rapprochent des vrais, les stades sont assez fidèles à la réalité mais les visages des joueurs sont totalement impersonnels), c'est surtout au niveau de l'IA que le bât blesse. D'une lenteur incroyable, les joueurs se contentent de jouer à la baballe avec une sorte de boulet de plusieurs centaines de kilos qui ne peut franchir la ligne blanche des buts qu'en cas de bourde monumentale du gardien. Le truc, c'est que des bourdes, les défenseurs et le dernier rempart les accumulent. Pire qu'un match de poussin composé de jeunes premiers touchant le cuir pour la première fois de leur maigre carrière, les confrontations tournent rapidement au ridicule et arrivent très vite à rendre nos paupières plus lourdes qu'elles ne le pourraient être après plusieurs nuits blanches consécutives. En plus de ça, on ne peut quasiment rien faire comprendre aux 22 acteurs qui refusent de répondre à toute logique dans l'idée qu'ils se font de la construction d'une action...
- Graphismes11/20
L'interface du jeu ne manque pas de couleurs mais un bon nombre d'onglets n'est pas assez mis en avant. Les rencontres quant à elles, s'appuient sur un moteur 3D un peu vieillot qui souffre surtout d'une animation chaotique. Pourtant, c'est mieux que la plupart de ses concurrents.
- Jouabilité8/20
C'est souvent le souci premier d'un jeu de management : l'organisation brouillonne des menus. Difficile de s'y retrouver et de savoir quelles sont nos véritables priorités. Pendant les matchs, les possibilités sont très limitées et ne permettent pas d'agir véritablement sur le déroulement de la partie.
- Durée de vie7/20
21 championnats, c'est correct mais lorsque la base de données comporte de nombreuses incohérences, ça devient difficile de le considérer comme un point fort. L'interaction avec la presse est nulle, les évènements n'ont quasiment aucun lien entre eux. Bref, c'est plat.
- Bande son4/20
Parfois, mieux vaut se passer d'ajouter de vieux bruitages sonores sortant d'on ne sait où. Si les supporters paraissent crédibles par intermittence, le reste est vraiment pitoyable.
- Scénario/
Déjà bien tardive, la tentative de Nobilis est vaine. Misant beaucoup sur des matchs en 3D, PC Football 2006 ne parvient pas à s'immiscer dans le peloton de tête des jeux de management actuels. Trop d'incohérences dans sa base de données et une progression sans saveur découlent sur un ennui inévitable. Au suivant.