Lorsqu'on visite le site officiel de Dark & Light, on est étonné de constater que l'on peut télécharger le jeu complet gratuitement. Ce n'est qu'ensuite que l'on doit payer 54,99 euros. Ce tarif est celui de l'achat d'une clé qui vous permettra d'accéder au jeu sans limitation de durée. Il comprend aussi 15 crédits. Alors, Dark & Light serait-il un jeu de rôle online sans abonnement à l'image de Guild Wars ? Eh bien pas tout à fait. S'il est bien possible de s'en tenir au paiement initial et de ne plus rien dépenser par la suite, tout est fait pour vous amener à mettre une nouvelle fois la main au porte-monnaie. Ainsi, certaines fonctionnalités sont payantes. Les 15 crédits dont on dispose à l'achat vous serviront à débloquer certaines fonctionnalités telles que l'apprentissage de recettes d'artisanat évoluées (5 crédits par recette), l'accès à des objets de haut niveau... Si vos crédits sont épuisés, vous pouvez en acquérir de nouveaux à tout moment. Les 15 valent 14,99 euros. Mais ce qu'il faut savoir, c'est que la formule sans abonnement ne permet pas de profiter à fond du jeu car elle vous coupe de certaines fonctionnalités. Ainsi, vous ne pouvez pas devenir chef de guilde par exemple. Bref, si vous voulez un accès total à Dark & Light, et à l'image de la majorité des autres MMORPG, il vous faudra payer un abonnement de 14,99 euros par mois.

Ceci dit, il est assez peu probable qu'un grand nombre de joueurs s'abonnent pour une longue durée en raison de la qualité plus que douteuse du jeu qui se trouve être l'un des plus mauvais MMORPG qu'il m'ait été donné de voir. Tout commence évidemment par la création de son personnage. On dispose d'un choix d'une dizaine de races (humain, elfe des bois, gnome...), mais ce qui choque, c'est qu'on ne peut pas personnaliser comme on le voudrait son avatar. Les options sont trop peu nombreuses ce qui fait qu'une fois sur Ganareth on se retrouve à jouer en compagnie de ses clones. L'autre élément que l'on choisit dès le départ c'est son alignement : dark ou light. Pour ce qui est de sa classe, c'est après avoir atteint un certain niveau que l'on sélectionne son archétype (guerrier, chasseur, mage ou soigneur) et sa classe finale. Une fois que la partie à proprement parler est lancée, c'est un sentiment de désillusion qui domine puisque c'est loin d'être beau. Alors certes, la profondeur de champ est excellente (on arrive à voir très loin), mais la plupart des décors sont vides et seuls quelques villages et quelques créatures (dragons...) arrivent à relever le niveau d'un jeu aux graphismes vraiment très moyens. Le pire, c'est que le moteur 3D n'a pas l'air d'être très bien optimisé : ça rame, même sur des configurations de brutes. La première impression est donc loin d'être satisfaisante.

Et ce qui suit ne présage rien de bon non plus. On commence par explorer son petit village de départ à la recherche de quêtes. Problème : on n'en trouve que deux ou trois et la majorité ne peuvent être faites qu'avec un personnage de niveau cinq au mimimum. Or, comme nous ne sommes encore qu'au premier niveau, il va falloir partir chercher de l'expérience pour évoluer. Conséquence : on se retrouve à chasser pendant des heures les araignées qui pullulent dans les environs. Une activité très peu passionnante et qui dure très, mais alors très longtemps puisque, mis à part les déplacements peu rapides et les combats très lents, le gain de niveau se fait à la vitesse d'un escargot en mode furtif. Inutile de dire que l'on s'ennuie vite. Dark and Light manque cruellement de quêtes. Ce constat étant posé, on en vient vite à remarquer des sortes de montgolfières et des dragons que l'on peut utiliser pour se rendre dans d'autres lieux. En fait, il s'agit de moyens de transports qui font la navette entre les villages. Moyennant finances, vous pourrez donc visiter ce gigantesque monde par les airs. Certes, il est sympa d'avoir un territoire de 40 000 kilomètres carrés à visiter, mais il faut bien avouer que 90 % de ce monde est désespéremment vide, sans créatures à chasser, sans villages à visiter et sans aucun donjon. On se demande alors quel est l'intérêt d'avoir proposé un si grand territoire à explorer...

Pour ce qui est de la prise en main, sachez que l'on a toutes les peines du monde à maîtriser une interface anti-intuitive au possible. Ca commence à l'inscription, qui est l'une des moins pratiques de la création, et ça continue ensuite par les problèmes de connexion vous obligeant à visiter les antres de la rubrique "Mon compte". Je vous épargnerai ces quelques "détails" pour me concentrer sur le jeu lui-même pas du tout facile à prendre en main à cause de l'absence totale de didacticiel. Casual gamers, vous n'êtes pas les bienvenus. Encore mieux, lorsqu'on clique sur les petits points d'interrogation censés nous mener dans une bulle d'aide explicative, on arrive sur... un cadre vide ! Le pauvre joueur est seul avec ses questions et doit aller chercher l'information sur le net. Pas très pratique à l'heure des MMORPG se voulant de plus en plus user friendly. Autre point faible qui lui, fera fuir les allergiques à la langue de Shakespeare, le titre est intégralement en anglais tout comme son manuel pdf.

Côté artisanat, ce n'est pas beaucoup plus brillant. Pour être capable de fabriquer une belle arme par exemple, il va vous falloir acheter les recettes correspondantes, puis trouver les matières premières nécessaires et enfin, aller dans un lieu spécifique pour fabriquer l'objet (le moulin à eau pour le tanneur par exemple). Hélas, l'artisanat est gravement buggé, tout comme la majorité du jeu d'ailleurs, qui nous impose retours Windows, problèmes de noms qui ne correspondent pas dans les quêtes, graves bugs graphiques (chevaux qui volent, eau invisible sur les rivages, incompatibilité avec les derniers pilotes des cartes 3D ATI...). Les promesses des développeurs au sujet de l'aspect social du titre, des fonctionnalités RvR Dark contre Light, des forts à capturer, du système politique et j'en passe, ne sont pas tenues. La majorité de ces fonctionnalités, qui auraient pu faire l'intérêt du jeu, ne sont pas encore présentes ou ne sont pas exploitables au vu du faible nombre de joueurs. Et en l'état, la population ne risque pas de croître au vu de la finition médiocre du jeu qui ne ressemble même pas à une bêta (on a vu des bêta plus stables et mieux finies que la version finale de Dark and Light). A vous de voir si vous voulez payer pour un titre buggé dans lequel on s'ennuie terriblement et ou seul un retour Windows est capable de vous sortir de votre torpeur.