En attendant que la série des Metal Slug franchisse le pas en cédant aux appels de la 3D (une hérésie mais nous n'y pouvons rien), voici venir le cinquième épisode de la saga. Bien que chaque nouvel opus de cette série mythique soit accueilli à bras ouverts par tous les amateurs d'arcade, on est en droit de se demander si une même formule peut être reproduite à l'infini sans ajouts significatifs.
Inutile de palabrer pendant des heures sur Metal Slug. Cette franchise de SNK a connu ses heures de gloire en Arcade et sur Neo-Geo et perdure encore aujourd'hui sur différents supports. Par quel miracle ? Tout simplement grâce à une action non-stop et une absence totale de sérieux de la part de développeurs qui ont toujours manié le second degré avec talent. Seulement voilà, si Metal Slug 5 reprend tous les ingrédients de la recette, on aurait aimé que SNK se remette un peu en question au lieu de reprendre à l'exact ce qui avait été fait dans les précédents épisodes. En somme, n'espérez pas trouver une once d'originalité dans Metal Slug 5 qui enchaîne cinq petites missions plutôt décevantes au regard de ce qu'on était en droit d'attendre d'un tel jeu.
Ainsi, si on peut piloter un nouveau mecha ou utiliser un bonus nous permettant de manier deux armes en même temps, les nouveautés ne sont pas légion. Pire, on retrouve exactement le même type de niveaux que dans les précédents volets. En gros, nous avons droit au stage sous-marin dans lequel on dirige un submersible, à celui aérien où, juché dans un avion, on devra combattre une énorme aile volante ou aux visites dans une usine, un temple, etc. Quelque part, c'est bel et bien ce qu'on attend mais pourtant, Metal Slug 5 ne parvient pas à retransmettre l'émotion de ses prédécesseurs. La faute en incombe également à un humour moins présent, une difficulté bizarrement gérée et un boss de fin complètement nul. D'ailleurs, si on ne reviendra pas sur ce trip mystique grâce auquel on combat une espèce de démon cornu armé d'une faucille, on a encore droit à des Continus infinis synonymes de durée de vie réduite. Certes, tout est une question de volonté, mais que l'on joue en Facile, Normal ou Difficile, sachez que vous pourrez user desdits Continus afin de terminer le mode principal en moins d'une heure. Bien entendu, vous pourrez toujours rejouer avec un ami ou reprendre séparément n'importe quel niveau déjà terminé, même si je ne vois toujours pas l'intérêt de la chose.
Dans tout ça, on regrette aussi que le jeu ne soit pas plus fou à l'image du dernier niveau où vous piloterez, sur une autoroute partiellement détruite, une voiturette poursuivie par de gigantesques missiles. On citera aussi le Slug Gunner, un nouveau type de robot surpuissant qui vient gonfler les rangs des véhicules pilotables aux côtés des Metal Slug, Slug Mariner ou Slug Flyer. Si la maniabilité de ces derniers est bonne, il est par contre désespérant qu'on ne puisse toujours pas tirer à 360° lors des phases à pied. On aura beau me dire que cet aspect fait aussi partie de la série depuis ses débuts, il n'en reste pas moins que la jouabilité aurait tout bénéfice à évoluer un chouia, ne serait-ce que pour nous permettre de tirer vers le bas autrement qu'en sautant. D'ailleurs, ceci vaut aussi pour Marco, Tarma, Eri et Fio, les quatre personnages jouables qui n'apportent pas assez de différence en terme de gameplay. Si on y rajoute une faible palette d'armes, plusieurs ralentissements ou quelques endroits qui sont impossibles à passer sans perdre une vie, le cas Metal Slug 5 est assez problématique. Sans être mauvais, cet opus n'apporte pas vraiment d'eau au moulin qui a tendance à commencer à rouiller. La fin d'une époque ? Grand dieu, non, mais on croisera tout de même les doigts pour que SNK se reprenne afin que le prochain Metal Slug ne soit pas qu'une pâle copie sans âme de ses aînés misant son succès sur son nom, plutôt que sur ses atouts.
- Graphismes14/20
La SNK's touch pour un résultat coloré. Si les niveaux ont un air de déjà-vu, on appréciera une fois encore de retrouver ces superbes explosions, les éternels Robinson Crusoé à sauver ou ces petits détails qui font la différence. Le seul bémol vient du fait que le tout soit moins loufoque que d'habitude sans parler du peu de nouveautés qui se résument à un nouveau type de Metal Slug, le Slug Gunner.
- Jouabilité13/20
La jouabilité aurait vraiment gagné à évoluer, ne serait-ce que pour mieux faire passer la pilule. Malheureusement, il est toujours impossible de tirer à 360°, le jeu utilisant même ce défaut comme un atout par le biais d'un bonus nous permettant de tirer en diagonale. Enfin, si on trouve sans peine quelques ralentissements, on cherche encore les nouveautés à part le nouveau véhicule à piloter ainsi qu'un mouvement inédit nous permettant d'effectuer une glissade tout en tirant.
- Durée de vie8/20
Cinq missions, trois modes de difficulté et des Continus infinis. Si vous n'arrivez pas à vous retenir en utilisant cette dernière option, vous terminez l'aventure principale en moins d'une heure. D'ailleurs, on se demande où sont passés les embranchements multiples. Le fait de jouer à deux peut relancer l'intérêt, ce qui ne sera sûrement pas le cas d'un second mode nous proposant de reprendre n'importe quel niveau terminé.
- Bande son10/20
Les bruitages sont les mêmes depuis le début de la saga ou du moins dans un style unique emprunté aux jeux d'arcade. Les musiques, elles, n'ont rien d'exceptionnel, au contraire.
- Scénario/
Metal Slug 5 est un épisode très décevant, surtout au regard des excellents Metal Slug X ou Metal Slug 3. Une durée de vie ridicule, une difficulté mal gérée, quelques ralentissements, une absence de nouveautés dignes de ce nom et beaucoup moins d'humour que dans les précédents volets, voici ce qui vous attend dans cet opus. Il est certain que cet épisode ne fera pas date et ce malgré la touche graphique inimitable ou le plaisir de sauver une fois encore de pauvres naufragés barbus perdus dans un monde cartoonesque auquel il manque, ce coup-ci, une once de folie.