Super Monkey Ball Adventure s'annonce comme une petite révolution dans l'univers de la série de Sega. Alors que celle-ci se caractérisait jusqu'à présent par sa construction sous forme de puzzle-games alliant adresse et réflexion, ce nouvel opus tente le pari fou de transposer le concept original à la plate-forme 3D. Le résultat risque d'en surprendre plus d'un.
Tout d'abord, je voudrais préciser que la version preview à laquelle nous avons pu jouer n'était pas finalisée, et qu'il est possible que la plupart des bugs rencontrés soient corrigés d'ici la sortie du jeu. Malgré tout, vous allez constater que, même s'il convient généralement de rester positif à l'égard des pré-versions, celle-ci m'a suffisamment déçue pour que je vous fasse part des nombreuses lacunes qui risquent de nuire à l'intérêt de ce titre dans sa version finale.
Je ne m'attarderai déjà pas sur l'histoire qui, même si elle a le mérite d'exister, ne devrait pas constituer un point fort du soft. Certes, ce nouveau Super Monkey Ball est le premier de la série à faire intervenir un véritable scénario, mais il n'apporte pas grand-chose au final. Le mode aventure vous propose d'incarner l'un des quatre membres de la famille de singes que tout le monde connaît, à savoir Aiai, Meemee, Gongon et Baby, ainsi qu'un petit nouveau aux allures de robot. Voilà pour les principaux, mais il y en a encore beaucoup d'autres qui interviennent durant l'aventure et qui sont également jouables dans les mini-jeux.
La principale surprise de ce titre réside dans le fait qu'il ne propose plus des parcours linéaires comme le veut la tradition de la série, mais des environnements libres en 3D. Par conséquent, il faut bien comprendre que c'est bel et bien la surface du sol que l'on bouge dans tous les sens pour faire avancer le singe dans sa boule, ce qui se révèle encore plus déstabilisant que dans les anciennes versions. A ce gameplay délicat s'ajoutent des problèmes de caméra qui découlent du fait que la vue n'est pas assez réactive alors qu'on a sans arrêt besoin de recentrer l'angle dans la bonne direction. Toutefois, que les puristes se rassurent, ce monde abrite également des zones depuis lesquelles vous pourrez accéder à des épreuves qui, elles, se déroulent de manière plus traditionnelle. C'est-à-dire que vous aurez aussi droit à des parcours classiques à traverser en faisant bouger un plateau pour mener le singe d'un point A à un point B. Malheureusement, ces derniers ne sont vraiment pas nombreux et servent généralement uniquement à déverrouiller des portes, donc ce n'est pas ce qui prédomine dans le jeu.
La majeure partie du temps, vous allez errer dans des décors accidentés comportant de nombreux embranchements. Autant dire qu'en l'absence de carte et avec un radar peu lisible, on se perd très souvent, d'autant plus que l'on ne sait jamais exactement ce que l'on doit faire. Les personnages rencontrés vous donneront bien quelques objectifs à remplir, mais certaines ne sont accessibles que si vous leur apportez ce qu'ils demandent, et la plupart de ces missions sont d'une difficulté déprimante. En vérité, c'est bel et bien le gameplay en lui-même qui est à remettre en cause, puisque le concept du terrain à faire bouger rend le moindre des déplacements extrêmement difficile à gérer. A titre d'exemple, à chaque fois que vous devrez ouvrir une porte, il vous faudra faire tourner un tourniquet, ce qui est non seulement redondant mais surtout complètement fastidieux. Idem pour les tremplins puisqu'on atterrit la plupart du temps là où on ne veut pas et qu'on est obligé de refaire le tour si on veut recommencer. Dans le même ordre d'idées, si on chute alors qu'on est en pleine mission, le jeu ne vous ramène pas au début de l'épreuve mais à un endroit proche de là où vous êtes tombé. Tout ça n'incite pas vraiment à persévérer.
Etant à la base relativement vulnérable, le singe que vous contrôlez aura quand même la possibilité d'altérer le statut de sa boule pour surmonter les obstacles. Ainsi, vous pourrez changer celle-ci en bois pour l'enflammer ou pour flotter sur l'eau, y accrocher des ventouses pour vous coller partout, ou encore la rendre invisible. Il y a en tout une petite dizaine de capacités à obtenir, et c'est bel et bien l'un des rares points intéressants du jeu. Le reste du temps, il faudra évidemment gérer sa prise d'élan pour foncer sur des objets afin de les détruire, et surtout veiller à ne pas chuter n'importe où. En plus des 5 mondes à explorer en solo, le soft intègre 6 mini-jeux dont 3 inédits, tous jouables à 4 participants, ainsi qu'un mode Défi. Concernant ce dernier, on peut regretter que l'arborescence qui permettait de choisir l'épreuve de son choix dans les anciens volets n'ait pas été conservée. Au lieu de ça, les parcours s'enchaînent les uns à la suite des autres, ce qui veut dire que si vous butez sur l'un d'entre eux c'est fini. Voilà pour ce qui est de nos premières impressions sur ce nouveau Monkey Ball. Des impressions en demi-teinte dues au fait que le concept n'est sans doute pas vraiment adapté à ce type de progression, ce qui rend l'expérience de jeu frustrante car trop difficile. Dans tous les cas, nous verrons cela au moment du test à la fin du mois de juin lors de la sortie des versions PS2, GameCube et PSP.