Car on ne saurait être dupe sur les intentions de Coupe Du Monde, surtout après le passage de ses égaux sur consoles de salon. Un simple screenshot révèle la copie carbonne du gameplay qui a plutôt enthousiasmé en juin 2005, et nous pourrons énumérer à loisir les seules différences, qui sont "éditoriales", en fin d'article. Pour revenir sur le corps du jeu, certains défauts surgissent de l'original. Le titre n'est pas pleinement fluide, et laisse apparaître par intermittence un léger délai entre pression et exécution d'une commande. On pense surtout au changement de joueur, et plus précisement en défense où la vivacité de réaction en souffre grandement. De manière générale, le défilement de l'affichage est haché, voire concrètement saccadé par instants, notamment sur les corners. Quant au moteur full 3D, il apparaît désormais assez balbutiant, surtout face aux nouvelles réalisations comme Metroid Prime Hunter ou Top Spin 2.

L'autre défaut qui ne se gêne pas pour nous éloigner bien loin de tout enthousiasme démesuré, c'est encore l'Intelligence Artificielle du joueur ordinateur, à mettre en relation directe avec la difficulté globale du titre. En grade international, il parviendra enfin à bloquer, disons une fois sur deux, vos percées marathonienne, mais restera coi sur le coup d'une passe en profondeur aux abords des 20 mètres. En fait, son replacement défensif est très pauvre et il n'a clairement toujours pas digéré toutes les subtilités du hors-jeu, de la tenaille ou des couvertures d'espace. Dommage, enchaîner et terminer les parcours qualificatifs et de phases finales de la Coupe du Monde vous demanderont au pire 2 heures de jeu avec ce même degré de difficulté internationale. C'est bien trop léger. En Multijoueur, le problème saute au profit de parties qui démasquent toute la légèreté arcade du titre. Cela dit, aucune nouvelle ombre dans le soleil qui rougeoie depuis Fifa 06, ma soeur.

L'aspect tactile dans son ensemble est toujours aussi bien pensé. Les réglages extérieurs aux phases de jeu (composition, rôles, disposition) n'avaient pas besoin d'être retouchés, la pratique du glisser/déposer est tout à fait pertinente. Quant au système mis en place comme assistance stratégique pendant les matchs, il reste vraiment malin. Rappelons qu'il s'agit de balances offensives et défensives, sur lesquelles viennent s'accoler quatre stratégies spécifiques dans chacun des deux domaines cités, le tout étant disponible sur la droite de l'écran tactile. Leur accessibilité en pleine phase de jeu est très limitée. Le fait de connaître rapidement la position des îcônes ne change rien au problème : délaisser les boutons de commandes sur la droite de la console revient à demander à tous ses joueurs d'aller uriner à l'éxtérieur du stade pour décompresser. C'est donc pendant les temps morts que le joueur devra recadrer ses plans stratégiques, c'est-à-dire durant les touches, les coups de pieds divers, les dégagements et les remises en jeu. Comme chacun de ces états est soumis à un timer, il faut faire vite. La sélection reste aussi ergonomique grâce à ces icones suffisament imposantes pour être pointées du doigt et non du stylet. Si je me permets de revenir sur ce système, c'est que le plaisir nait ici de quelques contraintes bien placées. C'est cohérent et simple d'utilisation à la fois. EA Sports sait admirablement faire de l'instinctif, et cette composante en est représentative. Cela dit, en petit apparté, a l'heure ou la reconnaissance vocale se démocratise sur DS (cf Brain Training ou Lost In Blue) quelle bonne idée aurait EA de l'utiliser dans le cadre de ces ordres stratégiques. La personnification du rôle d'entraineur, et la concision de l'exécution n'en seraient que plus importantes !

Ceux qui, comme feu Desproges, haïssent le sport le plus populaire des pays civilisés ont moins d'un mois pour déménager sur Mars et devront bien sûr le faire sans un possesseur du titre qui nous intéresse. Le mode carrière de Fifa 06 laisse sa place à trois aventures différentes autour de cette compétition mondiale : les déjà has-been qualificatifs, la phase finale star et les défis mondiaux. Pour ces derniers, il s'agit d'une série de situations pré-établies que vous devrez remplir sur chaque continent. Par exemple : tenir 60 minutes de jeu sans prendre un but. La montée en puissance des challenges est bien dosée, et le mode se hisse assez logiquement au niveau de l'intérêt des phases finales, celles-ci terminées au moins une fois. Les défis techniques accueillent aussi une petite nouveauté : la présence d'un quiz sur l'histoire du mondial. Scindé en deux degrés de difficultés, ces exercices de mémoire et de culture aérent agréablement l'esprit, du moins pour les fondus, puisque les questions sont assez pointues. Dans cette même partie, on retrouve les usuels exercices de tirs, de corners, etc... Des entrainements officieux dans la mesure où vos meilleures performances vous octoieront des récompenses sous la forme d'images officielles assez anecdotiques. Pour conclure sur la ligne éditoriale, cette version DS est finalement à quelques emcablures des homologues sur galettes. Quant aux aspects sonores et cosmétiques des écrans fixes, c'est le topo EA habituel avec gros sons, gros menus et gros sabots au programme. Impossible d'ailleurs de se contenir devant certaines énormités ayant trait à l'habillage des menus propres aux différents pays participants. Non, les tchèques n'arborent pas tous une moustache rêche et trempées dans la mélasse, et, non, décidement non, Les Iles Trinité ne consistent pas en une plage paradisiaque sur fond de coucher de soleil.