Je suppose que vous avez déjà consulté la note, alors inutile de maintenir le suspense plus longtemps. Cette version GBA de Top Spin 2 n'est rien de plus qu'une infamie qui nous ferait presque oublier les nombreux désagréments de la mouture DS. D'ailleurs, si vous avez bonne mémoire, vous savez que la GBA compte déjà plusieurs représentants du genre de très bonne qualité, qui, même s'ils sont sortis il a quelques années, surclassent très facilement ce Top Spin 2 en termes de plaisir de jeu. Les malheureux qui se le procureront le feront donc sans doute par ignorance, et c'est justement pour vous éviter ce genre de déconvenues que je vais vous expliquer pourquoi le titre en question est aussi raté.

Bien que plutôt léger au niveau du contenu, le soft a le mérite de proposer les mêmes types de challenges que ceux qu'on peut trouver sur la version DS. Par extension, on verra que ce sont aussi les mêmes choses qui lui font défaut, comme l'absence inadmissible des matches en double par exemple. Que vous jouiez seul ou à deux, il faudra ainsi vous contenter de faire des simples, ce qui est assez étonnant et surtout franchement regrettable. Les 16 joueurs disponibles sont Federer, Hewitt, Roddick, Coria, Henman, Moya, Haas et Grosjean pour les hommes, et Davenport, Sharapova, Mauresmo, Williams, Myskina, Molik, Kuznetsova et Sugiyama pour les dames. Autant dire qu'il n'y a pas vraiment de quoi se plaindre de ce côté-là puisqu'on retrouve l'essentiel des joueurs qui font parler d'eux ces derniers temps. Le nombre de courts comprend 10 stades différents où toutes les surfaces sont représentées (ciment, terre battue, gazon). Pour le reste, on pourra bien sûr paramétrer la durée des matches en modifiant le nombre de sets, de jeux et le niveau de difficulté.

Hélas, c'est en s'intéressant à l'aspect ludique de la chose que le bilan commence sérieusement à se gâter. Acclamé par bien des joueurs dans sa version d'origine, le gameplay de Top Spin 2 sur GBA est une véritable calamité. Il faut d'ailleurs vraiment s'y essayer pour se rendre compte à quel point la jouabilité est une catastrophe. En vrac, on déplore le fait qu'il n'y ait absolument aucune crédibilité dans les échanges, avec des coups qui sortent une fois sur deux et l'impression désagréable de devoir batailler comme un forcené pour arriver à mettre la balle à peu près où on veut. Alors qu'on s'attend à trouver une prise en main suffisamment accessible pour s'amuser dès les premières minutes, on se retrouve face à un titre au gameplay complètement hasardeux. A partir de là, le fait que les aces surviennent de façon inexplicable et que les animations manquent totalement de crédibilité n'est que secondaire. Mais on pourrait encore donner bien d'autres exemples visant à démontrer le caractère incohérent des situations rencontrées.

Prenez la jauge de coup risqué par exemple, présente depuis le premier volet de la série. Il se trouve que les développeurs ont absolument tenu à nous donner la possibilité d'effectuer ce genre de coups, mais ils ont oublié de faire apparaître la jauge ainsi que le petit indicateur à l'écran. Conclusion, on est contraint et forcé de les déclencher au hasard en risquant la faute une fois sur deux. Mais là où vous aurez vraiment envie de brûler la cartouche c'est quand vous verrez qu'il arrive parfois que le jeu se permette de faire reculer votre joueur automatiquement pour le faire frapper plus loin et plus tard, alors que vous avez pris soin de vous positionner à un endroit précis pour frapper la balle. Voilà typiquement le genre de choses qui deviennent très vite insupportables et qui ne pardonnent pas.

De toute façon, Top Spin 2 ne peut pas non plus compter sur ses aspects techniques pour se rattraper. Vu de loin, le soft pourrait presque donner l'impression d'être joliment réaliste, mais il suffit de s'approcher un peu pour constater l'ampleur du désastre. Concrètement, les joueurs se caractérisent par un rendu complètement flou, des animations hachées et des couleurs qui bavent. A ce rendu visuel pourri s'ajoute évidemment la disparition du choix des vues, des tenues et des ralentis, comme on pouvait s'y attendre sur GBA. Trop succinct, le mode Carrière offre trop peu de destinations et trop peu de possibilités d'évolution. On retrouve toujours les mêmes vieux entraînements sous forme de mini-jeux qui deviennent ici quasiment impossibles à terminer à cause de l'injouabilité du soft. Le pire, c'est qu'il est indispensable d'en passer par là pour obtenir les points nécessaires à l'évolution des caractéristiques de son joueur. Difficile, dans ces conditions, de trouver la motivation nécessaire pour passer de la 100ème à la première place du classement. Alors si je peux me permettre de vous donner un conseil, vous aurez plus vite fait de rapporter le jeu à un revendeur compatissant plutôt que de vous escrimer à le terminer.