SOCOM est indubitablement le jeu qui a porté le online sur PS2, s'imposant comme le titre le plus populaire dans ce domaine. Accessoirement, son arrivée a également fait découvrir le monde de l'action tactique à la console, y compris en solo. Trois ans plus tard, le troisième volet confirme son intérêt online mais révèle aussi ses grandes faiblesses pour ce qui est du jeu en solo.
Soyons clairs et concis : si vous n'envisagez pas de jouer online, oubliez SOCOM 3, ou n'en attendez pas grand-chose d'autre qu'un mode solo moyen. Pourtant, on y trouve de bonnes choses. Fidèle à la série, SOCOM 3 vous met aux commandes d'un bataillon sécable en deux groupes, Alpha et Bravo. Les habitués reprendront vite leurs marques à ce niveau, même si deux petits changements font leur apparition. En sus des commandes vocales, vous pouvez toujours avoir recours à l'arborescence graphique mais également à une touche de raccourci utilisable pour les ordres les plus courants qui sont "allez à" et "gardez la position". Une fonction accessible d'une simple pression de touche mais qui pourra s'enrichir en devenant contextuelle, par exemple, si vous fixez une porte, vous accéderez à l'ordre de percée. Un ajout qui affine un peu l'ergonomie du jeu. Parmi les autres nouveautés, difficile de passer à côté de l'intégration des véhicules terrestres et fluviaux à bord desquels vous pourrez bien évidemment faire feu ou, mieux, laisser vos petits camardes le faire pour vous. Gros avantage des véhicules, ils vous feront gagner un temps précieux dans la traversée des cartes.
Car il faut également signaler que les maps sont de taille et servent des missions relativement bien conçues mais terriblement linéaires. Enfin, sachez que vos SEALs ont finalement réussi à passer leur brevet de natation et que vous pourrez désormais nager et surtout vous immerger quelques secondes afin de rester invisible. Tout ceci est fort bien, mais alors pourquoi dire que le mode solo de SOCOM 3 est si faible ? Simplement à cause de son intelligence artificielle indigente. Il n'est pas rare d'avoir à répéter un ordre plusieurs fois avant qu'il ne soit exécuté et là encore, rien ne dit qu'il le sera correctement. Bien trop souvent, vos hommes restent inexplicablement bloqués quelque part ou mettent un temps considérable à réagir. Compter sur eux est souvent suicidaire et il n'est pas rare que lors d'une approche furtive, ils ne vous fassent remarquer. Dans un jeu tactique, il n'en faut pas plus pour couler le gameplay. Et il va de soi que du côté adverse, ce n'est guère mieux, avec des ennemis peu réactifs et passifs devant la mort. Il faut encore ajouter à cela une réalisation correcte mais sans plus et une durée de vie qui n'excède pas 7 heures.
Heureusement, SOCOM 3 peut compter sur son mode online. En premier, les nouveaux aspects du solo seront présents dans le multijoueur, véhicules, nage ou un autre point intéressant, la gestion de l'encombrement. Avant chaque partie, solo ou multi, vous pourrez définir votre équipement en choisissant armes et accessoires, mais en n'oubliant jamais qu'un set trop lourd fera peut-être de vous un char d'assaut ambulant mais vous gênera passablement dans vos déplacements. Pour le reste, on retrouve ce qui a fait le succès du jeu, à savoir une approche en équipe où le travail coopératif est crucial. A ce titre, il est déplorable qu'il soit si difficile de trouver des partenaires de jeu un tant soit peu investis. Un conseil : faites chauffer la liste d'amis et les filtres anti-lourds. Côté modes de jeu, les classiques font leur retour, Destruction, Demolition ou encore Extraction mais d'autres viennent gonfler les rangs. En mode Convoy les SEALs auront à traverser en camion une zone sous contrôle terroriste afin de récupérer et ramener une cargaison. De son côté, Control rappelle une sorte de mode Domination dans lequel chaque équipe doit marquer des zones aux fumigènes afin d'en prendre le contrôle. Mais l'autre gros apport au multijoueur de SOCOM 3, c'est l'augmentation du nombre de joueurs qui passe de 16 à 32. Le problème ici viendra surtout des choix des joueurs car si les affrontements à 32 commencent à se multiplier, les choix de modes donnent la part belle aux plus classiques, Demolition, Suppression, un peu dommage.
On terminera par un petit paragraphe sur la réalisation qui n'a jamais été le point fort de la série. La taille des cartes justifie partiellement des textures un peu limitées et un aspect grossier des polygones, mais c'est l'aliasing, trop marqué même pour une PS2, qui dérange. En revanche, bon point pour les animations assez nombreuses et détaillées. La bande-son est elle-aussi assez inégale, en marge d'effets sonores très réussis et de musiques prenantes, on déplore en effet un doublage VF pas franchement à la hauteur par son manque de crédibilité. Des lacunes que les amateurs de online sauront pardonner.
- Graphismes13/20
Rien de vraiment renversant sans pour autant qu'on puisse crier au scandale. Le principal grief sera adressé à certaines cartes en multijoueur qui ont tendance à ramer lorsque trop de participants sont en jeu.
- Jouabilité14/20
La prise en main est assez rapide malgré un ou deux petits détails déroutant au départ. Clairement orienté vers le multijoueur en équipe, SOCOM 3 ne propose qu'un mode solo de peu d'intérêt.
- Durée de vie16/20
A peine 7 heures en solo mais bien plus en multi grâce à un gameplay séduisant et des modes de jeu nombreux.
- Bande son14/20
Si les thèmes musicaux sont de qualité et les effets sonores tout à fait convaincants, les doublages font preuve d'un manque de conviction particulièrement énervant.
- Scénario/
On le répète une fois de plus : si vous ne comptez pas jouer online, évitez SOCOM 3 dont le mode solo souffre d'une I.A. médiocre. En revanche, la série confirme son statut de valeur sûre du online en dépit d'une réalisation un peu moyenne et de quelques ralentissements sur les cartes trop chargées. A ce stade, on se dit que Zipper Interactive aurait tout intérêt à entièrement se focaliser sur cet aspect et à laisser tomber les campagnes pour nous faire un SOCOM online pur jus.