Scénario navrant, action monotone, options de gameplay inutiles, optimisation inexistante, voilà de quoi rendre UberSoldier particulièrement indigeste, à moins peut-être qu'un je ne sais quoi soit en mesure de faire la différence et de sauver le navire ? Ah ben non, rien.
Il était une fois un scientifique nazi parti en vacances au Tibet. Là-bas, entre deux randonnées en montagne, il fait la découverte d'une ancestrale pratique de résurrection qu'il ramène fissa en Allemagne dans ses bagages, calée entre deux boules à neige Bouddha et un Tee-Shirt "Mon pote est allé au Tibet et tout ce qu'il m'a ramené c'est ce Tee-Shirt". Ni une ni deux, les nazis décident de réveiller leurs soldats morts pour constater que le retour à la vie les rend dociles et dotés de pouvoirs paranormaux. On les appellera des übersoldiers. C'est précisément ce que vous êtes, si ce n'est que lorsque vous vous éveillez à l'après vie, une rebelle membre de l'Opposition vous trouve et vous embarque avec elle, vous faisant rejoindre le camp des allemands opposés aux nazis. Mettez tout cela en images dans des cinématiques à la mise en scène poussive et aux dialogues terriblement mal interprétés (certains personnages ayant limite un accent "british" très prononcé) et vous obtenez l'un des scénarios les plus moisis de ces derniers temps pour un FPS.
Ubersoldier, c'est déjà toute une histoire avant même d'avoir commencé à jouer, car pour y arriver, encore faut-il parvenir à le lancer et à le faire tourner. En ce qui me concerne, il a fallu que je fasse une croix sur la résolution 1280 qui n'a jamais voulu fonctionner sur mon petit P4 3.20 GHz, 2 Go de RAM et ma misérable carte 7800 GTX. C'est ça aussi d'avoir une config de pauvre, les grands jeux tournent mal dessus. Du coup, avec une réso élevée, selon les lancements, j'avais parfois un menu principal qui débordait de l'écran, n'affichant plus que le quart de son contenu, ou carrément plus d'image du tout. Ah ouais quand même, me dis-je alors, on va bien se marrer là.
Puis vint le jeu. Un FPS horriblement classique et barbant qui ne vous demande que de courir en déchargeant vos armes sur des allemands nombreux et stupides à souhait, mais qui ont l'air de disposer de munitions illimitées qui apparaissent par magie dans leur chargeur. Pour dire à quel point ils sont crétins, visualisez-vous en train d'aligner un ennemi au snipe pour le voir lancer une grenade contre un mur juste en face de lui et se faire sauter la tronche tout seul. Et ne croyez pas que ce soit mieux de votre côté, car si de temps à autres vous êtes accompagné par des alliés, ils meurent en général au bout d'une minute, faut dire que se mettre à couvert du mauvais côté d'un mur, c'est pas super malin.
Mais pour tenter de se montrer moins primairement basique qu'il ne l'est, UberSoldier joue la carte des pouvoirs liés à la résurrection. Le premier est la possibilité de générer un bouclier qui stoppera les balles devant vous et qu'avec un bon timing vous serez même capable de renvoyer à leur expéditeur. Reconnaissons que l'idée est sympathique et que l'effet même est bien rendu, mais alors dans la pratique, c'est quasiment inutile. Tout autant que les deux autres options. Si vous enchaînez rapidement 3 headshots ou 3 neutralisations au poignard, vous gagnerez un peu de vie supplémentaire. Pourquoi pas, mais surtout pourquoi, puisque de toutes façons, les ennemis que vous tuez laissent des kilotonnes de médikits derrière eux et que c'est finalement bien plus efficace. On se demande ce qui nous pousserait à se décarcasser. Du coup, il ne reste d'Ubersoldier qu'un shooter terriblement linéaire, qui ne compense cet aspect ni par une I.A. décente ni par une mise en scène spectaculaire. C'est l'ennui assuré et en l'absence de mode multijoueur, Ubersoldier n'a que 7 heures de plaisir sadomasochiste à offrir.
- Graphismes10/20
Ubersoldier propose dans l'absolu des graphismes assez corrects mais en totale inadéquation avec ses exigences techniques. Tourner en 1024 sur un LCD 17 pouces, merci du cadeau.
- Jouabilité8/20
C'est clairement l'ennui qui prédomine dans le gameplay, malgré une pâle tentative pour ajouter un peu de piment.
- Durée de vie8/20
En l'absence de mode multijoueur, le titre ne tient pas plus de 7 heures, sous réserve que vous soyez suffisamment passionné pour aller jusqu'au bout.
- Bande son6/20
Les effets sonores sont fades et plats quant au doublage, il est à pleurer de ridicule.
- Scénario9/20
Un scénario d'une originalité folle qui se voit de plus présenté à travers des cinématiques au rythme soporifique.
Ubersoldier a tout de la sous-production avec son gameplay primaire d'un intérêt inexistant. L'intelligence artificielle est parfois à pleurer de rire et la progression linéaire est des plus fades. Quand on considère en sus le laxisme dont on a fait preuve dans l'optimisation du jeu, on n'a plus qu'une envie, honnir UberSoldier.