La saison touchant à sa fin et l'impossibilité de mettre à jour le jeu de quelconque manière n'ont pas repoussé Eidos à porter sur PS2 son Entraîneur 2006 qui avait manqué le coche sur PC. Les joueurs 128 bits pourront donc enfin se targuer d'avoir un titre du genre digne de ce nom après le loupé de F.C. Manager 2006. Retrouvez votre place sur le banc à quelques jours de la Coupe du Monde.
En règle générale, les portages PC vers consoles de salon des jeux de management s'avèrent décevant car moins complets et plus compliqués à prendre en mains. Malheureusement, l'histoire se répète avec cet Entraîneur 2006 qui ne parviendra pas à tenir en haleine un amateur du genre qui a déjà fait ses armes en compagnie d'une souris et d'un clavier. Finalement, cette version PS2 se rapproche beaucoup plus de l'opus PSP, ce qui est une véritable déception. L'interface est en effet davantage destiné à une console portable qui n'a pas les moyens d'afficher un grand nombre d'informations à l'écran et qui doit donc se contenter d'user et d'abuser de multiples manipulations à l'aide des touches de la manette. Malgré tout, la navigation s'assure plutôt bien et l'on ne tarde finalement pas à trouver ses marques. Mais il est clair que les développeurs auraient davantage dû se calquer sur l'interface PC que sur celle de la PSP pour permettre aux joueurs de bénéficier de nombreux paramètres à l'écran.
Pourtant, tout commençait plutôt bien avec la présence de 25 championnats différents, ce qui est largement satisfaisant quand on sait que l'opus PC ne fait pas mieux. Mais les premiers soucis arrivent lorsque l'on voit qu'on ne peut utiliser qu'une seule ligue à la fois, ce qui rend le tout déjà nettement moins intéressant d'autant que l'option "championnats simulé"s à malencontreusement disparue. A l'inverse, une nouveauté sympathique fait son apparition : l'entretien d'embauche. Pour votre premier poste, celui que vous choisissez, il n'aura aucune incidence sur votre nomination mais sur la confiance que vous apportera le conseil. Pour cela, vous devrez juste répondre à quelques questions sous forme de QCM afin que vos dirigeants établissent une sorte de profil et en sachent plus sur votre personnalité et les moyens que vous allez vous donner pour arriver à vos fins. En revanche, lorsqu'un club vous contacte, vous devez impérativement faire bonne impression pour décrocher le boulot et obtenir un contrat d'une durée correcte. Voilà donc un aspect qui n'avait été abordé dans aucun titre du genre avant L'Entraîneur 2006 et qui, espérons-le, sera largement développé puisque l'idée d'un entretien avant la nomination est bonne, autant qu'elle semble évidente.
Malgré tout, le titre souffre d'un certain nombre de maux qui lui sont préjudiciables. Le premier d'entre eux est certainement l'absence d'historique dans les fiches de nombreux joueurs qui ne permet pas de juger la valeur de nos futures recrues et leur évolution depuis le début de leur carrière. Le second est l'improbabilité de certaines données (certains attaquants sont répertoriés comme milieux défensifs, des gauchers sont devenus droitiers, etc.) et la localisation française qui est largement à revoir (par exemple le Lyon pour parler de l'OL), ces points enlèvent une bonne partie de la crédibilité du titre qui devient risible par moment. En plus de cela, il est assez compliqué de trouver un véritable intérêt à la modélisation des rencontres en 2D puisque les options et les paramètres dont on dispose ne sont pas bien ajustés pour nous permettre de suivre la rencontre sans s'ennuyer ou sans passer à côté de phases de jeu importantes. Il aurait fallu que l'on puisse avoir une sorte de résumé des moments forts basculant alors sur la vue du terrain pour nous éviter d'avoir à suivre le match dans son intégralité et en vitesse rapide. Déjà moyenne sur PC, la retransmission des matchs sur PS2 est passablement manquée puisque les angles de caméras ne permettent pas d'apprécier l'action comme il se doit.
Finalement, cette version se contente presque de reprendre la plupart des défaut de la version PC, d'y ajouter ceux de la version PSP et de sauver les meubles par une base de données plus développée qu'on aurait pu le penser. Pourtant, là aussi, oubliez également la possibilités de prendre en charge les rênes d'une sélection nationale dès le début d'une partie puisque là aussi, il faut attendre qu'une fédération vous fasse signe. Et pour cela, si vous visez dans les meilleurs nations, sachez qu'il faudra prouver votre valeur à l'échelle mondiale de nombreuses années avant de voir l'Equipe de France ou une autre place forte du football mondiale faire appel à vos talents. D'autre part, et c'est assez énervant, les historiques de très nombreux joueurs ont tout simplement été zappés, comme dans le précédent volet. Il est donc récurrent, lorsque l'on veut consulter le passé proche ou plus lointain d'un joueur, de constater qu'il ne dispose d'aucune statistique précédent la saison en cours. Correct sur PC et PSP, l'Entraîneur 2006 n'assure pas sur PS2 et donne nettement l'impression d'un travail bâclé. Il faudra peut-être attendre un opus Next-Gen ou un nouvel LFP Manager pour revoir sur consoles un jeu de management semblant s'imposer comme une référence et surpasser la médiocre concurrence.
- Graphismes12/20
On apprécie l'effort qui a été fait au niveau des couleurs mais l'organisation est quelque peu chaotique. Bien qu'elle n'apporte pas grand-chose, on note une modélisation en 2D des rencontres (le Subbuteo du PC ayant cédé sa place aux traditionnels pions) qui substituera les commentaires, lassants à la longue.
- Jouabilité13/20
On trouve rapidement ses marques. Les boutons L et R sont une nouvelle fois mis à contribution, à juste titre, et le bouton select permet d'accéder à l'onglet principal (qui est judicieusement caché par défaut). On se demande pourtant pourquoi l'interface est calquée sur la version PSP plutôt que sur la version PC...
- Durée de vie8/20
Dommage qu'on ne puisse pas jouer avec plus d'un championnat à la fois car le nombre de ligues proposées au départ (25) est assez séduisant pour une console de salon. La question que l'on se posera : y-a-t-il un réel intérêt à investir dans un jeu qui contient les données d'une saison qui se termine et qui ne propose aucun mode multi ?
- Bande son/
Une musique d'ambiance, quelques bruitages de menus et les traditionnels encouragements des supporters permettent à L'Entraîneur de prendre largement le dessus sur son concurrent direct à ce niveau-là.
- Scénario/
L'Entraîneur 2006 arrive trop tard. Si la concurrence est quasi inexistante cette année sur consoles, ce n'est pas vraiment une raison pour sortir un opus à cet époque, même s'il tient compte des derniers mouvements du mercato hivernal. En plus de cela, on est trop limité et le tout devient assez rapidement ennuyeux. Seul point positif : la présence des entretiens d'embauche. Mais ce n'est qu'une partie infime du jeu...