Très prisé au Japon, la simulation de jockey tente une incursion en France, un pari assez audacieux qui ne passe peut-être pas par son meilleur représentant. Un jeu de niche que l'on réservera aux véritables amateurs de la discipline qui n'ont de toutes façons pas beaucoup de choix.
En bon garçon crédule, je dois avouer qu'en voyant débarquer sur mon bureau ce G1 Jockey 4, je m'attendais à une sorte de bête jeu de courses à dos de cheval, m'imaginant déjà en train de marteler un bouton pour faire avancer le canasson. Eh bien que nenni. Pour réaliser une bonne course, il va falloir maîtriser un certain nombre de paramètres, à commencer par choisir comment vous souhaitez contrôler votre drive, soit en utilisant les deux sticks, soit dans l'équivalent d'un mode arcade, via les boutons. Quoi qu'il en soit, tout sera ici question de timing. En poussant les sticks vers le haut en rythme (ou en écrasant le bouton triangle), vous pourrez assurer l'accélération en jouant sur la position du jockey. Sur le même principe, un mouvement de bas en haut servira à sprinter en fin de course. Rien que pour maîtriser cette simple tâche, préparez-vous à souffrir. Car si tout est question de timing, vous n'avez absolument aucune indications venant vous indiquer le rythme à suivre.
Et pourtant, il y a encore bien d'autres choses à prendre en compte. La plus évidente est celle qui inspire ce vieil adage, "qui voyage loin ménage sa monture". Veillez donc à ne pas épuiser votre cheval pendant la course si vous souhaitez conserver votre position au sprint. Seulement voilà, un cheval c'est capricieux, et chacun a son caractère, ses aptitudes physiques, ses préférences. Certains chevaux n'aiment pas courir trop lentement, trop vite, suivre un autre cheval ou au contraire être suivi. Et quand un cheval n'est pas content, sa motivation décroît, il n'obéit plus et vous ne pouvez alors que perdre inexorablement votre vitesse. Oui, c'est grave relou un cheval, je suis bien d'accord. Jouer de la cravache pourra alors être un bon moyen de remotiver la bête, mais attention, pas trop, ou il vous en tiendra rigueur, parce qu'en plus c'est rancunier. Pour ne pas faire n'importe quoi, toutes ces informations (endurance, vitesse et motivation) sont affichées à l'écran et il faudra constamment les surveiller. Tout autant que les caractéristiques de chaque carne, comme dans la réalité, certains chevaux sont plus à l'aise sur de longues distances, sur un sol sec etc. Il convient donc de faire le bon choix. En somme, on peut voir G1 Jockey 4 comme un titre assez complet sur ce plan.
D'autant plus complet qu'il ajoute quelques techniques de drive avancées que l'on pourra tenter une fois les bases maîtrisées. Sans parler des changements de euh... "pattes d'appui" avant les courbes. Ce qui ne sera pas une mince affaire tant la prise en main se montre rebutante. On l'a dit, les actions nécessitant un timing ne sont pas assistées et trouver le bon rythme n'est pas simple, mais il faut ajouter un gros manque d'intuitivité dans les commandes, voire des choix franchement pas judicieux. De plus, à moins d'être un véritable mordu des courses hippiques (et encore) G1 Jockey 4 devient vite ennuyeux et ce n'est pas sa réalisation qui compensera. Très grossier dans sa 3D, il s'encombre en sus de saynètes en images fixes tout ce qu'il y a de plus risible et pousse le vice jusqu'à nous entartrer les oreilles d'une musique MIDI à tendance dance pendant les course. Le moins que l'on puisse dire c'est que l'ambiance n'est pas très "Omar Sharif style" et risque de choquer un peu les férus de course, qui seront pourtant les seuls à voir un intérêt au jeu.
- Graphismes12/20
Ce n'est pas vraiment la foire aux détails mais malgré sa grossièreté, G1 Jockey ne s'en tire pas trop mal. On pardonne cela dit toujours mal les menus très vulgaires et les images fixes ridicules.
- Jouabilité12/20
Assez complet dans sa façon d'aborder la discipline, G1 Jockey souffre d'une prise en main hésitante qui demande pas mal d'entraînement, un labeur que le gameplay finalement un peu étriqué ne justifiera pas aux yeux de tous.
- Durée de vie13/20
Si vous êtes vraiment passionné, il est probable que le jeu vous attire assez longuement en dépit d'un nombre de courses très limité. Pour les autres, passée une heure de curiosité, tout est dit.
- Bande son9/20
Heurk ! Une instrumentation Bontempi au service de compositions cauchemardesques. L'ambiance sonore est plate et se résume à un vague grondement de sabots.
- Scénario/
Sans l'ombre d'un doute destiné à un public très ciblé, G1 Jockey 4 fait de beaux efforts pour se montrer complet mais sa prise en main ne l'aide guère. En l'absence de concurrents sérieux, les amateurs peuvent toujours tenter leur chance, ou patienter jusqu'à la sortie éventuelle de son challenger en Europe, Gallop Racer 2.