L'histoire se déroule en 1522 et n'a aucun rapport avec le Da Vinci Code. Le joueur incarne Valdo, un jeune apprenti qui vient d'être renvoyé par Franscesco Melzi, le disciple de Léonard. Sous les ordres d'un mystérieux commanditaire, notre héros se rend au Manoir du Cloux (actuel château du Clos, qui fut la dernière demeure de de Vinci) pour essayer d'étudier les oeuvres du maître. L'aventure se déroule donc dans ce Manoir qui a été fidèlement modélisé pour se rapprocher au mieux de la réalité historique. Les énigmes elles aussi font appel à l'Histoire puisqu'elles sont basées sur les travaux du célèbre génie. Le Manuscrit Interdit a donc un aspect culturel qui n'est pas désagréable et qui permet de s'instruire tout en s'amusant.

Le moteur du jeu rappelle un peu l'Omni 3D maintes fois utilisés dans les précédents titres du studio. On se déplace écran par écran et on peut regarder autour de soi en bougeant la souris. Souris qui sert aussi à interagir avec les décors et à ramasser les nombreux objets qui vous seront utiles pour progresser. Au total, l'inventaire comprend pas moins d'une centaine d'emplacements libres. C'est donc avec une pléthore d'items que vous devrez jongler. A ce propos, on aurait aimé que des filtres permettant un tri plus facile soient proposés, par exemple pour avoir sous la main tous les outils (pinces, clous...), toutes les denrées (miel, citron...). Ca aurait été nettement plus pratique que les cinq pages de l'inventaire dans lesquelles vous devrez mettre de l'ordre seul. Malgré ce petit bémol, le reste du titre ne souffre d'aucun gros reproche et on remarque même des innovations très intéressantes.

Les développeurs ont en effet essayé de dépoussiérer le jeu d'aventure en faisant souffler un vent nouveau sur le gameplay. C'est en particulier le système de conscience qui retient toute notre attention. Le Manuscrit Interdit tient en effet compte des actions du joueur. En clair, selon les réponses que vous ferez aux personnages et selon vos actes, vous ferez monter ou baisser deux jauges : angélique et démoniaque. Au début de vos pérégrinations par exemple, on vous remet une lettre cachetée que vous devez transmettre à une personne sans l'ouvrir. Résisterez-vous à la tentation ou céderez-vous à la curiosité ? A un autre endroit, vous pourrez soudoyer le jardinier pour qu'il ne dise pas à la maîtresse des lieux que vous avez fouillé partout pendant la nuit. Sacrifierez-vous une pièce d'or à cet effet ou resterez-vous honnête jusqu'au bout ? Bref, les jauges de conscience vont beaucoup bouger tout au long de l'aventure.

Selon que vous êtes ange ou démon, vous n'aurez pas les mêmes possibilités de progression. Par exemple, si vous êtes bon, vous ne pourrez pas balancer un tonneau sur la tête d'un garde pour vous enfuir. Il vous faudra trouver un moyen moins brutal de vous en sortir. Dans la plupart des situations, on dispose de plusieurs choix. C'est très intéressant puisque grâce à ça, la rejouabilité du jeu est excellente. Il faut faire plusieurs parties pour découvrir toutes les possibilités offertes et pour voir les quatre épilogues. Autre idée très intéressante : vous pouvez changer la tenue de Valdo en mettant toute une variété d'accessoires et de vêtements que vous ne manquerez pas de trouver au cours de votre aventure. Pour cela, il suffit de faire glisser l'item souhaité depuis l'inventaire jusqu'au portrait de votre avatar. A certains moments vous devrez enfiler un pourpoint, à d'autres, il vous faudra des gants ou un masque d'apiculteur... Au final, Le Manuscrit Interdit est un vrai régal. Proposant au joueur une grande liberté d'action, des énigmes réellement passionnantes et un grand respect de la véracité historique, il ravira les amateurs de jeux d'aventure et même les novices prêts à tenter l'expérience.