Tel un petit furet, Tony Hawk passe par ici, repasse par là, et semble peu à peu atteindre son but, à savoir toucher tous les supports de jeux existants. Manquait plus que la version PC pour que son dernier opus en date, American Wasteland, soit vraiment disponible partout. Maintes fois reportée, cette édition se décide finalement à sortir et clôt avec fracas une tournée pourtant bien entamée.
On ne va pas vous le cacher, cette version PC de American Wasteland est horrible. Non optimisée pour la machine, buggée et pas forcément très jouable au clavier, le grand Tony perd ici de sa superbe pour prendre le plus beau gadin de sa carrière vidéoludique. Pourtant, par rapport aux versions consoles rien n'a changé, et c'est peut-être ça le problème. Pour ce qui est du concept de jeu, aucun souci, c'est bien rodé et là-dessus on ne va rien critiquer. Le joueur va toujours prendre en mains la destinée d'un jeune skateur prêt à prouver à la terre entière (enfin... déjà à tout Los Angeles) de quoi il est capable sur une planche à roulettes. En enfilant défis et objectifs variés (indiqués et c'est une première, sur un radar en haut de l'écran), il va peu à peu monter les marches de la gloire et rejoindre ses idoles tout en haut des podiums des compétitions de skate.
Chose inédite, le terrain de jeu ne se divise plus en niveaux distincts, mais en quartiers de la ville. Il est alors possible de rider sans limites en passant de Berverly Hills à Downtown après avoir fait un crochet par Santa Monica. Les environnements caricaturent la réalité en conservant les grandes lignes des vrais quartiers. Par exemple, des étoiles sur le trottoir nous feront immédiatement dire que l'on se trouve sur Hollywood Boulevard, tandis que le "pier" renverra à Venice Beach. Autre nouveauté propre à cet épisode, la possibilité d'enfourcher un vélo pour remplir certains défis spéciaux. La jouabilité est modifiée en conséquence afin de profiter des tricks propres aux deux roues. Comme je vous le dis, le gameplay est parfaitement huilé, depuis le temps que la série existe, le contraire aurait été étonnant.
Ce qui ne va pas avec l'édition PC de American Wasteland, c'est que la conversion semble être le fruit d'un bête copier-coller réalisé à partir de l'édition Playstation 2. Graphiquement, ce qui peut paraître acceptable sur console devient d'un coup carrément laid sur PC. La modélisation des personnages est à ce titre complètement ratée avec des modèles 3D grossiers et des textures aux jointures dégueulasses. Les animations manquent toujours de fluidité et doivent de plus se coltiner un framerate asthmatique, constamment à bout de souffle. Même après avoir fortement diminué le taux de détails à l'écran, ces problèmes parviennent à flinguer le titre et à le rendre pratiquement injouable. Alors bien sûr, on a droit à tous les à-côtés de la série (éditeur de parks, de persos et de tricks, modes multijoueurs off et online) mais cette version sent tout de même bien mauvais. Triste récompense pour les gamers PC ayant patienté jusque-là.
- Graphismes7/20
La version PC hérite des mêmes travers que la version PS2. Et forcément, ça passe beaucoup moins bien ici. Les personnages affreux, les décors horribles, et les animations râtées suffisent donc à faire du titre une belle mocheté.
- Jouabilité9/20
La prise en main est juste plombée par un framerate catastrophique. Même à la manette, on sort des figures au petit bonheur la chance. Une honte pour un jeu qui base tout son intérêt sur ce point précis.
- Durée de vie14/20
Si la durée de vie tient tout à fait la route, la mauvaise jouabilité nous empêche de réellement exploiter le titre jusqu'au bout. On se contentera d'une petite partie de temps à autre. Et encore... Uniquement si vous êtes courageux.
- Bande son17/20
Aucun souci de ce côté. La bande-son est encore une fois très rock avec une compilation de plusieurs groupes bien énervés. Le doublage reste quant à lui intégralement en anglais.
- Scénario/
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Bon jeu sur consoles, Tony Hawk's American Wasteland devient on ne peut plus mauvais sur PC. La faute à une réalisation exécrable et à une prise en main inadaptée. C'est tout de même étrange que certains éditeurs continuent à pondre des adaptations sans même penser à retoucher la matière première.