Après une tentative d'envahissement furtif des consoles de salon, la série des MX Vs ATV tente désormais une approche sur les machines portables avec en ligne de mire la PSP. Possédant pourtant moins de relief que son homologue au double écran, c'est pourtant bien elle qui s'est vu désignée pour accueillir les tremplins et les bosses du titre développé conjointement par Tantalus et Rainbow Studios. Va-t-on de fait se retrouver devant un terrain de jeu aux limites troubles, rendant possible les acrobaties les plus folles ou simplement un ersatz diminué des versions antérieures profitant des 128 bits habituels ? Une question dont je connais la réponse, mais que je vous réserve en sortie de virage.
Reprenant l'habillage commun à la série, MX Vs ATV commence déjà par fidéliser les fans avant même d'avoir démontré ses caractéristiques propres. Une entrée en matière violente et élitiste, mais qui fonctionne à merveille, permettant surtout de retrouver ses marques. Les novices quant à eux pourront toujours tirer profit de la clarté et de la simplicité des possibilités ainsi que de l'accessibilité des différents modes de jeu. Tout vous est intelligemment expliqué et présenté, ne vous laissant d'autre choix que de vous ruer dans les épreuves indiquées afin de ressentir les sensations sauvages du quad, de la motocross ou encore des Monster Trucks et des buggies que vous débloquerez au gré des courses. Néanmoins, une fois dans le vif du sujet, vous aurez tout de même du mal à pénétrer dans les tréfonds du soft tant la réalisation tranche avec ce que l'on a pu admirer sur PSP. Non que le jeu soit moche, loin de là, mais la pauvreté des textures fait parfois douter des capacités de la portable de Sony qui n'est au final pas en cause. Ouvertement simplifiées, ces dernières peinent à convaincre, notamment après le travail effectué sur des titres comme Burnout Legends ou Wipeout Pure. On pourrait se dire facilement que ce défaut éminemment visible n'est qu'une conséquence de l'étendue des divers environnements, mais ce serait mettre de côté le fait que ceux-ci ne jouissent pas vraiment d'une importance digne d'éloges. En effet, vous ferez avec plaisir et curiosité le tour des zones proposées sans ressentir pour autant ce sentiment de liberté ayant l'habitude d'être présent avec force dans ce genre de soft. Si l'on se rend compte des limites de la PSP dans ce domaine, il est toutefois paradoxal de ne pas s'être attardé davantage sur le rendu plastique surtout si les restrictions des dimensions des niveaux se révélaient imposantes.
Dans une veine similaire, les différents effets visuels se révèlent cruellement limités, et il faudra vous satisfaire de quelques jets de matière loin d'être corrects ainsi que de quelques objets mouvants avec peine. Une limitation d'autant plus frustrante que les véhicules connaissent une fidélité bien plus grande avec la réalité. Bénéficiant d'une modélisation de qualité et d'un souci du détail bien présent, les engins de compétition que vous dirigerez profitent d'une physique crédible et intelligente, même si l'on remarque quelques défauts qui ne vont pas tarder à apparaître ici. Enfin, les divers pilotes peuvent se targuer d'être animés avec soin, notamment lors des virages pris à la corde, dans lesquels vous pourrez contempler le balancement logique du corps par le biais d'une fluidité sans faille et d'une décomposition des gestes très agréable. Mais ce beau tableau sans grain ne va pas poursuivre ce chemin sans embûche bien longtemps. En effet, séduit par la volonté visiblement sans borne des valeureux pilotes, tentant avec vigueur de jouer de leur personne pour déporter leur véhicule dans les chicanes, vous vous laisseriez peut-être prendre au jeu de l'admiration. Néanmoins, méfiez-vous grandement de ces sirènes. Dès votre première course vous verrez revenir au galop les défauts des précédents opus, n'ayant pris aucune ride. De ce fait, vous aurez une nouvelle fois à subir l'injustice d'une gestion des collisions arbitraire, vous forçant pratiquement à chaque fois à une soumission totale. Dans les faits, lors de chaque friction avec un opposant c'est à vous qu'il reviendra l'illustre chance d'être violemment projeté dans le décor. De même, si l'un d'entre eux s'avise de vous tomber dessus après un saut, c'est vous qui chuterez lamentablement. Et rassurez-vous l'inverse n'est pas valable. Un véritable complot de la console.
Si vous pensez naïvement que la cause de cette frustration s'arrête à vos concurrents, vous faites fausse route jeunes pilotes. En effet, la justice même se ligue contre vous dans un accès de fureur. En fait, il est assez énervant de constater que le fait de déborder un tantinet de la route préétablie s'avère immédiatement sanctionné par un avertissement de cinq secondes, au bout duquel vous êtes renvoyé sur la piste à partir de l'endroit où vous avez bravé les règles. Dans l'absolu, cela est totalement logique, mais ici ce principe reste particulièrement mal pensé. Vous ne saurez jamais les réelles limites qui vous sont allouées et vous serez sûrement surpris de nombreuses fois lors de coupes loin d'être évidentes. Un défaut qui peut hacher complètement une course et vous mettre des bâtons dans les roues alors que vous n'en aviez vraiment pas besoin. Heureusement, la variété des modes de jeu, le plaisir ressenti au niveau de la conduite et surtout le nombre imposant d'épreuves disponibles forcent le respect. D'autant que devant la multitude de circuits, combinaisons ou engins à débloquer, il sera aisé de rester accroché jusqu'à la composition d'un parc consistant. Toutefois, et en grande partie à cause du manque de distance d'affichage et de la petitesse des environnements, vous aurez de la peine à réintégrer le jeu pour des ballades acrobatiques une fois ce dernier terminé. Réutilisant des recettes éculées, MX Vs ATV : On The Edge n'attirera donc votre attention que si vous vous impliquez totalement dans le titre. Un pas que nombre d'entre vous ne franchiront pas.
- Graphismes12/20
Si le titre n'est pas vraiment laid, on ne peut pas dire qu'il profite des capacités de la PSP, notamment après avoir jeté un oeil attentif sur la réalisation de Wipeout et de Burnout. Exposant une modélisation des véhicules réussie et une gestion de la physique crédible, le soft de THQ souffre pourtant d'un manque évident de distance d'affichage et surtout de carences graphiques au niveau des textures.
- Jouabilité14/20
Laissant s'exhaler d'agréables sensations de conduite, surtout en ce qui concerne le rendu dynamisant des accélérations, MX Vs ATV : On The Edge permet de ressentir un certain plaisir ludique immédiat. Accessible et intuitif, le gameplay souffre néanmoins d'une gestion des collisions étrange et dérangeante ainsi que d'une limitation des sorties de piste mal pensées, voire désagréables. On note tout de même une modification de prise en main radicale entre les motos et les autres véhicules, ce qui amène une sorte de redécouverte du soft.
- Durée de vie15/20
Devant le nombre de modes de jeu disponible et surtout leur variété vous aurez le loisir de découvrir le soft durant de nombreuses heures. De plus, si vous désirez débloquer l'ensemble des véhicules, circuits et combinaisons, vous allez pouvoir vous isoler durant quelques temps. En outre, vous aurez droit à un mode multi jusqu'à quatre joueurs sans fil.
- Bande son14/20
Reprenant en grande partie celle de l'opus Unleashed, celle du soft qui nous intéresse aujourd'hui se voit donc soumise au même sort. Si vous aimez le rock californien et des groupes de hard-rock pas vraiment inspirés (c'est subjectif), vous adorerez la B.O. Dans le cas contraire, attendez-vous à couper le son afin d'entendre le bruit des moteurs assez sympathiques.
- Scénario/
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Véhiculant de nombreux problèmes, MX Vs ATV : On The Edge réussit tout de même à nous charmer globalement grâce à sa conduite agréable et à son fun omniprésent. Rapide, intense et parfois grisant, le manque d'étendue des environnements et le faible niveau de visibilité l'entraînent dans les strates mornes de la PSP. Certes, ce produit n'est pas mauvais en soi, mais il s'avère bien trop peu peaufiné pour totalement charmer. Dommage.