Ce n'est pas la première fois que la mascotte de Sega s'adonne aux jeux de courses. Déjà, sur Game Gear et sur Saturn, on avait eu droit à quelques tentatives de ce genre qui avaient placé le hérisson bleu aux commandes de petits bolides. Dans le cas de Sonic Riders, c'est néanmoins un peu différent, puisque notre héros va devoir devenir un as de la glisse en participant à des compétitions de surf volant.
Un soir, en se baladant dans Metal City, Sonic et ses amis tombent sur une émeraude Chaos. Tout à coup, trois personnages chevauchant des surfs volants s'en emparent. En s'enfuyant, l'un des voleurs laisse tomber un airboard. Ni une, ni deux, Sonic saute dessus pour tenter de les rattraper. Hélas, il est trop lent et les fuyards sont déjà loin. Quelques temps plus tard, Eggman s'adresse au groupe du hérisson bleu et leur propose de participer à une compétition de surf volant. Les voleurs y étant inscrits, nos amis vont aussi devoir y aller pour tenter d'en savoir plus sur eux et récupérer l'émeraude du Chaos. Voilà donc le scénario qui sert de point de départ et qui va être développé tout au long du mode histoire. Ou plutôt devrais-je dire des modes histoire puisqu'il y en a deux. En effet, une fois que vous en aurez fini avec la première, dans laquelle vous aurez à gagner une demi-douzaine de courses en contrôlant successivement des personnages comme Sonic, Tails ou encore Knuckles, vous débloquerez une seconde campagne où ce sont les méchants eux-mêmes que vous pourrez diriger.
Comme vous vous en doutez, le scénario n'est qu'un prétexte à un enchaînement de courses, mais il est néanmoins le bienvenu. Sonic Riders comprend 16 personnages jouables qui sont caractérisés par leur accélération, leur vitesse de pointe, leur maniabilité... Les planches ont aussi leur importance. Pour vous en procurer de plus performantes que celles de base, c'est très simple, il suffit de ramasser le plus de rings possible. Rings qui sont disséminés ça et là sur les circuits. Une fois que vous en aurez un nombre suffisant, vous pourrez les dépenser pour faire vos emplettes dans le magasin prévu à cet effet. Les rings ont aussi une autre utilité : lorsque vous en avez un certain nombre sur une même course, vous gagnez un niveau ce qui améliorera vos capacités. Mais attention, car si vous perdez vos rings à cause d'un adversaire qui vous a percuté ou que vous tombez dans un trou, vous revenez immédiatement au niveau 1. De même, quand vous débutez une course, vous recommencez au niveau 1. On ne garde donc pas le niveau acquis d'une course à l'autre et c'est un peu dommage.
Côté modes de jeu, outre le mode histoire, on retrouve les désormais classiques contre-la-montre, courses simples (seul ou en équipe de deux), grand prix (consistant à faire la course sur cinq circuits) et enfin survie. Ce dernier se divise en deux parties. La première est le mode course où il faut franchir la ligne d'arrivée en ayant l'émeraude Chaos en sa possession. Si la pierre est entre les mains d'un autre personnage, vous pouvez la lui voler en le touchant. Quant à la seconde, il s'agit du mode bataille. Il se déroule dans une arène et vous devez attaquer les autres personnages. Chacun commence avec trois vies et le dernier en piste a gagné. La plupart de ces modes sont jouables en solo ou en multijoueur (jusqu'à 4 joueurs en écran splitté). Vous aurez aussi la possibilité de débloquer un mode mission dans lequel il s'agira de réaliser des figures. Les modes de jeux sont certes variés, mais les circuits sont loin de l'être autant. En effet, il n'y en a que quatorze et encore, certains se ressemblent vraiment un peu trop. Bref, on court toujours sur les mêmes et c'est loin d'être agréable surtout que leur tracé n'est pas très satisfaisant. L'architecture des pistes est pour le moins ratée, si bien qu'on ne ressent pas ce petit frisson lorsqu'on a fait un bel enchaînement de virages ou que l'on a passé une chicane à la perfection. A certains passages, on n'a même plus aucun contrôle sur son personnage. On assiste impuissant à une bête séquence. Certes, ce sentiment de rapidité où l'on ne contrôle plus rien est une caractéristique des jeux Sonic, mais dans un jeu de course c'est différent, et assister à la même scène à chaque tour, ça agace plus que ça n'impressionne.
Evidemment, la qualité d'un jeu de course reposant en grande partie sur la qualité des circuits, le fait que ceux de Sonic Riders ne soient pas à la hauteur ampute une grande partie de l'intérêt du soft. C'est d'autant plus dommage que par ailleurs, le jeu innovait grâce au concept d'air. Quésako ? Eh bien en fait, chaque surf dispose d'une jauge d'air (son carburant en quelque sorte) qui se vide lentement lorsqu'on est à vitesse normale, et plus rapidement lorsqu'on utilise un turbo ou que l'on fait une glissade. Lorsque celle-ci arrive à zéro, le personnage ne peut plus utiliser sa planche et se retrouve à pied. Pour éviter ça, il faut donc continuellement la recharger. Trois moyens existent : passer par un stand (mais cela fait perdre du temps), ramasser un item, ou alors, et c'est le moyen le plus efficace, réaliser des figures. En prenant des tremplins, vous pouvez en effet sauter et faire tout un tas d'acrobaties. Le plus important étant évidemment de bien retomber, sinon, adieu le bonus d'air. Hélas, on remarque un certain temps de latence entre la pression des touches de la manette et la réalisation à l'écran ce qui est assez préjudiciable à la réalisation de figures réussies. Autre concept marrant, les turbulences. Dans Sonic Riders, l'aspiration est représentée à l'écran par une sorte de half-pipe qui suit les compétiteurs. Si vous vous mettez à l'intérieur, vous n'aurez qu'à vous laissez porter par celui-ci et vous rattraperez peu à peu le concurrent qui vous précède sans utiliser le moindre soupçon d'air.
Nettement moins sympathique, le niveau de difficulté est un peu trop élevé et fera s'arracher les cheveux à nombre de joueurs, surtout dans le mode histoire. De leur côté, les problèmes de jouabilité viennent grandement noircir le tableau. Aux tracés pas forcément intéressants des circuits dont nous avons déjà parlé, s'ajoute de gros problèmes de lisibilité. Parfois, il y a trop d'effets à l'écran si bien qu'on ne sait plus trop où aller. Gênant car sans ces problèmes de jouabilité et avec des circuits un peu plus nombreux et mieux conçus, Sonic Riders aurait pu être un bon jeu, mais en l'état c'est juste un petit titre moyen.
- Graphismes14/20
C'est joli, ça va vite, les animations sont bonnes, le design des personnages inspiré des dessins animés Sonic est sympa, bref, graphiquement, on n'a pas grand chose à reprocher à Sonic Riders hormis certains passages peu lisibles car trop chargés en effets divers et variés.
- Jouabilité9/20
C'est là que le bât blesse. En effet, il arrive qu'on ne voit plus où il faut aller à cause de la présence à l'écran de trop d'effets. Plus grave, les commandes répondent parfois avec un petit temps de retard (surtout lorsqu'on veut faire des figures) et ça ne pardonne pas dans un jeu qui se déroule à une vitesse aussi élevée. Pour couronner le tout, l'architecture des circuits est loin d'être satisfaisante et pâtit de certains passages désagréables. Au final, on a l'étrange sentiment de ne pas être totalement maître de sa planche.
- Durée de vie11/20
Pour débloquer la majorité des nouveaux personnages, des circuits et des planches, il vous faudra terminer les deux modes histoire, ce qui est loin d'être chose aisée à cause d'un niveau de difficulté plutôt corsé qui va en frustrer plus d'un. Le contenu est pour sa part assez limité à cause d'un faible nombre de circuits (14 seulement). Seul le multijoueur et les modes de jeux variés sauvent la mise.
- Bande son14/20
La bande-son est dans le plus pur style Sonic. Les musiques et les bruitages sont agréables, quant aux voix (en anglais), elles restent crédibles même si en course, la commentatrice est vite énervante.
- Scénario/
Oui, il y a bien un mode histoire avec un semblant de scénario, mais cela joue plus le rôle d'un enrobage qu'autre chose.
Sonic Riders a pour lui sa réalisation en plus de quelques idées intéressantes comme le système de turbulence et les figures à réaliser indispensables pour faire remonter sa jauge d'air, mais tout cela est en grande partie gâché par une jouabilité vraiment médiocre, par un nombre de circuits assez faiblard aux tracés mal pensés et par un niveau de difficulté trop élevé.