Alors que les précédents titres Ford Racing n'étaient pas foncièrement mauvais, ce dernier arrivé fait figure de mouton noir. Moins riche, moins intéressant sur le plan de la conduite et globalement moins convaincant que ses aînés, le soft qui nous occupe aujourd'hui ne va certainement pas titiller les références du jeu de course. Cependant, une idée intéressante fait son apparition : celle de contrôler plusieurs voitures pendant une course. En effet à tout moment, vous pouvez changer de monture en appuyant sur une simple touche pour vous mettre au volant d'une autre des voitures de votre écurie. Au maximum, vous pouvez en contrôler trois.

Il est indispensable de switcher très souvent entre vos bolides pour une bonne et simple raison, c'est que l'intelligence artificielle est quasiment incapable de doubler. Ainsi, si l'une de vos protégées se retrouve dernière, c'est vous qui devez obligatoirement redresser la situation. L'idéal étant évidemment de la ramener aux avant-postes pour ensuite tenter de faire remonter un autre véhicule. C'est vraiment étrange car lorsque vous avez une voiture de votre équipe en pole position, l'IA se débrouille assez bien pour maintenir cette place, mais lorsque ce n'est pas le cas, on voit rapidement son bolide dégringoler dans le classement. Le joueur doit donc continuellement rester aux commandes du dernier de ses poulains. Signalons aussi la possibilité, tout en gardant le contrôle d'une même voiture, de donner des ordres à distance à ses coéquipiers. Deux instructions existent : le blocage et l'aspiration. Si vous ordonnez un blocage, l'IA contrôlant le bolide concerné tentera d'empêcher de doubler celui qui le suit en le gênant et en le faisant ralentir.

Pour ce qui est de l'aspiration, vous ne pourrez l'ordonner que si vous vous trouvez à proximité d'une autre de vos voitures. Comme son nom l'indique, il s'agit d'une manoeuvre destinée à faire accélérer le véhicule qui est derrière en profitant de la voie ouverte par celui qui est devant. Il est ainsi possible de revenir rapidement sur son allié et de le doubler pour le faire profiter à son tour de notre aspiration. Par ce biais, les deux (ou trois) voitures d'une même écurie peuvent toutes avancer plus vite que leurs concurrents n'utilisant pas cette technique. On reste cependant assez dubitatif du traitement de l'aspiration, puisqu'une fois déclenchée, il n'est pas nécessaire de rester derrière la voiture qui nous précède pour en profiter. Vous pouvez très bien vous trouver de part et d'autre de la route, ce n'est pas gênant. Vraiment étrange, d'autant que l'aspiration ne fonctionne pas avec les voitures qui ne sont pas de son écurie. En l'espèce, vous pouvez très bien rester pile derrière un de vos adversaires sans qu'il ne se passe rien. Pas très pratique pour améliorer son classement, à moins de faire redescendre un de ses coéquipiers pour provoquer une aspiration. Mais c'est alors prendre le risque de ne plus jamais revoir la tête.

Du côté des modes de jeu, on retrouve des courses simples, des défis (qui ne sont en fait que des courses simples avec un objectif de temps ou de position), un mode multijoueur jouable à 2 en écran splitté et enfin, deux types de championnat. Dans le premier, vous courez sans coéquipier, à la manière d'un jeu de courses classique. Vous choisissez votre épreuve (classique, performance ou haute-performance) ce qui déterminera le type de véhicule que vous pourrez engager dans la compétition. Il en existe 18 (ce qui est peu comparé aux 55 présents dans Ford Racing 3) et vous devrez enchaîner quelques courses, le gagnant étant celui qui a obtenu le plus de points. Les championnats d'écurie se déroulent un peu de la même manière, sauf que vous devez alors contrôler jusqu'à 3 bolides en course et que vous disposez d'un budget que vous devrez faire fructifier pour acheter vos bolides et les réparer. Le plus gros problème, c'est que les 7 championnats d'écurie qui constituent le mode principal du jeu ne comportent que de 3 à 6 courses chacun. La durée de vie est donc très faible.

On en vient à parcourir toujours les mêmes circuits puisqu'il n'y en a que 12. Si leur tracé était intéressant, ça pourrait encore passer, mais ce n'est même pas le cas et on ne ressent aucun plaisir particulier à enchaîner les virages dans les rues désertes de Los Angeles. Il faut dire que la conduite n'aide pas et que quelle que soit la voiture choisie, on se retrouve avec un pilotage orienté arcade mou et sans saveur. Pour ce qui est de la prise en charge des dégâts, c'est une vraie catastrophe. Certes, on remarque bien que la voiture se détériore (en apparence) au fil des chocs, mais cela ne semble pas avoir de grosses conséquences sur la conduite qui reste toujours aussi peu palpitante. En plus, aucune jauge ne nous indique où on en est sur le plan des dégâts subis. La gestion des collisions est elle aussi ratée. On rebondit sur les bordures et - oh miracle - on arrive parfois à traverser les arbres et les poteaux qui bordent le parcours. Au final, Ford Street Racing avait pour lui l'idée de la course en équipe, mais elle est gâchée à cause de l'IA ridicule, du contenu limité et du gameplay sans grand intérêt.