Pour son come-back, Frogger a décidé d'opérer un certain retour aux sources en nous faisant oublier sa dernière tentative de jeu de plate-forme en vue de profil pour recoller à des choses qu'il connaît un peu mieux. Pour autant, cela ne veux pas dire que dans Helmet Chaos il faudra guider le batracien au milieu du trafic afin de l'aider à traverser la route comme à ses débuts. Cela signifie simplement que l'on renoue avec la vue de haut propre aux prémices de la série, et à un maniement plus axé sur les bonds et non plus "la marche à pied". Concrètement, on se retrouve à diriger Frogger dans des niveaux escarpés demandant un peu de réflexion et beaucoup d'adresse pour progresser. L'histoire débute paisiblement au bord de la rivière, là où Frogger et son ami Lumpy aiment passer un peu de temps. L'après-midi aurait pu être calme et paisible, si Lumpy n'avait pas reçu sur la tête un casque contrôleur d'esprit conçu par l'infâme Dr Wani. Pour sauver son compagnon, Frogger devra partir à l'aventure, traverser une trentaine de niveaux et arrêter les sombres plans du méchant docteur.

Tout se déroule donc en vue de haut, dans des niveaux en 3D plutôt jolis, que l'on soit sur PSP ou sur DS. Evidemment, la première version est un peu plus fine que la seconde, et contient quelques effets spéciaux supplémentaires, mais la différence s'arrête là, le jeu étant le même sur les deux consoles. Si le but de chaque zone pourrait se résumer à aller d'un point A à un point B, tout le problème sera de trouver un chemin pratiquable en zigzaguant au milieu des plates-formes mouvantes, des ennemis, et des blocs spéciaux. Pour corser le tout, vous devez savoir que Frogger ne se manie pas comme n'importe quel personnage de jeu vidéo. Au lieu de marcher, il saute. Des petits bonds qui le font pour ainsi dire évoluer case par case sur une sorte d'échiquier invisible. La grenouille peut aller à gauche, à droite, en bas et en haut, mais jamais en diagonale, ce qui complique davantage notre affaire. Pour autant, c'est aussi ce qui fait le charme du jeu et qui lui donne une touche toute particulière, à mi-chemin entre l'arcade et la réflexion. Souvent, il faut s'arrêter un moment et prévoir à l'avance le chemin à emprunter avant de le franchir à toute allure pour ne pas tomber bêtement dans un piège. Hormis avancer par petits bonds, Frogger est aussi capable de sauter sur place pour attraper des objets au-dessus de sa tête, de sauter deux cases plus loin, ou encore de déployer sa longue langue et de s'en servir comme d'un lasso pour tirer ou pousser des blocs. Ces facultés sont généralement mises à contribution pour faire de chaque niveau un vrai parcours du combattant.

Niveau maniabilité, il faut bien avouer que les choses ne seront pas toujours faciles, mais après un bon entraînement et grâce à une bonne concentration, on parvient à manier presque naturellement la grenouille. Le tout est de bien comprendre que la simple pression sur une touche directionnelle provoquera forcément un saut dans cette direction. Pour simplement tourner son animal dans un sens ou dans l'autre, il faut alors passer par les gâchettes de la console. Un coup à prendre, je vous dis. Pour ce qui est de la durée de vie, on pouvait craindre le pire. Dans la mesure où les niveaux sont finalement assez courts, on s'attendait à faire le tour du jeu en quelques heures à peine. C'est vrai que battre le Dr Wani ne vous occupera pas 107 ans, et qu'en même pas cinq heures vous pouvez y arriver. Cela dit, Frogger : Helmet Chaos n'est pas un jeu linéaire et il arrive fréquemment qu'un niveau débouche sur deux sorties qui vous conduiront à explorer des zones totalement différentes. Pour tout voir, il vous faudra alors recommencer plusieurs fois l'aventure. A cette rejouabilité, viennent aussi se greffer quelques mini-jeux (huit jeux pour être exact) pouvant se pratiquer jusqu'à quatre joueurs en WiFi. Sans aller chercher bien loin, ces bonus permettront aux fans purs et durs de la grenouille de retrouver le tout premier jeu d'arcade de la série. Au final, Frogger : Helmet Chaos parvient, sans grands artifices, à développer ses arguments et à montrer qu'on peut s'amuser avec une mécanique de jeu simple mais accrocheuse. Qui en doutait ?