Elevant la drague façon collège Foufoufou et le romantisme doucereusement niaiseux au rang de loisir psychotique, Rub Rabbits fait tout ce qu'il peut pour renouveler la bonne surprise que fut Project Rub. Un bel effort qui s'essouffle juste un peu sur la fin de la course. Notez que pour des raisons techniques, les images qui ornent ce test proviennent de l'éditeur.
Hors de question de trop changer une formule qui marche, Rub Rabbits donne donc toujours la vedette à un personnage succombant à un mortel coup de foudre pour une intouchable beauté fatale qui n'a même pas conscience des ravages qu'elle provoque. Avec pour mission de la séduire et de supplanter en premier lieu ses 12 autres rivaux, notre jeune coeur amoureux devra en plus, dans ce nouvel épisode, faire face à une furie diabolique et malheureusement toute aussi éprise de lui qu'il l'est de sa belle. Aussi Rub Rabbits ne se limitera-t-il pas cette fois à simplement séduire la princesse au diadème fait de lambeaux de votre coeur mais vous demandera en plus de vous protéger tout deux des attaques de la harpie jalouse.
Autour de cette rocambolesque histoire d'amour vient toujours se greffer un enrobage sucré, parfois collant, d'images à l'eau de rose, de petits coeurs fleurissant des scènes amusantes qui puisent leur humour précisément dans cet aspect printanier. Des touches d'humour qu'on retrouvera également dans les jeux eux-mêmes avec à titre d'exemple une partie de chifoumi mise en scène à la manière d'un combat de super héros.
Changement léger de la forme, mais pas vraiment du fond qui repose toujours sur une base solide faite de mini-jeux un peu idiots. Relevant un poil l'intérêt vis-à-vis des précédentes épreuves, ces nouveaux jeux font montre d'une variété certaine. On passe allègrement d'une séance de piano à du lancer de disque après avoir dû tirer à la sarbacane sur nos rivaux ayant décidé de se parachuter sur la belle. On frotte du stylet, on tape l'écran, on souffle sur sa DS et on la secoue dans tous les sens. Mais malgré sa diversité, Rub Rabbits ne souffre pas moins de quelques défauts inhérents aux compilations de mini-jeux. Ainsi, quelques-uns se révèlent assez frustrants ou finalement peu intéressants. Le piano par exemple est assez creux, tout autant que le chifoumi. On citera également l'épreuve des taureaux qui vous demandera un bon nombre de tentatives avant d'en voir le bout. Mais le principal soucis demeure la durée de vie du mode solo qui n'excède pas une petite poignée heure, une bonne après-midi et on n'en parle plus. Avec en sus une rejouabilité discutable.
Afin de pallier un tant soit peu cette lacune, Rub Rabbits intègre un mode multijoueur comportant quelques épreuves amusantes où les joueurs devront se passer la console dans une sorte de relais. Plutôt accrocheur, ce mode vient renforcer le capital sympathie déjà assuré du titre, même si la surprise est un peu éventée et que le concept s'est fait rattraper par le temps.
- Graphismes14/20
L'approche graphique est aussi singulière que dans Project Rub, et pour cause, c'est la même. L'effet est toujours là, on est séduit par des formes et des couleurs modernes couplées à une imagerie très fleur bleue.
- Jouabilité14/20
Même si les mini-jeux ont gagné en variété, on est aujourd'hui un peu moins décontenancé par l'usage de l'écran tactile, l'effet de surprise perd un peu de poids, même si le gameplay reste accrocheur et distrayant.
- Durée de vie12/20
Les 35 épreuves ne suffisent pas encore à assurer une durée de vie vraiment conséquente au jeu et le mode multijoueur n'est qu'un palliatif.
- Bande son16/20
Tout comme la réalisation graphique, la bande-son participe à une atmosphère très particulière, un peu disco, un peu gnangnan, le tout avec des thèmes qu'on se met facilement à fredonner en jouant.
- Scénario14/20
Une histoire un peu abracadabrante de drague et de plans diaboliques qui sert une ambiance loufoque au romantisme débridé. Amusant et et rafraîchissant.
Considéré comme une "excellente surprise pour le lancement de la DS", Project Rub s'offre une suite sans réelle surprise mais qui n'en parvient pas moins à retenir l'attention en dépit d'une durée de vie limitée et de quelques moments de frustration. La concurrence dans ce domaine est plus rude aujourd'hui sur DS.