Forts d'une originalité inspirée, les développeurs de Battle Strike : The Siege nous pondent un jeu se déroulant dans les Ardennes au cours de la Seconde Guerre mondiale. Oui parce que sinon, dans les autres périodes historiques il ne se passe pas tellement de trucs trépidants dans les Ardennes. Sans que l'on cherche à quelque moment que se soit à justifier pourquoi, vous passerez aux commandes de divers sortes d'engins. Pas de panique, tout le jeu ce dirige uniquement à la souris, c'est trop super. Alors, au début, on découvre les véhicules blindés dans lesquels on contrôle la tourelle pour mitrailler tout ce qui passe. Le truc qui choque un peu au début, c'est qu'il semble que les simples soldats soient à peu près aussi résistants que les chars d'assaut, mais on s'y fait. Ou pas, c'est selon. Le blindé avance tout seul sans qu'on puisse y faire quoi que ce soit, en clair ça ressemble un peu aux phases en char d'un Call Of Duty. Si ce n'est que là, c'est tout le jeu qui est comme ça.

Etape suivante : le bateau. Ben c'est pareil, mais sur l'eau et donc avec des mouvements plus amplifiés. Là déjà on commence à trouver un peu le temps long, je ne vous le cache pas. Pourtant ça fait à peine 30 minutes qu'on joue et avant même d'arriver sur le bateau on a pu faire joujou avec un canon antichar en orientant son angle de tir. Après seulement une demi-heure on comprend donc qu'on peut aller faire don de son bras gauche à un ami qui en a besoin, le droit seulement nous sera utile. Entre deux séances de mal de mer, engendré par des mouvements de caméra un peu trop violents pour être crédibles, on commence alors à se scier la clavicule, histoire de s'occuper vu que si on attend que ce soit Battle Strike qui le fasse (nous occuper) on n'est pas sorti.

Voilà soudain que l'on nous colle un avion dans les mains. Là paf, moi je me dis cette fois, nécessairement on doit avoir un truc à faire avec le main gauche, je vais attendre avant de continuer à scier. Peine perdue, là aussi on se passe du clavier pour pratiquer ce qui reste une de mes expériences les plus traumatisantes. Les commandes se limitent à l'axe de vol et au tir, il n'y a même pas moyen de simplement réguler sa vitesse ou de gérer sa trajectoire sur au moins deux axes. Le résultat à l'écran ? Un cauchemar tourbillonnant qui fait de ces séquences une sorte de simulateur de mouche saoule prise dans la tempête. C'est non seulement totalement injouable mais c'est en plus la première fois qu'un jeu vidéo me file la nausée.

Et si vous résistez assez longtemps, vous pourrez découvrir les phases de tir de snipe. Alors que j'étais déjà en train d'emballer mon bras gauche dans un colis, voilà qu'on me sort que je vais devoir faire du snipe. Bon, un sniper, ça bouge, alors cette fois on doit bien pouvoir faire quelque chose du clavier. Et bien oui, on peut ! Mais ça ne sert à rien puisque de toute façon vos cibles sont sous votre nez et qu'elles ne savent faire qu'une chose : avancer dans votre ligne de mire. C'est assez drôle en fait de voir tous ces petits soldats courir en rang d'oignons. On dirait des petits lemmings vert-de-gris. C'est vachement stimulant. Au final, Battle Strike : The Siege se résume à un ensemble subtil entre envie de vomir et sommeil profond. Pire qu'un lendemain de fête.