Le jeune studio montpelliérain Aleph0 vient d'accoucher de son premier jeu : Astronoïd. Au menu, des vaisseaux, des courses et de l'action sur des planètes situées aux quatre coins de la galaxie. Le titre est très particulier à bien des égards à commencer par son mode de distribution.
Après avoir effectué des demandes auprès d'éditeurs divers et variés et avoir essuyé échec sur échec, Aleph0 a choisi d'éditer lui-même son bébé. C'est pourquoi, vous ne trouverez pas Astronoïd en vente dans le magasin du coin. La seule méthode pour vous le procurer est de télécharger gratuitement le client (disponible sur jeuxvideo.com) qui fait office de grosse démo jouable. Elle contient trois planètes, cinq circuits et trois vaisseaux, ce qui vous permettra de vous essayer assez largement au jeu. Si le soft vous plaît, vous pourrez ensuite débloquer de nouveaux circuits et de nouveaux vaisseaux en vous acquittant d'une somme modique (de 8 à 15 euros) en sachant que l'accès complet coûte, pour sa part, 25 euros. Notez que vous n'aurez alors plus besoin de mettre la main au porte-monnaie puisque le jeu ne nécessite pas le paiement d'un abonnement mensuel.
Au total, Astronoïd compte huit planètes, quinze vaisseaux, vingt circuits et quatre modes de jeu. Si ce contenu peut paraître limité, il faut savoir que de nombreux add-on sortiront régulièrement pour l'augmenter. Mais puisque nous ne savons pas encore ce qu'ils ajouteront, ce test ne parlera que de ce qui est actuellement implémenté à l'heure où j'écris ces lignes et pas des hypothétiques nouveautés qui seront publiées ultérieurement. Pour le moment donc, le nombre de circuits est nettement plus faible que dans des jeux comme Trackmania. En plus, il n'y a pas d'éditeur de niveaux pour remédier au problème. Sur le plan des modes de jeu non plus ce n'est pas la joie. On en retrouve quatre. Le premier se nomme "KillKill". Comme son nom l'indique, vous aurez la possibilité de tirer sur vos adversaires pour tenter de les détruire. Le but étant évidemment d'arriver premier. Dans le mode "Course", les armes sont désactivées et il vous faudra donc compter uniquement sur vos talents de pilote pour gagner. Dans Frag'n'Pass, vous serez contraint de détruire un vaisseau adverse pour traverser les checkpoints qui émaillent les circuits. C'est donc le mode le plus brutal de tous.
Ces trois modes se jouent à plusieurs sur le net. Hélas, il faut préciser que l'interface de recherche de partie ne comporte pas de chat. Il est donc difficile de se mettre d'accord avec les personnes présentes sur les circuits auxquels elles souhaitent jouer. Et oui, car Astronoïd ne comporte aucun bots. Vous n'aurez jamais affaire à des vaisseaux contrôlés par l'intelligence artificielle puisqu'il n'y en a pas. Il faut donc trouver des partenaires humains. Certes, un mode solo est bien présent, mais celui-ci n'est en fait qu'une sorte de time attack dans lequel vous êtes seul en piste. Idéal pour s'entraîner mais pas forcément palpitant. Les parcours sur lesquels se déroulent les courses ne sont pas des circuits à proprement parler. En effet, il n'y a pas de piste fermée. Vous êtes totalement libre, le seul impératif étant de passer par des anneaux qui sont des sortes de checkpoints. Si vous en loupez un, il faudra faire un demi-tour ou une marche arrière pour le déclencher sous peine de ne jamais pouvoir finir la course.
Le plus étrange reste la prise en main. C'est bien simple, l'essentiel se fait à la souris, la molette servant à accélérer et les mouvements du mulot à tourner. Rien à voir cependant avec Freelancer. Astronoïd est nettement moins intuitif. Déjà, il faut savoir que le jeu n'est jouable qu'en vue interne. Il existe bien des vues à la troisième personne, mais elles sont totalement injouables et sont là uniquement pour que l'on puisse voir à quoi ressemble son vaisseau. Ensuite, il faut savoir que deux types de gameplay très différents sont proposés selon le type d'engin que l'on choisit : antigrav ou spatiofoil. Dans le premier, le mouvement latéral de la souris aura pour effet de vous faire amorcer un virage. Pour tourner, il faut donc simplement bouger la souris vers la gauche ou vers la droite. Dans le second en revanche, le même mouvement ne produira pas le même effet puisque c'est une vrille que vous effectuerez si vous bougez la souris latéralement. De ce fait, prendre un virage réclame trois manoeuvres différentes. Tout d'abord, il faut commencer par faire une vrille pour faire pivoter le vaisseau qui sera alors perpendiculaire à l'horizon. Ensuite, il faudra exécuter le virage proprement dit en bougeant la souris vers le haut, ce qui aura pour effet de soulever le nez du vaisseau pour vous permettre de tourner (c'est un peu comme si on effectuait un looping incomplet à l'horizontale). Enfin, une fois le virage pris, il vous faudra redresser l'engin en faisant une deuxième vrille dans le sens inverse de la première pour vous remettre dans l'axe de l'horizon. C'est un peu compliqué dit comme cela, et ça l'est tout autant à accomplir dans le jeu. Un gros temps d'adaptation est donc nécessaire pour maîtriser les spatiofoils ce qui les réserve à une élite.
Autre spécificité du gameplay d'Astronoïd : c'est la vitesse avec laquelle vous bougez la souris qui détermine l'inclinaison du virage que vous prenez. Et attention, car il est inutile de tenter d'appliquer un coup sec à votre cher rongeur pour prendre un virage à 180 degrés, puisque le vaisseau ne bronchera pas. Il existe en effet une vitesse de mouvement optimale et tout le jeu consiste à la trouver. Pour pimenter le tout, il est possible d'utiliser des turbos et des armes. On ramasse ces items sur le parcours en traversant les portes. Il est possible de tirer sur les adversaires pour tenter de les détruire ce qui leur fera perdre un temps précieux. Au rang des regrets, signalons l'absence de mode "meilleur tour" qu'il aurait été pourtant judicieux d'implémenter. Celui-ci aurait consisté (comme dans Trackmania) à tenter de faire le meilleur temps possible sur un seul tour. Ainsi, les personnes rejoignant une partie qui a déjà commencé auraient pu prendre part à la fête parce qu'en l'espèce ce n'est pas possible. A moins de relancer une nouvelle course, il faut donc attendre que l'épreuve en cours soit terminée avant de pouvoir se lancer ce qui peut prendre un peu de temps si les concurrents présents viennent juste de commencer. Au final, Astronoïd est le type même de jeu auquel on joue avec plaisir, mais il n'est hélas pas assez consistant pour nous passionner sur la durée. Mais puisque ça ne coûte rien, on vous conseille néanmoins de télécharger le client (gratuit) qui fait office de grosse démo. C'est le meilleur moyen pour juger sur pièce et voir si le gameplay très particulier du jeu vous convient.
- Graphismes12/20
Bon, autant dire que les graphismes ne sont pas le point fort du jeu. Les décors sont dépouillés et les effets découlant de l'utilisation des armes n'ont rien de très impressionnant.
- Jouabilité12/20
Deux sortes de gameplay différents existent selon le vaisseau que vous choisissez. Si le premier reste assez commun, le second est nettement plus original car un mouvement latéral de la souris n'entraîne pas l'amorce d'un virage mais un effet de vrille. D'aucuns diront que c'est injouable, mais les plus persévérants trouveront dans ce second type de jouabilité une profondeur certaine.
- Durée de vie12/20
Le contenu laisse un peu à désirer au niveau du nombre de modes de jeu. En outre, on aurait aimé avoir accès à un éditeur de maps pour créer ses propres parcours. Bref, l'intérêt sur le long terme n'est pas flagrant.
- Bande son10/20
Le premier mot qui vient à l'esprit lorsqu'on aborde la question de la bande-son d'Astronoïd est : dépouillement. Aucune musique pendant les parties et des effets sonores minimalistes.
- Scénario/
Astronoïd n'est pas un jeu à mettre entre toutes les mains. Assez délicat à manier à cause d'une jouabilité très... particulière, il ne s'en sort cependant pas trop mal car ce défaut est aussi (paradoxalement) ce qui fait son charme et sa personnalité. En effet, une fois la première heure passée, on commence à s'habituer à cette prise en main originale et à prendre un certain plaisir. Reste cependant un enthousiasme largement tempéré par une réalisation en demi-teinte et un contenu assez limité. Le rapport qualité/prix reste néanmoins cohérent grâce au système de distribution original.