Rares sont les puzzle-games qui auront su laisser leur nom dans l'histoire du jeu vidéo, et à moins de s'appeler Lumines ou Meteos, il semble de plus en plus difficile de s'imposer dans cette catégorie où Tetris demeure pour beaucoup la référence. Malgré tout, les plus vieux d'entre vous auront peut-être encore en mémoire un certain Columns, dont Koloomn semble s'être inspiré, à la fois dans le titre et dans le principe. A l'instar de la plupart des jeux de réflexion, le système de Koloomn est relativement simple à décrire mais il suffit pourtant à nous précipiter dans la spirale de l'addiction en une poignée de secondes.

A la fois prudent et peu inspiré, Koloomn repose sur un concept déjà mille fois revisité. Le but du jeu consiste en effet à faire pivoter des blocs par groupes de quatre pour associer ceux qui sont de la même couleur afin qu'ils disparaissent de l'écran. La forme des pièces n'est pas prise en compte et seule la notion de couleur intervient. Celles-ci surgissent par en bas et la partie se termine dès que la pile atteint le haut de l'écran. Si le concept s'avère classique, l'un des points intéressants réside dans la préparation des effets de chaîne. Concrètement, il faut profiter du laps de temps qui s'écoule pendant la destruction d'un groupe de blocs pour amorcer un autre groupement qui disparaîtra juste après le premier. On peut ainsi exécuter des réactions en chaîne qui pénaliseront l'adversaire et qui entraîneront l'apparition de blocs magiques. Selon leur nature, ces derniers ont la capacité d'éliminer soit toute une rangée de pièces, soit toutes celles qui se trouvent à proximité, soit toutes les pièces de la même couleur.

A cela s'ajoute la notion de "stick'n pop". Derrière ce terme barbare se cache la possibilité de rattacher rapidement des blocs supplémentaires à un groupe en cours de disparition pour amplifier la taille du groupement. Une idée qui permet d'éviter tout temps mort en sollicitant constamment l'attention du joueur. Tout cela vous est résumé dans un tutorial assez bref mais très bien fait, qui permet d'assimiler en un instant toutes les bases du gameplay. Si le système de jeu est bien pensé, il avoue quand même rapidement ses limites par le simple fait qu'il n'offre pas énormément de subtilités. Dans cet ordre d'idées, on peut se demander quel est l'intérêt de proposer plusieurs personnages différents alors qu'ils ne disposent d'aucune capacité propre. A priori, ceux-ci se distinguent par leur façon de négocier les matches, mais on ne voit pas vraiment la différence dans la pratique. Inutile de préciser que le choix du personnage que vous incarnerez ne modifiera aucunement les possibilités dont vous disposerez.

Sous plusieurs aspects, Koloomn donne clairement l'impression d'être inabouti, notamment au niveau du contenu et des modes de jeu proposés. Le Défi Puzzle, par exemple, ne propose que quelques niveaux aux objectifs simplistes et se termine par un face-à-face tout bête, alors qu'on était en droit d'attendre un grand nombre d'énigmes à résoudre. Le mode Solo se contente de proposer des parties libres sans aucun objectif à remplir et donc sans réel but à atteindre. On aurait bien aimé pouvoir jouer sur des niveaux variés avec différents handicaps, mais ça n'est pas le cas. Il faut finalement passer par le Multijoueurs pour que le titre révèle vraiment son intérêt, puisque c'est là qu'on pourra affronter le CPU dans des face-à-face variés : Arcade, Campagne, Contre Ordi et Match Wireless. En mode Arcade, vous choisirez votre héros et affronterez tous les personnages à la suite sur trois niveaux de difficulté, avec un boss final à la clé. La Campagne ne fait que rajouter quelques écrans intermédiaires censés raconter une histoire, mais elle se révèle peu intéressante car trop courte et trop facile. Le mode Contre Ordi permet de participer à des matches simples où l'on peut choisir son adversaire. Enfin, seule l'option Match Wireless vous donnera l'opportunité d'affronter un autre joueur humain.

Pour ce qui est du concept de Koloomn, une grande partie du plaisir de jeu découle des malus qu'on inflige à son adversaire en réalisant des effets de chaîne. A contrario, ces handicaps sont généralement tellement pénibles qu'il est souvent bien difficile de remonter la pente dès lors qu'on commence à subir les attaques de l'adversaire. Parmi les handicaps infligés, on trouve notamment l'apparition de blocs massifs ou de lignes impossibles à déplacer, l'altération du curseur ou même l'inversion des commandes. Autant dire qu'il n'est pas chose aisée de reprendre l'avantage lorsque plusieurs de ces malus s'accumulent. Au-delà du système de jeu, le gros problème de Koloomn est qu'il ne propose absolument rien à débloquer. Vous n'aurez droit en tout et pour tout qu'à un seul décor et une seule musique du début à la fin. En fin de compte, une fois que vous aurez terminé la campagne et le mode arcade, vous devrez vous contenter des parties libres et des matches à plusieurs ou contre le CPU. Ce manque de challenge fait vraiment défaut à ce titre qui bénéficiait pourtant d'un concept plutôt sympathique. Pour cette raison, Koloomn sera vite oublié et ne mérite donc pas de figurer en première place de votre ludothèque PSP.