Tout comme la Nintendo DS, la PSP commence à se doter de plus en plus de jeux de réflexion. Ainsi, après Archer McLean's Mercury et Go! Sudoku, voici Frantix qui arrive en même temps que Koloomn. Cependant, le titre qui nous intéresse ici-même n'est à proprement parler un jeu de réflexion dans la veine d'un Tetris ou d'un Columns. S'il est toujours question de faire fonctionner ses neurones tout en étant très rapide dans l'exécution de certaines tâches, vous aurez également droit à des décors envoûtants ainsi qu'à trois personnages jouables qui évoluent dans un univers en trois dimensions où les dragons-chats côtoient les pièges les plus tordus.
Le but non avoué de Frantix est de mélanger un visuel des plus charmants à une bonne dose de réflexion pour nous donner au final un puzzle game en 3D. Si l'idée est intéressante, dans le sens où il est rare de diriger un véritable personnage dans des décors travaillés à l'intérieur de ce genre de titre, il est clair que le tout demandera encore un peu de boulot pour être totalement convaincant. De fait, le jeu de réflexion de Killer Game attire le regard grâce à des ambiances envoûtantes (le plus souvent à connotations japonaises ou bouddhistes) mais d'un autre côté, ne parvient pas à proposer un gameplay exempt de défauts, ce qui est plutôt problématique vu que tout repose sur cette fameuse jouabilité. Bon dans tout ça, je ne vous ai pas encore dit de quoi il en retourne vraiment. Frantix est donc un jeu de réflexion où vous dirigez un petit personnage. Ce dernier n'aura pour autre mission que de passer chaque stage dans le temps imparti en résolvant toutes les énigmes qui s'offriront à lui. La première constatation vient du manque de modes proposés. En fait, hormis l'aventure principale, vous n'aurez rien d'autre à vous mettre sous la dent. Quelque part, entre un jeu qui se repose sur un seul mode composé d'une palanquée de levels et un autre qui cherche à tout prix à créer des vrais-faux challenges supplémentaires, mon coeur balance. Tout ceci pour dire que nous avons droit à 6 mondes pour un total de 185 niveaux.
Comme il est désormais de coutume, chaque niveau, et accessoirement chaque monde, ne sera accessible que sous certaines conditions. Ici, il s'agira de récupérer un certain nombre de cristaux pour débloquer de plus en plus de stages. Vous aurez aussi la possibilité de découvrir deux autres personnages, qui viennent s'ajouter à celui de base. Malheureusement, je n'ai noté aucune différence entre les trois héros au niveau du gameplay, seul leur look permettant de les différencier. En parlant de jouabilité, attardons-nous quelques instants sur le premier univers, du nom de Didactiland. Ce dernier, fort de ses 15 épreuves, vous familiarisera avec les commandes tout en vous listant les types de problèmes que vous pourrez rencontrer. Et Dieu seul sait qu'ils sont nombreux. Partant de là, il va vous falloir pousser des caisses, utiliser des téléporteurs, éviter des ennemis ou tout simplement courir pour ne pas se laisser engloutir par des sables mouvants. Bien que les énigmes soient de plus en plus corsées, on est un peu déçu qu'elles tournent toutes autour d'une poignée d'éléments qui ne sont pas vraiment suffisants pour apporter un réel renouveau à l'ensemble. Si je devais procéder par A + B, je vous dirais que la plupart du temps, vous devrez pousser des obstacles pour passer des rivières ou marcher sur de la lave, trouver des cristaux de couleur pour ouvrir les portes correspondantes, activer des interrupteurs afin de déclencher des réactions et éviter des ennemis qui copieront vos mouvements ou serviront plus simplement de cerbères gardant l'accès au niveau suivant.
Dans l'absolu, on ne peut pas vraiment reprocher à Frantix de se répéter au bout d'un moment (ce qui est un peu le cas de tous les puzzle games) mais là où le bât blesse, c'est que les pièges et autres bonus sont en nombre réduit. On citera simplement quelques améliorations de temps ou d'invincibilité et leur contraire matérialisé sous la forme de malus de vitesse ou de pièges nous bloquant pendant quelques secondes. En parallèle, le jeu ne jouit pas d'une visibilité optimale et ce malgré la possibilité de tourner la caméra à 360° ou de bénéficier de plusieurs niveaux de zoom. Il est donc surprenant que les développeurs n'aient pas pensé à épurer quelques décors pour éviter que des arbres masquent notre champ de vision ou qu'un trop plein de couleurs nuise à la bonne compréhension d'une énigme. Ceci est flagrant dans les stages où on doit éviter, lors de courses-poursuites, des dragons-chats qu'on a du mal à voir. Ensuite, les déplacements du personnage ne sont pas assez souples et l'impossibilité de bouger en diagonale n'arrange pas les choses. Avec le temps, on arrive cependant à mieux s'en tirer (d'autant que chaque niveau est rejouable à l'infini pour tenter de récupérer toutes les gemmes cachées) mais on eut aimé un graphisme moins détaillé et une meilleure jouabilité. Enfin, on constate que la difficulté est parfois mal dosée, surtout quand il s'agit de terminer un stage très rapidement pour obtenir des gemmes dorées. Tout ça pour dire que Frantix ne fera pas date dans le milieu vidéoludique. S'il est loin d'être injouable et inintéressant, les soucis évoqués plus haut ainsi que la lassitude qui s'installe trop vite finiront de le mettre au pied du mur, surtout que de l'autre bord, on peut y retrouver un certain Lumines.
- Graphismes11/20
Les ambiances différent complètement d'un monde à l'autre et nous proposent d'évoluer dans des décors détaillés comme des temples anciens, un monde de glace ou futuriste ainsi que dans des univers où la zen attitude est omniprésente. Le look des trois personnages jouables est assez moyen et leurs animations manquent de souplesse. Enfin, les ennemis sont en nombre réduit et les effets spéciaux peu convaincants.
- Jouabilité11/20
Une fois qu'on a compris comment fonctionne le jeu, tout va pour le mieux. Dommage que la jouabilité ne suive pas vraiment, surtout en ce qui concerne les déplacements trop rigides ou les problèmes de visibilité dus à des décors trop fouillés qui obstruent parfois notre champ de vision. On pourra aussi critiquer le fait de devoir obligatoirement pousser une caisse pour ensuite pouvoir la tirer une seule fois. C'est un détail mais qui prend toute son importance lors de la résolution de certaines énigmes.
- Durée de vie13/20
1600 cristaux à récupérer, 185 niveaux et quelques bonus (indignes d'intérêt) à la clé. La difficulté est progressive et vous devrez refaire de nombreuses fois plusieurs stages avant d'avoir une chance de les passer. Néanmoins, passée une trentaine de levels, la tension retombe et on se désintéresse de la chose. Dans tous les cas, si vous adhérez au concept, vous pourrez revenir sur le titre de temps en temps histoire de le compléter à 100%.
- Bande son10/20
Les bruitages se résument à de petits cris de donzelle effarouchée à chaque fois que notre personnage se cogne contre un élément du décor. Les musiques passent relativement inaperçues et n'ont rien de particulier.
- Scénario/
Frantix profite de bonnes idées qui ne suffisent malheureusement pas à éviter la lassitude qui s'installe d'elle-même après deux ou trois heures de jeu. La faute à des défis tournant en rond et une maniabilité comportant quelques soucis bien désagréables. Les développeurs auraient également dû penser à un mode multijoueur vu que leur soft aurait facilement pu se prêter à cet exercice de style.