Vous pensiez qu'un jeu où la police fait la chasse aux hors-la-loi en leur tirant dessus quel que soit l'infraction qu'ils ont commis ce n'était pas envisageable ? Qu'on ne pourrait jamais voir un titre dans lequel la voiture que l'on conduit se retourne parfois sans raison ? Eh bien vous aviez tort car Davilex, le seul, l'unique, l'a fait !
Il m'est très rarement arrivé de rire en jouant à un jeu vidéo. Attention, je ne parle pas du fait de rire parce qu'un titre est drôle, mais bien de rire parce que le gameplay est si mal pensé qu'il provoque l'hilarité. C'est pourtant ce qui m'est arrivé en jouant à Paris-Marseille Racing : Police Madness. Marchant sur les plates-bandes de la série des Need For Speed, le jeu est néanmoins beaucoup moins abouti (et c'est peu de le dire). Le principe est simple. Vous incarnez un officier de police et vous devez arrêter autant de malfrats que possible avant que le chronomètre n'atteigne zéro. Pour ce faire, vous êtes au volant d'un des bolides du jeu (monospace, compacte, routière...) et vous devez tenter de mettre hors d'état de rouler le véhicule adverse.
Première étape : il faut identifier un voyou. La procédure est simple : il suffit de coller au train de n'importe quelle voiture et d'appuyer longuement sur une touche pour lancer la recherche. Quelques secondes plus tard, un message s'affiche à l'écran pour vous dire si vous avez affaire à quelqu'un qui a brûlé un feu rouge ou qui fait du trafic de drogue. Un mini-jeu se déclenche alors dans lequel il suffit d'appuyer successivement sur les touches qui s'affichent à l'écran. Si vous réussissez la manoeuvre, le hors-la-loi est arrêté, sinon, il s'enfuit et vous devez le stopper. Pour cela, il faut allumer les gyrophares et chez Davilex, vous n'allez pas le croire, mais cette simple action qui devait à l'origine simplement faire "pin-pon-pin", déclenche aussi le turbo qui ressemble diablement à l'utilisation de la nitro dans Need For Speed car des flammes sortent des pots d'échappement. Une incohérence qui n'est pas la seule dans Police Madness puisque si vous n'arrivez pas à percuter assez le fuyard pour l'arrêter, vous pouvez aussi lui tirer dessus. Une cible apparaît et dès qu'elle devient verte, vous êtes certain de faire mouche. Ca ne vous étonne pas de devoir tirer sur des gens qui ont simplement brûlé un feu rouge ? En tous les cas, ça n'a pas l'air d'avoir beaucoup choqué les développeurs qui prônent visiblement la méthode forte pour lutter contre la violence routière.
En tout cas, les flics du jeu sont diablement mal équipés au niveau des armes puisque le chargeur de leur pistolet ne contient qu'une seule et unique balle. A chaque fois qu'on a tiré, un joli message "rechargement" s'affiche en plein milieu de l'écran, à l'endroit exact qui gêne le plus la visibilité. C'est vraiment navrant de voir que les développeurs ont tout fait pour plomber la maniabilité de leur jeu. Pourtant, ils n'avaient nullement besoin d'en rajouter car le contrat de non qualité que s'impose visiblement Davilex était déjà pleinement rempli. La conduite n'a en effet aucun intérêt avec une voiture qui rebondit sur les murs telle une balle de tennis sur de la terre battue, qui part en tête-à-queue sans aucune raison et qui est même capable de se prendre pour un avion et de décoller de la piste en faisant au passage quelques jolies figures aériennes que n'auraient pas reniées les participants aux championnats du monde de patinage artistique. Notez que l'on arrive à faire de superbes combinaisons triple boucle piquée - double axel.
Niveau contenu ce n'est pas mieux. Dans Police Madness, on n'est pas libre de ses mouvements, loin de là. En fait, le jeu ne se déroule pas dans une ville ouverte mais sur des circuits, au nombre de six pour être exact. Et impossible d'en sortir car des murs invisibles sont disposés de part et d'autre de la chaussée. Il y a six missions par circuit, ce qui nous fait au total 36 épreuves. Problème : on fait toujours la même chose : arrêter des voitures. Parfois, ce sont des kidnappeurs qu'on vous demande de stopper, à d'autres moments, ce sont des trafiquants. Davilex a tout compris et peut sans problème demander le prix (très convoité) du jeu le plus répétitif de l'histoire. Signalons aussi la présence d'un mode "course" consistant à finir un tour le plus rapidement possible et d'un mode deux joueurs qui est simplement un duel dans lequel c'est celui qui arrive premier qui l'emporte. Pas de quoi relever le niveau d'un jeu qui se révèle être encore pire que Paris-Marseille Racing 2, c'est dire ! Un grand moment de rigolade.
- Graphismes8/20
Davilex est parvenu à imposer un véritable style, à imprimer sa marque qui est immédiatement identifiable en matière de modélisation. Police Madness devient sans aucun doute une référence au niveau de la mocheté des voitures. En plus, le trafic est toujours constitué des mêmes modèles de véhicules : une camionnette jaune, une berline bleue, une voiture de sport rouge... Le clonage a visiblement été utilisé à outrance par les développeurs.
- Jouabilité3/20
C'est navrant de voir ça. Bon d'accord, on est dans un jeu purement arcade mais est-ce une raison pour que notre voiture parte en tonneau sans raison ? Pour que les chargeurs des pistolets ne contiennent qu'une seule et unique balle ? Pour que l'allumage des gyrophares implique obligatoirement le déclenchement du turbo ? Pour que les messages qui s'affichent à l'écran gênent considérablement la visibilité ? Pour que la gestion des collisions soit si catastrophique ?
- Durée de vie3/20
Tenez-vous bien car le jeu ne contient que... six circuits ! Et comme il n'y a pas moins de six missions sur chacun d'entre eux, la lassitude gagne vite. On fait toujours la même chose dans les mêmes environnements. Totalement inintéressant.
- Bande son3/20
Les musiques fleurent bon le vieux synthétiseur, les bruitages sont risibles quant aux doublages français, ils ont tous été effectués par le même acteur et les remarques sont souvent mal venues. Dire "Aïe" lorsqu'on vient de percuter un mur à pleine vitesse et faire trois tonneaux, c'est quand même bizarre.
- Scénario/
Vous aimez les jeux injouables, mal pensés, répétitifs et lassants ? Alors Paris-Marseille Racing Police Madness va vous ravir ! Disposant de tout ce qu'un joueur peut espérer en matière de gameplay insipide, le titre s'impose d'emblée comme un des plus mauvais jeux de courses de ces derniers mois. Encore du grand Davilex.