World Racing revient dans un second volet qui a pour mission de corriger les manques de son aîné et d'apporter une touche de variété supplémentaire afin que le pilote que vous êtes ne tombe pas dans l'ennui. Pour cela, TDK s'est davantage ouvert sur le monde automobile en s'octroyant de nouvelles licences de voitures en plus de la marque Mercedes, bien seule il y a deux ans. Cela suffira-t-il à convaincre une grande partie du public amateur de grandes vitesses et de sensations fortes ?
Une fois de plus annoncé comme un bon compromis en arcade et simulation, World Racing 2 n'évolue guère au niveau de la conduite en comparaison de son prédécesseur. Même si l'on peut régler le réalisme de conduite, on ne voit que trop peu de différences une fois le bolide en mains. Ce titre est donc une fois de plus fortement tourné vers l'arcade et la conduite surréaliste. Difficile en effet d'y voir une quelconque touche de simulation puisqu'on ne peut à aucun moment procéder à des réglages sur les véhicules, si ce n'est en ce qui concerne les aides au pilotage. Certes, le comportement des bolides n'est pas le même en fonction de leur gabarit et de leurs qualités intrinsèques mais les performances restent au final très proches les unes des autres, à savoir qu'on peut rouler à plus de 200 Km/h avec un vieux coucou dans un pré aux nombreux dévers en jouant la tondeuse à gazon. Anti GT Legends par excellence, ce jeu est avant tout destiné à ceux qui n'ont pas trop envie de se prendre la tête avec les trajectoires, l'aspiration, la répartition du freinage ou le dosage de l'accélération puisque rien de tout cela ne vous est imposé, le seul objectif est d'arriver 1er quel que soit le moyen employé.
Comme je vous le précisais plus haut, la principale nouveauté de World Racing 2 est l'apparition de 16 nouvelles marques venant s'ajouter à Mercedes. On dénombre donc au total plus de 90 voitures à la réalisation plutôt correcte. Alfa Roméo, Lotus, Volkswagen, ou Skoda sont quelques unes de ces licences qui ont pour but de casser la monotonie de World Racing premier du nom qui aurait très bien pu être baptisé Mercedes Racing. 2 modes de jeu principaux sont disponibles : le mode carrière bien sûr et le mode course simple. Le 1er vous propose d'enchaîner des défis afin de débloquer les courses une par une. On pourra vous demander de remporter des courses, de montrer vos talents de pilote (en effectuant des glissades, des sauts, du 2 roues ou des dépassements propres) ou encore de voir si vous êtes capable de remonter vos adversaires un par un après avoir été handicapé de quelques secondes au départ. Le tout est de savoir que chacune des 120 missions ne se débloque que si vous atteignez un certain pourcentage, il faut donc remporter quasiment chaque défi pour avoir accès au suivant. Le mode course simple quant à lui nous permet d'acheter des voitures grâce aux "speedbucks" gagnés dans le mode carrière et prendre part à différents événements : course normale, par élimination ou à points de contrôle, circuit d'essai ou encore balade dans la ville. On voyage d'Italie en Egypte en passant par Hawaï, les côtes de Miami ou l'Allemagne dans des environnements très variés, un des points forts de ce titre.
Le véritable souci est que le mode carrière ne bénéficie pas d'autant de paramètres réglables que les courses simples. On ne peut donc pas régler le comportement de l'IA. En effet, celui-ci se la joue à la Mario Kart en ramant un maximum s'il est devant vous et en vous rattrapant immédiatement si vous êtes en tête. Inutile donc d'espérer gagner les courses par 30 secondes d'avance puisque même si l'on ne commet que très peu d'erreurs, on a constamment un véhicule collé au pare-chocs, prêt à nous déposer sans que l'on puisse réagir. Si on ajoute à cela un comportement très douteux de notre monture (celle-ci donne l'impression de tourner autour d'un axe et de glisser sans arrêt sur la piste), le gameplay est franchement décevant et très lassant à la longue. De plus, certains défis nous imposent de conduire en usant et abusant des glissades dans les virages pour, je cite "améliorer nos compétences de pilotage". Or, on perd un temps fou à essayer de prendre les virages de travers au lieu de suivre la trajectoire idéale, et pour peu que l'on morde sur l'herbe, nos points de glissade sont annulés et il faut attendre le virage suivant pour se rattraper. Voilà donc un des points les plus énervants de World Racing 2 car complètement inutile et dénué de tout intérêt.
Le gameplay n'est donc pas sans reproche et ce ne sont pas les quelques indications visuelles qui vont apporter la touche de réalisme attendue. En effet, on peut connaître l'état de notre voiture à travers des témoins lumineux (représentant la carrosserie, le châssis, le moteur, les freins, les pneus, la boîte de vitesses et la température du liquide de refroidissement) qui s'allument lors de collisions trop brutales. En revanche, les indicateurs de virages à la Need For Speed (des flèches de couleurs disposées au début de chaque virage) permettent de savoir à quelle allure on doit négocier ces derniers sans risquer l'accident puisque les couleurs de ces indicateurs changent en fonction de notre vitesse : vert "sans danger", puis jaune, orange et enfin rouge si la vitesse est excessive. Il faut tout de même l'avouer, on use que très peu des freins, les coups de volant étant bien souvent plus utiles et décisifs pour prendre un virage serré ou une épingle à cheveux, d'autant plus que la voiture se met naturellement à glisser si l'on garde le doigt appuyé sur la touche directionnelle (ou le stick). World Racing 2 est donc distrayant mais les choix des développeurs en matière de gameplay ne sont pas des plus judicieux puisqu'on maîtrise trop rapidement chaque bolide, ces derniers n'ayant quasiment aucune différence dans leur maniabilité.
Malgré tout, le jeu développé par Synetic a quelques atouts pour lui. Le 1er d'entre eux est sans doute la modélisation des dégâts qui est vraiment poussée à l'extrême. La moindre rayure est représentée sur la carrosserie et chaque élément du véhicule avance une dégradation progressive. Il n'en faut donc pas beaucoup pour voir son bolide tomber en ruines mais cela n'aura aucun impact sur son comportement et ses performances, il ne faut donc pas avoir peur d'une aile enfoncée, d'un capot avant arraché ou de chocs à 200 Km/h. En plus de cela, les graphismes sont d'une très grande variété même si certaines textures sont d'une qualité médiocre. L'interactivité avec les éléments du décor est assez importante et on prend pas mal de plaisir à évoluer dans des environnements très personnels au milieu des pyramides d'Egypte ou sous les cocotiers de Hawaï. Les voitures sont elles aussi plutôt réussies, les effets d'ombres et de lumières étant véritablement soignés. Dommage que les autres véhicules du trafic ne bénéficient pas de la même attention... On regrettera également l'absence d'une vue intérieure (5 vues sont cependant proposées). Cela ne parvient tout de même pas à rehausser le niveau d'une jouabilité moyenne et très répétitive ponctuée par des défis complètement inutiles sur des parcours aux tracés trop insolites pour être agréables à parcourir.
- Graphismes14/20
C'est un des critères les plus paradoxaux de World Racing 2. Autant certains décors sont très jolis et détaillés, autant un bon paquet de textures (notamment les murs et les rochers) ont été complètement délaissées. C'est finalement la variété des environnements et la modélisation des dégâts qui font que c'est l'aspect le plus positif du jeu. Quelques bugs de collision viennent tout de même gâcher le résultat final.
- Jouabilité11/20
Si la prise en main est immédiate, certaines courses deviennent rapidement pénibles à terminer puisque l'IA peut vous rattraper comme bon lui semble et vous coiffer sur le poteau alors que vous n'avez pas commis le moindre écart. Les défis vous demandant de prendre tous les virages en glissant sont complètement inutiles et l'on est très vite lassé par un gameplay sans aucune profondeur ni technique de pilotage.
- Durée de vie14/20
90 voitures issues de 17 marques différentes, 120 missions dans le mode carrière, des courses simples paramétrables et des circuits très variés découlent sur une longévité tout à fait correcte. Foncièrement, le jeu de TDK est donc plutôt complet mais le pilotage bien trop répétitif.
- Bande son8/20
Les musiques sont à la limite du supportable et les effets sonores très mal proportionnés puisque le simple fait de rentrer dans un sens interdit provoquera d'énormes bruits de collisions. Rien n'est vraiment séduisant à ce niveau là... Vous pouvez inclure vos propres morceaux alors n'hésitez pas...
- Scénario/
World Racing 2 n'est finalement pas très différent de son aîné. S'il apporte de nouvelles voitures et propose des graphismes plutôt sympathiques, il pèche dans le gameplay très orienté arcade et vraiment lassant au bout de quelques heures de conduite. Le comportement des bolides n'a rien à voir avec la réalité et l'absence de véritables réglages fait cruellement défaut à ce titre qui avait pourtant quelques bons arguments.