Vous savez certainement que C.S. Lewis est l'auteur des Chroniques de Narnia, mais vous ignorez peut-être que l'homme était aussi un grand ami de Tolkien. Tous deux formèrent, avec un certain nombre d'autres écrivains britanniques, le groupe des Inklings, un club littéraire où ces érudits se retrouvaient pour partager leurs écrits. Même si leurs oeuvres diffèrent beaucoup dans leur style et dans leur propos, les romans de Tolkien et de C.S.Lewis ont comme point commun leur intérêt pour les mondes imaginaires. Destiné plutôt à un lectorat d'adolescents, le cycle des Chroniques de Narnia est composé de sept volumes qui forment une épopée fantastique dont la lecture est fortement conseillée. Très accessibles, ces romans nous racontent comment quatre orphelins soudés par des liens de fraternité vont pénétrer dans un monde moyenâgeux et fantastique dont ils deviendront les princes.

A l'inverse de la version DS, l'opus Gameboy Advance se concentre uniquement sur l'action. Exit les gains de points d'expérience et les quêtes, place à un jeu d'aventure/action tout ce qu'il y a de plus classique dans la droite lignée de ce que l'on a pu voir dans Harry Potter Et La Coupe De Feu. Rapidement, la progression linéaire et scriptée à outrance rappelle les productions Electronic Arts : le jeu est exagérément assisté. Pas étonnant, puisqu'il est destiné en priorité au jeune public. Les quatre protagonistes qui interviennent dans le Monde de Narnia étant frères et soeurs, les occasions d'utiliser leurs talents ne manquent pas tout au long de l'aventure. Chacun possède bien sûr des aptitudes privilégiées. Peter, l'aîné de la famille Pevensie, est de loin le plus fort des quatre, usant de sa puissance pour éliminer ses ennemis au corps-à-corps. Vient ensuite Susan, qui préfère privilégier les attaques à distance. Edmund, quant à lui, dispose de capacités assez similaires à celles de son frère aîné. Son gabarit plus svelte lui permet tout de même de faire preuve d'agilité. Enfin, la benjamine Lucy est la plus petite de la famille. A partir de là, vous imaginez facilement le genre d'embûches que l'on nous propose. La progression est globalement prévisible et on vous mâche beaucoup le travail car le personnage le plus adapté à la situation est automatiquement sélectionné. Il est impossible d'en changer soi-même, contrairement aux autres versions du jeu sur DS et consoles de salon qui permettaient de switcher librement entre les personnages.

Si cet aspect a été oublié dans l'opus Gameboy Advance, on ne peut pas dire que ce sont les coups disponibles qui en ont pour autant profités. On ne dispose en effet que d'une attaque de base et d'un enchaînement par personnage. C'est très peu et comme les parties sont essentiellement constituées de combats, elles perdent en intérêt. Les batailles se suivent et se ressemblent. Pour tenter de palier à cette lacune, les développeurs ont inclus la possibilité d'acquérir des dons. Il s'agit de pouvoirs spéciaux que les animaux de Narnia offrent aux enfants. Hélas, il n'en existe au total que huit et la plupart ne servent qu'à franchir certains obstacles. Par exemple, le "saut de l'ange" donne la possibilité de sauter par-dessus les trous. Ce n'est pas ça qui va insuffler assez de dynamisme et de variété dans les combats. A l'instar de la Coupe de Feu, le soft permet des parties à deux en coopératif. Une option plus importante qu'il n'y paraît puisqu'elle constitue le seul moyen de pallier les faiblesses de l'intelligence artificielle, réellement pénalisantes dans le jeu. En solo, on se rend compte que les personnages contrôlés par le CPU sont de véritables larves, donnant moins d'un coup par minute et faisant tout pour vous ralentir. Dans ces conditions, le mode coop aurait pu être salvateur, mais il est hélas limité aux niveaux que vous avez déjà débloqués en solo. A ce titre, il est impossible de partir à l'aventure à deux et de faire l'intégralité de l'histoire. Dommage. Au final, on se retrouve avec un jeu assez pauvre en contenu et très simple qui pourra tout juste distraire un enfant quelques heures.