Discipline boudée par le monde vidéoludique, le ski alpin ne parvient pas à percer sur nos écrans. Ayant déjà tenté sa chance l'an dernier, Ski Racing revient une seconde fois, toujours soutenu par sa licence Hermann Maier. Quand la persévérance touche à l'entêtement.
Le message n'a pas dû être bien reçu l'an passé. Si on n'a pas aimé Ski Racing une première fois, ce n'est pas en nous le resservant quasiment à l'identique qu'on l'aimera plus cette année. Première déconvenue : les menus, qui offrent des choix toujours aussi restreints avec un coeur du jeu se situant dans la coupe du monde, secondé par un contre-la-montre, un mode courses libres et le classique multijoueur. On peut toutefois apprécier l'arrivée de la possibilité de jouer avec un joueur professionnel de manière libre, même si ça n'apporte pas grand-chose au jeu. Tout de même, les choix restent minimes et surtout austères puisque même les modes hors compétition ne laissent guère de place aux simples plaisirs de la glisse. Ski Racing se veut simulation, pour autant, il est dommage de ne pas permettre au joueur de relâcher la pression en proposant un ou deux modes de jeu un tantinet farfelus ou arcades, comme l'ont déjà fait avant lui d'autres softs réalistes. Cette austérité forcenée coupe le titre d'une partie du public.
Car le ski alpin est une discipline qui ne pardonne guère. La moindre erreur vous coûtera, comme c'est le cas dans une véritable descente, de précieuses secondes. Un virage trop large, trop serré, paf, du temps perdu ou une porte mal franchie. La sanction tombe. Avant d'espérer progresser, il faudra donc d'abord maîtriser les commandes, savoir quand prendre de la vitesse, être capable de minimiser les effets d'un saut tout simplement en l'anticipant, faire usage des carres à bon escient ou encore du boost, qui permet une accélération subite utilisée pour s'éviter une sortie de piste. Mais surtout, il faut connaître les pistes. C'est sans doute là que se situe la principale contrainte du jeu puisque pour être efficace, il est indispensable de savoir quand, où et comment réagir. Une contrainte que tout le monde n'est pas prêt à supporter.
L'autre gros reproche adressé au titre, dans sa première version, concernait ses commandes peu précises. Aujourd'hui, un effort semble avoir été fourni à ce niveau. Ceci dit, la trajectoire reste encore délicate à tenir et encore une fois, on retrouve cet aspect impardonnable du gameplay puisque la moindre hésitation se révèle fatale. Enfin en tout cas, il faut avouer qu'il y a du mieux. Ce qui n'est pas le cas de la réalisation qui se veut correcte mais sans efforts superflues. L'animation du skieur est toujours aussi raide et limitée et on déplore l'absence de traces convaincantes dans la neige, grossièrement représentées pas une grosse ligne évoquant plus le sillage baveux d'une limace. De même, les projections de neige sont loin de faire honneur à la poudreuse. L'absence de commentaires quelconques est également dommageable à l'ambiance qui se résume du coup aux seuls crissements des skis, un peu léger. Avec tout ça, Ski Racing 2006 signe encore une performance en demi-teinte. On attend toujours le Gran Turismo du ski. A la fois fun et réaliste.
- Graphismes13/20
Le résultat est sympathique de prime abord, mais on réalise vite le manque de finitions avec des animations trop raides ou un gros manque de détails graphiques.
- Jouabilité13/20
Les commandes sont peu nombreuses et donc faciles à mémoriser. Tout se joue principalement sur la maîtrise de la trajectoire et de la vitesse. Si les commandes répondent mieux que dans l'opus précédent, les choses ne sont pas encore parfaites. Mais le premier problème du gameplay est son austérité, avec des modes de jeux restreints et l'absence d'un véritable mode libre ou plus arcade.
- Durée de vie14/20
Compte tenu de sa grande difficulté, le mode Coupe Du Monde a de quoi vous tenir en haleine puisqu'il faudra savoir mémoriser les tracés afin de réaliser une bonne performance. Une tâche qui risque d'en rebuter plus d'un.
- Bande son12/20
Une bande-son bien limitée puisqu'on entend quasiment que les quelques cris de spectateurs et le crissement de la neige. Des commentaires eurent été les bienvenus.
- Scénario/
Ski Racing peut se targuer d'être la seule véritable simulation de ski alpin, ce qui n'en fait pas une référence absolue. Son gameplay intransigeant manque singulièrement de fun et si on peut comprendre l'intérêt de l'aspect simulation, il ne doit pas pour autant éclipser l'aspect ludique. Il est également regrettable que le monde Coupe Du Monde résume à lui seul le jeu ou encore que la réalisation se montre aussi faible. Ludisme et diversité, voilà ce qui manque toujours à la licence Hermann Maier.