Série de jeu de courses purement arcade mettant au premier plan le fun, Burnout a enfin sa version DS. Mais les inconditionnels du genre risquent bien d'être très déçus devant le traitement fait à cette franchise phare d'Electronic Arts.
Je vous avouerai que vu les excellentes notes qu'a obtenu Burnout Legends sur PSP, je m'attendais à tester une version DS qui soit à la hauteur des espérances des fans de jeux de courses sur DS. Et puis, je me suis rappelé de la pitoyable adaptation qui a été faite de Need For Speed Most Wanted sur ce support que j'ai eu le "plaisir" de tester. Soudain, le doute m'envahit. Et si jamais ce Burnout était du même acabit que NFS ? Le jeu se lance. Une cinématique bien rythmée apparaît sur un des écrans de la portable de Nintendo. Jusque là, tout va bien. Le menu principal se dévoile enfin. On y retrouve de grands classiques : le tour du monde (sorte de mode carrière), les courses simples (où l'on peut participer aux épreuves de notre choix) et enfin, le mode multijoueur jouable à cinq si chacun dispose d'une cartouche ou à deux si vous utilisez l'option de téléchargement.
Lançons le tour du monde. Consistant en une suite de courses ayant lieu en divers endroits de la planète, il faut obligatoirement décrocher la médaille de bronze pour débloquer le parcours suivant. Si vous parvenez à obtenir l'or, vous aurez le droit de piloter un nouveau bolide. Plusieurs types d'épreuves sont proposées. Aux courses classiques dans lesquelles il faut terminer premier pour l'emporter et à ses variantes (courses à l'australienne, contre-la-montre et duel), s'ajoutent des modes plus originaux comme la "course-poursuite" dans laquelle vous conduisez une voiture de flic et où vous devez tenter de percuter plusieurs fois un fuyard pour détruire son véhicule. Quant aux épreuves de crashs, elles consistent tout simplement à heurter autant de fois que possible des bolides adverses dans le temps imparti. Le problème, c'est que l'on s'aperçoit alors des énormes lacunes du jeu en matière de gestion des collisions. Déjà, il faut dire que Burnout Legends n'est pas très sévère au niveau des dégâts. Pour détruire votre voiture, il faut vraiment percuter de plein fouet à de nombreuses reprises un obstacle. Bon, ce choix se défend puisque le jeu est purement arcade. Ce qui est nettement moins pardonnable en revanche, c'est que lorsqu'on touche une bordure de côté, la voiture n'est quasiment pas ralentie et on peut continuer à rouler tranquillement d'autant que le jeu vous remet immédiatement dans l'axe de la piste. L'intérêt du pilotage en prend un coup.
En fait, pour avoir vraiment un accident digne de ce nom, on est obligé de percuter parfaitement de face un obstacle. Inutile de dire qu'il faut vraiment le faire exprès. Les gros accidents lors des courses sont plutôt rares. Un comble dans un jeu Burnout ! Autre gros problème, ces crashs donnent lieu à chaque fois à un ralenti qui hache le rythme des parties. C'est d'ailleurs pendant ces ralentis que l'on peut utiliser l'écran tactile pour régler la vue que l'on souhaite avoir de l'accident. Aucun intérêt. En dehors du fait que vous voyez vos accrochages se produire, vous assistez aussi à ceux des autres concurrents. En pleine partie, on est donc parfois interrompu par une cinématique affichant l'accident que vient d'avoir un adversaire. Cela a d'ailleurs des conséquences terribles pour nous, puisque pendant que la séquence s'affiche, la course n'est pas mise en pause et notre voiture continue à rouler. Lorsqu'on en reprend le contrôle, il se peut très bien que l'on se retrouve à son tour dans le mur ! On se demande bien pourquoi les développeurs n'ont pas choisi d'afficher les crashs sur l'écran du bas, cela nous aurait permis de continuer à piloter notre bolide en toute quiétude. En tous les cas, c'est un très mauvais point car la vue des crashs peut arriver à tout moment et nous faire perdre la course. Le gameplay peu convaincant s'ajoute à la durée de vie limitée pour faire perdre tout espoir à Burnout Legends de titiller les sommets vidéoludiques. Dommage car la réalisation graphique était, pour sa part, plutôt convaincante.
- Graphismes13/20
C'est sur ce plan que Burnout Legends s'en sort le mieux. Bon, ce n'est pas exceptionnel non plus, mais les graphismes ont le mérite d'être toujours lisibles et la fluidité est au rendez-vous ce qui est essentiel pour un jeu de courses. On regrette cependant l'absence de certains effets de lumières comme les gyrophares sur les voitures de police ou encore des étincelles plus présentes lorsqu'on heurte un autre véhicule.
- Jouabilité8/20
L'un des gros points faibles du jeu : la conduite n'a pas beaucoup d'intérêt car elle est trop semblable d'une voiture à l'autre et trop permissive. Vous pouvez très bien heurter une bordure sans que cela n'ait une grande conséquence sur votre vitesse. Pour avoir droit à une véritable collision qui vous stoppe net, il faut entrer dans un obstacle de face. En outre, le fait que l'on soit continuellement dérangé par les séquences cinématiques nous montrant nos crashs et ceux des autres concurrents hache le rythme des parties.
- Durée de vie7/20
Il ne vous faudra pas plus de cinq heures pour tout débloquer. C'est assez peu, surtout que je parie que vous n'irez pas jusqu'au bout car Burnout Legends est très lassant vu le peu d'intérêt qu'a la conduite.
- Bande son12/20
Les musiques sont plutôt sympathiques, ce qui n'est pas le cas des bruitages, quasiment identiques d'une voiture à l'autre. La bande-son reste néanmoins cohérente.
- Scénario/
On tombe de haut ! Très inférieur aux autres versions de Burnout, cet opus DS pèche surtout au niveau de sa jouabilité sans intérêt et de son contenu limité. Certes, la réalisation graphique et sonore ne s'en sort pas trop mal, mais c'est insuffisant pour relever le niveau.