Une boule de chewing-gum, un pot de peinture rose, un stylet sans oublier un écran tactile. Voici la liste d'ingrédients pour réaliser un cocktail détonnant sur Nintendo DS. Comme quoi, l'absence de charisme de Kirby sait parfois se faire oublier au profit d'un gameplay irréprochable qui utilise à merveille les capacités de la portable de Nintendo.
Si vous doutez encore que la plume soit parfois plus forte que l'épée, Kirby : Power Paintbrush va vous faire changer d'avis. Outre le fait de pouvoir incarner la pâte à tarte rosâtre la plus célèbre du monde du jeu vidéo, il va vous falloir manier le stylet de la console pour éliminer tout ce qui entrave votre chemin. Diantre, un énième jeu de plates-formes qui repose entièrement sur l'écran tactile. Pour sûr mes amis mais pourquoi s'en plaindre quand le résultat affiche une aussi bonne santé ? Ainsi si Power Paintbrush n'offre pas une grande originalité en reprenant certains mécanismes de Yoshi Touch & Go, il a le mérite de nous hypnotiser après 5 petites minutes de jeu. Comment ? Eh bien disons, que le principe de jeu allie simplicité et efficacité, que les graphismes sont éclectiques et détaillés sans parler du level-design démontrant une redoutable efficacité. Mais au fait, quelle est notre mission et combien de temps allons-nous avoir pour la mener à bien ?
Pour vos objectifs, que diriez-vous de terminer le mode principal pour débloquer divers bonus et autres modes de jeu ? Cependant, vu que seuls sept stages, chacun composé de trois chapitres, composent l'aventure, on regrette un peu d'en venir à bout si rapidement. Pour être plus précis, il vous faudra environ 4 heures pour boucler l'aventure à moins que vous ne décidiez de récupérer les 250 médailles cachées qui vous serviront à débloquer des bonus. Malheureusement, ces derniers se résument à quelques musiques ou personnages à incarner, ce qui n'est pas bien folichon. A ceci, vous pouvez rajouter le mode Course Irisée dans lequel on trouve les défis Chrono et Encre. Le premier vous demandera de terminer une course le plus rapidement possible alors que dans le second, vous devrez utiliser le moins d'encre possible en évitant de dessiner des lignes arc-en-ciel superflues. Autant dire qu'on en fait vite le tour d'autant que ce n'est guère passionnant et qu'hormis le fait de récolter des médailles supplémentaires, on ne voit pas trop l'intérêt. Le soft ayant oublié le Multijoueur, on devra alors se contenter de trois mini-jeux pour prolonger le plaisir. Entre un ersatz d'Arkanoïd (où vous devrez détruire des blocs et ennemis en progressant vers le haut), une course de chariot et une espèce de Pictionnary (dans lequel il faudra relier des points pour dessiner des figures), on s'amusera le temps de quelques parties avant de délaisser le tout pour passer à autre chose. Pour tout dire, Kirby : Power Paintbrush a contre lui une faible durée de vie qui aurait très bien pu être réglée en rajoutant des surprises plus intéressantes ou deux ou trois défis en multi.
C'est d'autant plus vrai que la maniabilité est un vrai régal. Comme je le disais plus haut, votre seule arme sera le stylet de la console. Celui-ci vous servira à faire avancer Kirby (en le touchant) qui pourra alors dasher afin d'éliminer des ennemis. De plus, vous pourrez dessiner des arcs-en-ciel qui serviront de ponts afin de passer des précipices ou d'évoluer en hauteur, de boucliers pour arrêter des tirs ennemis, etc. En fait, si on retrouve tout ce qui fait le jeu de plates-formes (pièges en tout genre, interrupteurs, vies supplémentaires), Power Paintbrush doit également sa réussite à une difficulté progressive synonyme de niveaux de plus en plus longs et de mieux en mieux construits. Certes, on avance assez vite mais c'est une délectation de parcourir des stages qui ont chacun une personnalité de part leur thème graphique et les épreuves proposées. On a donc droit à des niveaux sous-marins (qui demandent beaucoup plus d'attention en terme de maniabilité), des stages à terminer en un temps limité, des flippers géants ou d'autres qui joueront essentiellement sur votre capacité à gérer votre jauge de peinture.
Eh oui, car en plus des zones où vous ne pourrez plus dessiner, vous devrez faire attention à ne pas tracer des lignes trop longues sachant que plus vous peindrez, plus votre jauge d'encre baissera. Bien que cette dernière se remplisse rapidement, faites attention à ne pas en manquer lors des passages cruciaux. Pour vous aider, vous pourrez aussi compter sur plusieurs pouvoirs. Pour en profiter, vous devrez simplement éliminer des ennemis spécifiques puis activer votre attaque spéciale en touchant Kirby. Grâce à ces dons, notre boule de gomme pourra se transformer en rocher ou en oursin, foncer à toute vitesse, utiliser des attaques électriques... Comme vous le voyez, Kirby Power Paintbrush offre tout ce qu'on est en droit d'attendre d'une telle production : du fun, des surprises, une esthétique léchée et une prise en mains intuitive après quelques minutes de jeu. C'est pour ceci qu'on aurait aimé que le plaisir puisse être partagé avec un ami. Néanmoins, si vous êtes du genre à terminer vos acquisitions à 100% vous serez ravis d'y revenir tôt ou tard. Quant aux autres, le titre reste tout de même un excellent moyen de patienter sous le sapin en attendant que les cadeaux arrivent.
- Graphismes15/20
Simples mais terriblement accrocheurs, les décors de Kirby : Power Paintbrush brassent des ambiances très différentes : cimetière, monde sous-marin, ville peinturlurée, volcan, temple, caverne. Fins et esthétiques, ils profitent également d'un level-design inspiré. Enfin les effets spéciaux permettent d'utiliser divers pouvoirs de feu, de pierre, électrique, etc.
- Jouabilité17/20
Si vous pourrez avoir quelques problèmes à évoluer sous l'eau, tout est une question d'entraînement. Intuitive après quelques minutes de jeu, la jouabilité se veut quasi parfaite. Vous n'aurez aucun mal à utiliser le stylet pour tracer des arcs-en-ciel qui stopperont des lasers, vous protégeront des attaques ennemies ou vous permettront de progresser dans des niveaux à l'architecture de plus en plus complexe.
- Durée de vie11/20
8 chapitres pour 22 niveaux qui se terminent en 4 heures. C'est un peu léger d'autant que les trois mini-jeux à débloquer ainsi que les modes supplémentaires n'ont rien de franchement passionnant. Manque également à l'appel un challenge Multijoueur ou des bonus plus intéressants à découvrir.
- Bande son13/20
Des musiques guillerettes qui auraient parfaitement leur place dans un Mario. Les thèmes n'ont rien d'exceptionnel mais collent à l'univers de Kirby. Les bruitages sont dans le même style : simples mais avec ce petit côté "bon enfant" qui ajoute au charme de l'ensemble.
- Scénario/
Avec une longévité accrue, Kirby : Power Paintbrush aurait pu être un des gros hits de fin d'année sur Nintendo DS. Malheureusement, son absence de Multijoueur et ses bonus sans grande saveur jouent un peu en sa défaveur. Malgré tout, ce titre profite pleinement des capacités de la console, d'une maniabilité exquise et d'un plaisir de jeu, certes éphémère, mais intense.